ARGENTINE  

Lundi 25 avril 2005. Nous passons la frontière vers 16 heures, très facilement, non sans remarquer le trafic incessant des boliviens qui passent et repassent chargés d'énormes paquets sur leur dos sous les yeux indulgents des douaniers. Ca traficote à fond par ici....

Dès les premiers mètres, nous voyons la différence de richesse entre ces 2 pays : routes goudronnées avec des panneaux de signalisation, panneaux de direction (c'est très agréable car auparavant, nous nous dirigions à vue !), de nombreuses voitures bien ringardes (plein de peugeot 504 et de R12) et puis surtout des maisons qui ressemblent à des maisons !On vous avoue que nous avons le sourire aux lèvres, nous avons adoré le Pérou et la Bolivie mais voir un peu de richesse et de civilisation nous fait le plus grand bien !

La notion d'espaces immenses qui rime avec Argentine nous frappe tout de suite ; C'est étonnant ce changement de paysage en quelques kilomètres. Vastes plaines parsemées de montagnes aux lignes rondes aux couleurs douces et nos premiers beefsteacks sur pieds.... OUAOUHHHH!!!!!

Grâce au guide, nous dénichons un ravissant petit village à côté de la frontière où le temps semble s'être arrêté. Nous dormirons à côté d'une église édifiée par une famille riche espagnole et dont le retable à l'intérieur est entièrement doré à la feuille d'or, un bijou.


Notre premier bivouac en Argentine est génial !!!

La vallée de Huamauaca

Epoustouflants ces paysages du nord-ouest de l'Argentine. Toujours à près de 3000 m d'altitude, nous traversons des "quebradas", paysages de montagnes aux reliefs ciselés, plissés, arrondis parfois mais surtoutdéployant une palette de couleurs variant du beige au rouge en passant par le violet et le vert. On ne se lasse pas du spectacle sans cesse changeant !

Les petits villages traversés ne nous emballerons pas, le passé colonial fait un peu triste mine et leur marché d'artisanat de produits purement boliviens sont décevants. Par contre, sur les supers indications de Nathalie, nous nous ferons un restaurant très chouette à Tilcara. Au menu, carpaccio de lama, côtes de boeufs argentines et gâteau au chocolat fondant, le tout servi avec un vin rouge de pays dans de grands verres à pied...de quoi mettre un beau sourire sur le visage de mon mari !!

            

Découverte aussi d'un désert de sel entouré de montagnes malgré un col à franchir à 4200 m. Nous avons un peu hésité à refaire encore de la route de montagne mais avons été récompensé : le contraste entre le blanc écarlate du sel et le bleu du ciel est étonnant. Cela nous donne un aperçu du Salar d'Uyuni en Bolivie dont le spectacle doit être on ne peut plus grandiose, les 14 heures de piste aller-retour nous ayant totalement découragé.

Petite pause fort sympa juste avant Salta aux "Thermas de Reyes", une infrastructure thermale nichée dans la montagne. Nous nous garons, pour la nuit, en face d'une piscine d'eau chaude et nous offrons une baignade familiale à 35 degrés en plein air (température extèrieure de 10 degrés).

La vapeur de l'eau donne un vrai flou artistique à la photo.

Le lendemain matin, Bertrand souhaite nous réhabituer rapidement à une vie gastronomique plus riche, il nous offre un petit déjeuner continental à l'hôtel. Quel luxe, le buffet à volonté a passé un sale quart d'heure avec nous ! Même Martin avait compris que l'on pouvait se resservir plusieurs fois !

 

SALTA

De Salta qui nous a semblé être une très jolie ville, nous ne retiendrons que le gigantesque supermarché qui nous a vraiment impressionné et le camping très moyen où nous avons dormi. Cela nous a quand même permis de rencontrer 3 autres camping-cars. Ce sont les premiers que nous revoyons depuis le Costa Rica et il s'agit plutôt d'européens voyageant avec des véhicules tout terrain (camion ou 4X4 aménagés). Nous pouvons à nouveau échanger des informations et cela nous fait plaisir.
En fait, à partir de Salta, nous sommes très impatients de retrouver Nathalie, Guillaume et leur 3 enfants : Gaspard, Sixtine et Augustin. Depuis le début du voyage, nous savons que notre but est d'arriver à Mendoza chez la cousine de Bertrand. Il ne nous reste que 1300 Kms à parcourir que nous ferons en deux jours, malgré les 36000 Kms parcourus , cela nous semble vraiment long.

