CANADA




NOVA SCOTIA et NEW BRUNSWICK                                                                                                            UP

Cela fait maintenant presqu'un mois que nous sommes au Canada et nous avons l’impression d’être partis depuis une éternité. Nos débuts à HALIFAX ont été une période d’adaptation et de récupération car nous étions bien fatigués (décalage horaire mais aussi stress du départ on peut l’avouer).
Nous avons passé très facilement la douane (quel soulagement) et il nous a été facile de trouver un hôtel dès l’aéroport.
Il a fallu attendre 4 jours avant de récuperer notre camping-car (weekend et "labor day" le 6septembre) et nous en avons profité pour découvrir HALIFAX. C’est chose faîte: le port, la citadelle, les parcs, les librairies publiques n’ont plus de secret pour nous.
Le moral était au beau fixe même si on trouvait un peu le temps long à HALIFAX mais en fait Bertrand et moi, nous commençions à nous inquiéter des formalités douanières pour récupérer le camping-car.

Enfin le jour J est arrivé, nous nous sommes levés tôt , très excités à l’idée de retrouver notre camping-car et nous sommes partis tous chargés de nos gros sacs direction le transitaire canadien . Au début, malgré son air sympathique, il ne nous a pas rassuré : nous n’aurions pas le camping-car le soir, il faudrait le faire nettoyer, etc.etc…
En fait, peu après, il nous a avoué qu’il n’avait jamais eu de camping-car à faire passer !!! Gentiment il nous a accompagné à la douane et en 2 minutes les papiers ont été signés (une rigolade !). Le comble c'est que la douanière ne savait que faire de nos carnet ATA et carnet de douane …
Ensuite, il a fallu filer au port à l’autre bout de la ville pour récupérer notre « char » comme ils disent ici mais il fallait d’abord que l’inspection sanitaire passe… on en menait pas large. Il était 15H30 et le bureau fermait à 17h.
Pas de temps à perdre car on ne voulait pas décevoir les enfants : ce soir on dormirait dans le camping-car.
En arrivant au port nous avons aperçu notre véhicule parmi des milliers de voitures, quelle joie...mais rien n’était joué encore.
Au bout d’une heure d’attente et après avoir vu plusieurs personnes s’activer autour du véhicule, l’inspecteur sanitaire est revenu en nous donnant son feu vert…. OUF!
Vers 17 heures nous étions dans notre camping-car, très heureux même si nous roulions sans assurance !!!


Bien sûr, il nous restait pas mal de détails à régler : l’assurance, l’adaptateur de gaz,…mais au bout d'une journée nous étions fins prêts.

Pour notre première nuit, nous avions repéré un petit yacht club situé près d’HALIFAX. Le "comodor" a accepté que nous y dormions et que nous remplissions nos réserves d’eau. Le cadre était vraiment très joli.... pour un début, c'était plutôt pas mal.

Le lendemain, c'est le grand départ. Nous remontons la Nouvelle Ecosse direction la GASPESIE en passant par le NEW BRUNSWICK. Les routes de la Nouvelle Ecosse sont monotones : grandes routes plates bordées par des forêts à perte de vue : on se sent tout petit ! Les distances sont impressionnantes.

Pour notre première nuit d’aventuriers, nous avions l'adresse du chalet de Judy (canadienne très accueillante rencontrée la veille à HALIFAX) chalet situé sur notre route dans une région perdue au milieu des sapins. Le chalet est une vraie cabane au Canada et nous ne pouvons nous garer correctement (pente et sapins). Nous nous rabattons sur un bout de chemin car il fait nuit noire mais comme dit Marion : « ce n’est pas un endroit VERGEZ-PASCAL ici ».
Nous dînons en essayant de faire bonne figure, il y a des bruits suspects, le vent souffle pas mal (on nous dira que c’était la fin de l’ouragan Frances). Curieusement, nous dormons d'un sommeil de plomb. Au réveil, nous sommes contents, tout va bien, la nuit a été calme, nous allons prendre notre petit déjeuner au parc (qui ouvre à notre arrivée à 7h30).

Il faut maintenant commencer sérieusement l’école, nous avons en effet un peu de retard puisque les cartons du CNED étaient dans le camping-car.

Après notre première halte dans la forêt canadienne, nous arrivons au NEW BRUNSWICK haut lieu Acadien. Nous en apprenons un peu plus sur cette population, soutien des français pendant la guerre avec l'Angleterre, puis déportés par cette dernière suite au traité d'UTRECHT en 1713, traité au terme duquel la France les a abandonné (défaite française). Les acadiens ne furent autorisés à revenir d'exil qu'après le rétablissement de la paix entre la France et l'Angleterre en 1763.
Le drapeau acadien flotte partout, il est le même que le français avec une étoile jaune en haut de la partie bleue (symbole de la sainte vierge). Ici le français est parlé en première langue avec un accent très fort.

Petite halte à SHEDIAC sur la côte pour manger du homard !! (pas extraordinaire).

Notre premier parc national sera sur la côte Est du NEW BRUNSWICK, le parc de KUMCHIBOUGUAC. Nous passons la nuit dans le camping du parc. Nous sommes presque seuls et dormons en pleine nature et en plus douches chaudes et toilettes à volonté : le bonheur. Martin se paye le luxe d’un bain dans un bac à vaisselle! Ca c’est du camping comme on l' aime !!

Le lendemain, au centre d'interprétation, plusieurs visites sont organisées pour observer la nature et les animaux. Nous sommes frappés par le profond respect que les gens ont de leur environnement.
Nous apercevons 3 ours bruns sur la route pour la plus grande joie des parents et des enfants. On observe aussi des petits animaux : écureuils, rats musqué…

QUEBEC - LA GASPESIE                                                                                                                                   UP

Nous quittons le parc après l’école direction la Gaspésie. Nous arrivons à Pointe à la Croix à la tombée de la nuit. Par chance nous perdons une heure (sans le savoir d'ailleurs)et cela nous permet d'arriver à la sortie d'une messe du samedi soir et de pouvoir demander au père l’autorisation de dormir sur le parking de son église.
Avec beaucoup de gentillesse il accepte et se réjouit de savoir que nous venons de Lisieux, ville de Sainte Thérèse. D'ailleurs, dans l’église, trône une grande statue de Sainte Thérèse, celle-ci est en effet très connue et aimée au QUEBEC. Nous prenons RDV pour la messe québecoise du lendemain, c’est la fête de l’amour.... Tout un programme !

Dimanche 19 septembre.... à nous la Gaspésie.
Petite halte à Bonaventure où l’on décide de se faire un goûter sur le petit port. Les enfants décident de se baigner. L’eau est très froide mais cela ne les empêche pas de s’ébattre joyeusement. La douche et le chocolat chaud sont nécessaires mais tout le monde est ravi. Nous faisons chauffer du pop-corn dans une poêle en aluminium recouverte d’un dôme en aluminium aussi et qui gonfle avec l’éclatement des pop-corns ! Quelle invention étonnante. De quoi faire pâlir nos chercheurs français … en tout cas, succès garanti (peut-être un marché à développer en France … à voir).

Nous marchons sur les traces des premiers explorateurs en arrivant au Rocher Percé et notamment de Jacques CARTIER qui découvrit la GASPESIE en 1535. C’est le début de la Nouvelle France peuplée jusqu’à lors d’amérindiens. Très belle vue sur ce rocher et sur l’île de Bonaventure. L’air est vif et le vent vigoureux.


Le relief change du tout au tout, nous avons des falaises impressionnantes donnant sur la mer et toujours des forêts à perte de vue à l’intérieur des terres. C’est beaucoup plus varié et joli comme paysage. On s’arrête à GASPE pour la nuit. On trouve un yacht club… c’est une déformation, ce voyage initialement était prévu en voilier alors dormir dans un camping-car au milieu des bateaux "c’est fun" (expression très québécoise) ! Encore une fois on a de la chance, le gardien est d’accord, la nuit sera calme et bercée par le bruit des mâts et des mouettes.