Chez Nathalie et Guillaume à MENDOZA

Quel bonheur d'arriver chez eux, de retrouver la famille, une maison, c'est la fête. Les enfants sont heureux de retrouver leurs "petits cousins" et participent à l'anniversaire de Sixtine. En Argentine, fêter l'anniversaire signifie recevoir une cinquantaine de personnes, disposer d'un spectacle de clown ect.... Nous arrivons en pleine fiesta et le clown attendait avec beaucoup de patience (merci Nathalie) nos enfants pour lancer la "piñata", sorte de baudruche remplie de bonbons... on est vite mis dans l'ambiance ! Le loup Gaspard, la princesse Sixtine et l'escargot Augustin trouvent des déguisements pour leurs "grands cousins" et continuent à s'amuser jusqu'à tard dans la nuit.

Nous avons droit à une visite très privée de la bodega Lurton dans laquelle travaille Guillaume. Les enfants écoutent avec attention les explications de Guillaume, touchent un peu à tout... et ne tombent pas dans la cuve (çà aurait pu être possible !) dans lequel le vin se fait.

Sans oublier le passage final dans l'entrepôt, où sont stockés les fùts en bois: Nous sommes très impressionnés par les responsabilités de Guillaume et la modernité des techniques utilisées dans cette bodega.

Mais notre semaine ne s'arrête pas là et nos enfants vont adorer rerouver l'ambiance d'une maison et d'une vie "normale".

Luc et Martin se réjouissent du bain pris ensemble, cela fait si long-temps... bon rassurez-vous on se lave quand même dans un "camper" !

Regarder un bon dessin animé même en espagnol avec une couette sur les genoux et un bon feu de cheminée, çà a du bon !

 

Petit tour à l'école de Gaspard et Sixtine et participation d'une matinée, voilà de quoi donner envie d'y retourner..même si c'est une maternelle!

Et puis évidemment un petit tour de manège entre cousins, rien de mieux pour "reprendre le cours de sa vie !"

 

Bien sûr, si Marion, Thomas, Luc et Martin donneraient cher pour avoir une maison comme celle des petits cousins, Sixtine et Gaspard ont trouve la vie dans le camping-car exaltante et ont tout de suite pris leur marque...avec une préférence marquée pour les toilettes !

Notre petite virée pour aller à la rencontre du monstre sacré, l'Aconcagua, sommet le plus haut du continent Américain (6959m, je crois) fut très sympa quoique frigorifique en réalité....

Nullement découragés par le vent glacial, nous avons entrepris un piquenique devant l'Aconcagua avec tout ce que nous avons pu trouver comme bonnets, gants, écharpes dans le camping car. Inoubliable, d'être là tous ensemble entourés de ces magnifiques sommets enneigés avec l'incontournable sandwich jambon (fumé s'il vous plaît)-fromage du montagnard et la goutte au nez !
On doit vous avouer qu'on est redescendu en courant vers le camping-car pour se réchauffer mais çà valait vraiment la peine ! Au fait, l'Aconcagua c'est le sommet le plus blanc et le plus lointain sur la photo ci-dessus....si on peut éviter de vous enrhumer !

Mais vous raconter notre semaine chez Nathalie et Guillaume sans vous dire que nous avons fait les plus beaux restaus du coin qu'ils connaissent tous, que Nathalie nous a trainé dans toutes les belles boutiques qu'elle connaissait (et elle les connait toutes, je vous promets) et surtout qu'ils nous ont régalé toute la semaine.... à se demander même s'ils ne font pas mieux les "asado" que les argentins ????
C'est simple en une semaine, on ne savait plus d'où on venait, où on habitait (çà c'est un peu normal..) et on trouvait qu'une vie dans une maison avec une cheminée et un jardin, çà avait du bon....