Départ tôt le matin pour le parc national de FORILLONsitué à la pointe de la Gaspésie. Il y a un RDV à 10 heures au centre d’interprétation du parc (sorte de centre de documentation) pour une explication sur la vie des phoques suivie d’une observation sur le terrain avec un guide. On prend notre petit déjeuner vite fait. Notre rencontre avec les phoques se fait dans une euphorie totale parce qu’en arrivant à la zone d’observation nous apercevons d’abord plusieurs baleines, des petits rorquals exactement.
Nous sommes ébahis et fascinés, nos yeux ne peuvent quitter la mer à la recherche d‘un aileron. Les phoques sont là aussi. Certains sont juchés sur des rochers à prendre le soleil, d’autres font des apparitions dans l’eau après un petit plongeon.

L’endroit est extraordinaire : nous sommes sur une falaise surplombant la mer et derrière nous, c'est une autre falaise recouverte de sapins et d’érables.
Voir des animaux vivre dans leur milieu naturel et à l’état sauvage surtout lorsque ce sont des ours, des baleines ou des phoques prend une dimension tout autre. Nous sommes ravis et chanceux.

Un autre RDV est pris à 17heures pour aller découvrir les castors. Un guide nous explique la vie des castors et l’emblème qu’il représente pour le Canada . C’est le seul mammifère qui comme l’homme transforme son environnement de façon importante. Ainsi l’endroit que nous découvrons était auparavant un bois bordé par une rivière. Les castors l’ont totalement transformés en faisant un barrage qui a inondé tout le secteur en créant un étang de plus d’un hectare. Des arbres sont à terre rongés par le castor qui s’en nourrit. Nous observons le barrage puis la hutte des castors lorsqu’un castor traverse devant nous. Quelle chance !

Ce parc nous a enchanté tant par la beauté de ses sites, que pour les rencontres avec ses animaux mais aussi par la qualité de l’information qui nous est donnée .
Seule déception pas de rencontre avec les orignaux (sorte d'élans), ce sera pour plus tard au parc de La Gaspésie peut-être.

La côte du Nord de la Gaspésie est très différente, c’est un paysage de montagne (ce sont les Appalaches) mais la mer, cette fois-ci, est celle de l’estuaire du Saint Laurent.
Nous arrivons en pleine nuit au parc de la Gaspésie par une route sombre, bordée de sapins. Nous ne voyons absolument pas le paysage qui nous attend demain … Des lacs, des forêts et une multitude de monts à découvrir (ici passe le sentier international des Appalaches).
Parmi la multitude de randonnées possibles, nous choisissons une balade au lac américain et "l’ascension" du Mont Ernest LAFORCE (5 Kms). Les garçons ronchonnent en montant mais sautillent en descendant. Nous nous faisons des crêpes pour reprendre des forces… ah la vie au grand air !

Le soir nous décidons de découvrir une autre partie du parc le lac Cascapédia : 10kms de route non goudronnées avec des pentes à 18 degrés : le moteur et les freins chauffent mais la vue est splendide : un lac à perte de vue entouré de montagnes : il ne manque que les orignaux!
Petite nuit paisible au camping du bout du monde : nous sommes 2 et nous dormons d’un sommeil de plomb. Le lendemain malgré un réveil matinal pour voir les orignaux s’abreuver au lac , nous rentrons bredouille.

Il nous faut maintenant reprendre la route vers le Sud du QUEBEC. Nous décidons de nous arrêter à MATANE qui semble être une ville plus importante, car après cette vie à l'état sauvage ou presque (...), nous avons du linge à laver.
A Matane, en cherchant un endroit où dormir, nous rencontrons Carole qui nous propose son aide pour nous orienter avant de nous inviter à dormir devant chez elle.
Notre installation faite, nous allons prendre un café chez Carole et nous faisons connaissance. Cette rencontre est très sympathique et nous permet d'échanger sur nos façons de vivre.
La nuit est froide, heureusement Bertrand nous installe le chauffage et çà marche très bien : c’est bon le confort ! Ce camping-car est vraiment bien conçu, on est vraiment agréablement surpris.