Il était grand temps pour nous de repartir car peu de temps nous restait pour découvrir encore un peu de ce grand pays si accueillant.

En attendant, un grand, grand merci à vous Nathalie et Guillaume pour cette fantastique semaine passée avec vous, merci aussi de nous avoir permis de nous reposer vraiment et de nous permettre de terminer notre périple avec l'envie d'en profiter encore jusqu'au bout. A très vite en France.

 

PAMPA PARQUE LURO - Reserva Natural - Sud Santa Rosa

Après 500Kms de route infinie à traverser des étendues où paissent des troupeaux de vaches (oui, oui la légende de la Pampa est une réalité), nous découvrons un havre de paix où nous arrêter pour quelques jours. Il s'agit d'un parc naturel avec camping en pleine nature…. C'est la joie des retrouvailles avec le camping comme on l'aime à la mode canadienne : grands espaces et la nature à l'état pur ! On se réjouit de terminer notre périple par un pays comme l'Argentine.

Nous arrivons à Luro à la nuit et suivons notre guide jusqu'à notre emplacement de campement qui est en fait la totalité du camping puisque nous sommes seuls au monde à l'exception de quelques biches qui s'enfuient prestement à notre rencontre. Et le lendemain matin, c'est la découverte magique de notre environnement : on se croirait dans la savane africaine, herbes mi-hautes aux couleurs dorées, arbres dégarnis aux formes arrondies (c'est l'automne en Argentine) et ce ciel bleu azur qui ne nous aura presque pas quitté pendant tout le voyage.

Nous profitons de ces 3 jours pour nous promener, faire la dernière évaluation des enfants avec le plus grand des sérieux (ce qui a toujours été le cas, mesdames les professeurs du CNED si vous nous lisez !) et se régaler de ces moments privilégiés que nous vivons tous les 6 dans un cadre aussi sauvage. En guise de récréation, les enfants se reprennent à jouer à Indiana Jones et grimpent dans les arbres pour s'en faire des cabanes....

Nous découvrons un petit restau chaleureux dans cette réserve où les familles se retrouvent le dimanche. Auprès d'une belle flambée, nous apprécions l'" asado " typiquement argentin. Au menu " embutidos " de charcuterie (assortiment), " empanadas " à la viande (petits chaussons fourrés à la viande et aux olives), côtelettes de bœuf grillé au feu (fameux) et " flan con dulce de leche " (extra). Ajoutez à cela quelques chanteurs argentins aux voix harmonieuses et nostalgiques accompagnés de leur guitare et une ambiance chaleureuse comme le sont les argentins et vous comprendrez le bon moment que nous avons passé.

Nous reprenons goût à cette vie de nomade avec un peu de confort en plus puisque nous pouvons dorénavant nous brancher en 220 V. Le chauffage devient donc électrique et heureusement puisque nous tombons en panne de gaz ! Du même coup plus de cuisine au gaz, ce qui ne perturbe en rien Bertrand, bien au contraire, puisqu'il se fait un plaisir de faire chauffer notre dernier repas à Luro à la flamme !
Pâtes au menu pour changer mais pâtes cuites au feu de bois… le nec plus ultra ! Le matin, alors qu'il a gelé fort, Bertrand allumera un feu pour notre café et pour faire chauffer de l'eau pour la toilette …. Ah, le charme d'autrefois !

Nous ne manquerons pas de nous offrir, dans ce cadre digne d' " Out of Africa ", une inoubliable " caballgata " à cheval, en famille, expérience incontournable en Argentine.

Marion se sent une âme d'écuyère lorsqu'elle s'écrie " Allez au galop maintenant ". Par chance, le cheval ne comprend pas le français sinon nous étions bons pour traverser le parc au triple galop avec une allure de " gaucho " (cavalier argentin vivant dans la pampa et ayant participé activement à la libération de leur pays) mal expérimenté. Il faut préciser que le principal soucis de Marion depuis le démarrage de la " caballgata " était de ne pas avoir le gros cheval blanc à l'œil crevé !