Le lendemain, nous sommes accueillis pour le petit déjeuner chez Carole par une grande banderole faite par Emmie et Claudia (les 2 filles de Carole) : "bienvenue au QUEBEC". Elles offrent des petits cadeaux aux enfants : magazines ados pour Marion, un palet de hockey de l’équipe des castors de Matane pour thomas et des petits oursons pour Luc. Incroyable ce sens de l’accueil, on a du travail à faire en France !
Sur leurs conseils, nous décidons de passer la journée à Matane : il y a une vente des vélos perdus par la police municipale et un match de hockey ce soir avec l’équipe locale des castors.
La vente de vélos est une vente aux enchères conviviale, nous achetons 3 vélos pour les enfants pour 45 $ (180 Frs) les vélos des 2 grands sont supers, celui de Luc moyen (5 $ alors ).

Nous passons une journée tranquille comme à la maison : lessives, balade, pique-nique et honnêtement cela fait du bien de ne pas bouger pendant une journée car jusqu’à présent nous sommes de vrais nomades !
Petit dîner très convivial chez Carole vers 17 heures avant de partir pour le match de hockey vers 20 heures.
Les castors perdent au grand désespoir des enfants mais l’ambiance est garantie grâce au DJ qui nous met les musiques appropriées à chaque situation ( musique d’enterrement pour un blessé, musique tonitruante pour chaque point marqué !). C'est une expèrience à vivre absolument même si ce ne sont pas les équipes de Montréal.

Dimanche la messe à 9 heures, c’est la bénédiction des cartables des écoliers. Nos enfants se font aussi bénir sans cartables et suivent la messe avec le groupe du catéchisme.
Au fond de l’église, plusieurs grands cierges de Sainte Thérèse de Lisieux. Nous avons vraiment le sentiment de voyager avec elle, sous sa protection.

QUEBEC - LE SAINT LAURENT                                                                                                                     UP

La route est encore longue, nous nous séparons de nos amis à regret et nous reprenons le cours du Saint Laurent. Celui-ci se rétrécit à vue d'oeil et nous apercevons maintenant la rive nord.
Arrêt à RIMOUSKI pour le déjeuner. Nous trouvons un restaurant familial qui sert le brunch et les fameuses « poutines » (plat québécois à base de frites sur lesquelles est déversé de la sauce marron au goût d’oignons et du fromage fondu …. Pas terrible mais typique !)

Il nous faut envisager de traverser le Saint Laurent car les baleines nous attendent à TADOUSSAC (enfin nous l'espèrons). Nous prenons le ferry à 3 pistoles dès le lendemain matin. Trois Pistoles est vraiment un joli village avec ses maisons en bois. Nous y découvrons un café appelé le coin des Basques disposant d’un fronton et d’un musée sur le pays basque. Les Basques se sont installés dans ce coin du Saint Laurent au moment où la Nouvelle France a été établie.
C’est assez étonnant d’être aussi loin de notre terre natale et en même temps d’être constamment rappelés à son souvenir, nous sommes vraiment sur la trace de nos ancêtres.

A bord du ferry nous rencontrons Guy et Elaine de Montréal, qui partent pour 1 mois dans leur chalet aux Escoumins pour observer les baleines (beaucoup de Canadiens ont un chalet perdu en pleine nature comme résidence secondaire). Ils connaissent bien ces mammifères et nous expliquent leurs habitudes et leurs comportements. Pendant la traversée nous apercevons des dauphins, des beluguas (petites baleines blanches que l’on ne voit que sur le Saint Laurent) et d’autres orquals. C’est magique.

Nos nouveaux amis, peu avares de renseignements, nous informent sur les endroits à voir autour de Tadoussac et du fjord Saguenay. Nous nous séparons pour nous retrouver quelques kilomètres plus loin au Paradis Marin, lieu que Guy nous a indiqué : les baleines sont là, ils les a aperçu.
C’est un spectacle fascinant, nous restons des heures à contempler ces animaux qui passent, plongent, refont surface. Les phoques sont eux aussi au rendez-vous.