Luc, peu confortablement installé sur la même selle que son papa (le poney c'est juste pour la photo !) décrète que, décidément, ce qu'il préfére en Argentine, c'est le bon beefsteak que l'on y mange.
Thomas peste contre son cheval : il n'avance pas et ne pense qu'à brouter l'herbe sur les côtés du chemin.
Enfin, Martin partageant " Limay " avec maman trouve très rigolo le petit trot du début mais s'en lasse assez vite, finissant la promenade plus dans les bras de sa maman que sur la selle du cheval, ce qui donna quelques belles figures acrobatiques.
Finalement, les enfants trouvèrent la balade trop courte et vinrent nous prévenir avec une mine victorieuse qu'il y avait des filles de l'école d'équitation qui leur proposaient un tour " gratis " (dixit). 5 minutes après, nous voyons nos 3 cavaliers entourés de 3 jeunes argentines partir refaire un petit tour….

C'est vrai qu'ils parlent espagnol ces enfants ou tout du moins ils se font bien comprendre !

Nous ne verrons pas passer les 4 jours dans ce lieu fantastique. Nous nous promèneront au milieu de ces herbes dorées à la recherche des habitants de ce parc, sans grandes rencontres il est vrai malgré des observateurs très silencieux pour une fois.....

. et aimerons la douceur de vivre qui y règne et les couleurs des couchers de soleil.

Nos seuls fidèles compagnons qui animeront de leurs jacasseries bruyantes nos petits déjeuners seront les innombrables perruches vertes. Quant aux habitants du lac, une multitude de flamands roses, ils nous accompagneront pour notre départ.

Il nous faut continuer vers la côte pour retrouver la mer que nous n'avons pas vu depuis Lima au Pérou, les Andes ayant été nos compagnons fidèles de route jusqu'à Mendoza.

Déception, un vent glacial souffle et la première ville que nous rejoignons, Bahia Blanca, n'a rien pour nous retenir. Heureusement, il y a un Wallmart (que de vieux souvenirs !) et un mall où nous tenterons de nous rhabiller quelque peu avant le retour en France.... on peut dire que l'on en a bien besoin.

LE PARC TURNKIST - PAMPA

Nous repartons, dès le lendemain dans les terres pour le parc Turnkist réputé pour ses petites montagnes au beau milieu de la pampa si inlassablement plate.


On aperçoit des " nandus ", petites autruches dans les pâturages… cela nous change des vaches argentines ! Deux jours de bivouacs solitaires au milieu de la nature avec au menu, de grandes balades dans la montagne et des pique-niques champêtres.

Toute cette traversée de la Pampa argentine, délaissée des touristes pour son paysage pauvre et platonique nous aura donné l'occasion de rencontrer des argentins et d'apprécier leur simplicité et leur chaleur.
Ce sont des gens profondément traumatisés par la crise économique et la dévaluation de leur monnaie en 2002. A l'époque, 1 peso argentin valait 1 dollar US. Du jour au lendemain, la valeur de ce même peso a été divisé par 4.
Les plus riches avaient déjà fait partir leur argent dans les banques étrangères (la veille de la dévaluation, on nous a raconté que des camions blindés sont venus vider les fonds des banques) alors que les petits porteurs ont vu leurs comptes bloqués, avec des économies ne valant presque plus rien !
Dans le même temps, le président de l'époque n'a eu aucun scrupule à vendre certaines sociétés de l'Etat à des compagnies étrangères qui, dans une logique de rentabilité, ont mis à la porte un grand nombre de fonctionnaires. D'autres firmes ont préféré rapatrier leurs activités dans des pays plus sûrs économiquement. Ce fut un vrai coup dur pour les argentins. De nombreux pillages ont alors eu lieu un peu partout dans le pays.
Tous les argentins que nous avons rencontré nous ont mis en garde contre les vols fréquents depuis la crise et notamment à Buenos Aires…. Nous préparons donc notre " plan vigipirate ".


La seconde conséquence est le développement du tourisme national, les argentins étant, avant la crise, plus enclin à visiter le reste du monde. C'est ce qui explique l'explosion des villes côtières situées au sud de Buenos Aires et à l'architecture anarchique. Monte Hermoso en est un exemple parfait : les maisons ont poussé comme des champignons sauvages, de toutes les formes, de toutes les couleurs et sans aucun soucis d'urbanisme. La boulangère nous racontera que les premières années, il n'y avait plus ni eau, ni électricité dans le village à partir de 21 heures car il était impossible de fournir la demande de tous les vacanciers à cette heure de pointe.

En quittant la Pampa et le long de la côte, nous découvrons des endroits sauvages où nous pouvons dormir, bercés par le bruit des vagues

MAR DEL PLATA

Nous remontons un peu plus vers Buenos Aires. Petite halte à Mar del Plata, la Cannes Argentine. Nous sommes en hors saison et cela nous permet d'apprécier le charme de cette station balnéaire : architecture agréable, plages superbes, grande balade de front de mer et restaus sympas. Un argentin nous avouera que la couleur de l'eau d'un vert émeraude n'est pas la couleur habituelle plus proche des "marronnasses" ....gloups.... pas très exotique cet océan atlantique !

Mais ce qui nous surprend le plus, ce sont les innombrables carcasses de bateaux rouillés à côté du port et surtout une réserve naturelle d'éléphants de mer.Ils sont regroupés par centaines sur un petit îlot, poussent des rugissements impressionnants mais le plus insoutenable c'est leur odeur... une infection !

Avec les enfants nous nous approchons près d'eux pour les observer et nous ramenons les effluves de ces mammifères jusque dans le camping-car pour le plus grand plaisir de Bertrand et de Martin qui ne souhaitaient pas nous accompagner.

CARILO

Petit coup de cœur pour cette station balnéaire très chic située au milieu des pins et dont les routes sont constituées de sable. Très jolies maisons aux styles les plus variées et immense plage de sable blanc et je ne vous parle pas des magnifiques boutiques que nous avons largement visitées. Bien sûr, nous sommes hors saison et il faut reconnaître que bondée, l'été CARILO ne doit pas avoir le même charme mais enfin....

On se surprend même à faire des projets en s'installant confortablement pour un pique-nique sur une jolie terrasse en teck abandonnée par le restaurateur pour la basse saison....

 

Dernier arrêt avant Buenos Aires pour visiter le monde marin de Saint Clemente de Tuyu qui se finira en bain d'eau de mer dans une station de thalassothérapie car la ville et le musée sont vides de toute vie en cette saison.


Petite cure de jouvence avant un retour à la vie civilisée européenne !

 

BUENOS AIRES, Buenos Aires,…

.., si il y a bien un nom de ville qui nous a fait rêver pendant 9 mois, c'est bien celui-ci : cela représente pour nous l'aboutissement, la réalisation de notre rêve et honnêtement on ne pensait pas y arriver comme cela, aussi " simplement ".
Impossible de vous dire que nous ne sommes pas stressés d'atteindre cette capitale argentine : les dangers de cette ville nous ont été énumérés un peu partout. Par chance, Nathalie nous a recommandé auprès de Patricio, le plus français de tous les argentins. Son accueil est des plus chaleureux et il vient à notre rencontre, un bouquet à la main.
Ensemble, nous décidons de nous installer sur une élégante petite place située près de chez lui et où l'ambassade de France a le bon goût d'être située. On pourrait se croire un peu comme sur la Place des Victoires ! Imaginez la tête des parisiens découvrant un camping-car garé là au pied de leurs immeubles en pierre de taille ! Eh bien, en Argentine c'est possible et les gens trouvent cela tout à fait à leur goût, les seuls qui nous ont snobés seront les passagers des véhicules de l'ambassade garés juste à côté de nous.

Nous dormirons donc une semaine sur cette place entourée de boutiques et hôtels chics et sans aucun soucis de sécurité.
Patricio se chargera de nous faire découvrir et aimer cette ville qu'il connaît mieux que personne. Il nous raconte le passé de chaque immeuble ancien (surtout pas le neuf, Patricio n'aime que les murs chargés d'histoire), de chaque maison, nous entrons avec lui dans tous les grands hôtels pour admirer l'architecture, les tableaux, la décoration.
Ce qui nous surprend et nous séduit en même temps, c'est le mélange des styles et l'influence architecturale de l'Europe : Ici se côtoient dans la même rue, un immeuble haussmannien, un autre de style italien, une bâtisse de type londonienne puis un bloc totalement moderne. Curieusement, cette assemblage donne un semblant d'unité qui reflète le passé agité de ce pays : les pierres racontent ce qui a fait l'argentine d'aujourd'hui : le mélange de tous ces européens qui sont venus s'installer et espérer trouver fortune après que les espagnols aient redonné l'indépendance à l'Argentine.

Nous découvrons les " Champs Elysées " argentins : " l'avenida 9 de Julio ", immense artère au cœur de la ville et son obélisque;

Puerto Madero, zone portuaire récemment réaménagée à des fins plus touristiques : parc, boutiques, restaurant ; Le quartier de la " Recoleta ", très animé où nous verrons un jeune couple de danseurs de tango nous faire une démonstration quelques heures avant notre avion pour notre plus grand plaisir. Quelle sensualité et quelle grâce !

Thomas et Marion s'y essaieront avec beaucoup moins de succès !

Avec Patricio, nous parcourerons de nombreux quartiers à pied et profiterons de ses bonnes adresses de restaurant … ce qui nous permettra de découvrir que les argentins ont des horaires les plus variés pour leur repas. Ainsi un " midi ", nous déjeunerons à 5 heures de l'après-midi et plusieurs soirs il nous arrivera de dîner vers minuit.

Nous rencontrerons la maman de Patricio au prestigieux café " Tortoni ", une institution argentine où se retrouvaient et se retrouvent encore les artistes de tout horizon. Incontournable est le " chocolate con churros " , le chocolat étant servi dans des petits récipients en cuivre.

Enfin nous réussirons à inviter Patricio à partager des " empanadas "(petits chaussons fourrés à la viande, légumes ou au poulet) dans notre " casa rodante " sur la place de l'ambassade de France, autre petit moment sympa passé ensemble.

Un grand merci à toi Patricio de tout le temps que tu nous a consacré et pour nous avoir fait connaître un peu mieux ta ville que nous avons vraiment beaucoup aimé et dans laquelle nous ne sommes absolument pas senti en insécurité même si nous avons évité volontairement tous les quartiers à risque.

Nous avons été très frappé par une autre caractéristique des argentins de Buenos Aires : c'est leur dignité dans la pauvreté. Nombreux sont ceux que nous croisons dans les rues surtout à la tombée de la nuit puisqu'ils sont nombreux à travailler, quand tout le monde dort, au tri sélectif des poubelles. Un vrai travail de fourmi au sein d'une organisation officieuse bien huilée et ce, pour obtenir de quoi vivre dans cette économie argentine difficile. Ils sont aussi toujours propres sur eux, d'ailleurs nous verrons même une femme qui, installée dans son bivouac devant un porche d'immeuble, se déshabille pour la nuit et plie consciencieusement ses affaires. Etonnant ....

L'heure de notre retour a sonné. On a déposé RV au port pour son embarquement .... on a le coeur gros de laisser notre "maison" là, en espèrant qu'on se retrouve bien de l'autre côté de l'océan....
On passe notre dernière nuit à l'hôtel et l'excitation est à son comble.....dire "à demain" dans nos derniers mails à nos familles nous semble incroyable !
Et et sans s'en rendre compte on se retrouve à l'aéroport de Buenos Aires pour un vol vers PARIS !

 

Tous les argentins que nous avons rencontré nous demanderons si nous avons aimé leur pays. Sans hésitation aucune, nous pouvons dire que nous avons adoré ce que nous y avons vu (et il reste encore beaucoup à découvrir) mais surtout c'est la générosité des argentins qui nous a touché le plus alors "Hasta luego Argentina, regressaramos pronto " !