Après avoir passé la journée devant la mer, nous quittons à regret ce repère de mammifères marins pour TADOUSSAC, situé à quelques kilomètres de là. Ce petit port situé à l’embouchure du fjord Saguenay est très connu (beaucoup d’excursions pour voir les baleines) donc très touristique…. Un peu trop à notre goût.
Nous allons visiter le centre d’interprétation dans lequel nous voyons un très beau film et une exposition très intéressante sur les baleines qui peuplent le Saint Laurent. Voilà un cours de biologie fort complet !

Petit bivouac sur le parking du port. Une matinée de travail intense nous attend car nous avons les premières évaluations des enfants à faire et nous sommes en retard sur le planning de quelques jours.

Nous quittons Tadoussac vers 14 heures pour aller déjeuner un peu plus haut le long du fjord en direction de CHICOUTIMI. La route est splendide, nous suivons les falaises et les forêts d’érables qui les recouvrent commencent à prendre des tons de jaunes et de rouges flamboyants. Ce sont des bouquets d’arbres multicolores qui s’étalent devant nos yeux et ce n’est que le début de l’automne. Quelle chance de voir le Canada à cette période, c’est unique.

Nous passons la grande ville de CHICOUTIMI située juste avant le lac Saint Jean et nous redescendons l’autre rive du fjord pour nous arrêter encore une fois en pleine nuit noire dans le parc de Rivière Eternité.
Après quelques kilomètres au milieu des bois et sans croiser âme qui vive, nous nous installons dans le camping près des douches. Nous avons à chaque fois un sentiment de crainte d’être seul au monde au milieu des animaux sauvages et une profonde impression de sécurité. Autant vous dire que cela chante fort dans les douches !

Le matin, séance de travail d’école très sérieuse, les garçons doivent rattraper leur retard en français. Thomas ne rigole pas trop avec la conjuguaison et Luc en a marre d’écrire les dates (septembre c’est pas facile !). Marion m’aide pour la vaisselle et la lessive car elle est un peu en avance.
Elle se décore sa chambre à grand renfort de patafix (sa dernière invention : un porte lunettes fabriqué avec un pince-nez de natation le tout fixé au mur avec du patafix, ingénieux non ?), il y a des images des différents saints (trouvés dans le magazine grains de soleil), des cartes postales diverses… le résultat est étonnant.

Mais Québec nous attend, on quitte la route du fjord avec regret car le spectacle est merveilleux, les teintes sont incroyables, on en prend plein les yeux.



On traverse ensuite la région de Charlevoix le long du Saint Laurent, les paysages sont moins jolis, c’est une région plus agricole.

Nous sommes le jeudi 23 septembre aujourd’hui, cela fait exactement 3 semaines que nous sommes partis, nous pouvons dresser un premier bilan de notre voyage.
En ce qui concerne le voyage en lui-même, nous sommes enchantés tant au niveau des paysages, que des animaux vus ou encore par les rencontres humaines faites, cela correspond à nos attentes même si nous sommes réellement ébahis de l’immensité et de la beauté de ce pays.
En ce qui concerne la vie dans le camping-car, nous sommes étonnés de nous y sentir si bien. L’adaptation a été rapide tant pour les enfants que pour nous. Personne ne semble souffrir de la promiscuité et l’ambiance à bord est bonne.
Les enfants ont accroché dans leur chambre avec de la patafix des photos et des petites images saintes trouvés dans les église et Martin a, grâce aux bonnes idées de papa, la frise « grenouille«  de son ancienne chambre. Marion nous a prévu le coin prière.
Les nuits sont bonnes, nous sommes exténués le soir (c'est fatiguant de découvrir le monde !! ) car nous sommes debout à 7 heures le matin et nous n’arrêtons pas jusqu’à 21 heures. Martin dormait très bien jusqu’à présent mais depuis plusieurs nuits il se réveille le matin et je finis la nuit avec lui.
L’école se passe bien même si c’est un vrai investissement personnel et il faut bien souvent faire preuve de beaucoup de patience.
Notre « roulotte » tient le coup pour le moment et nous en sommes contents. Nous pouvons être autonomes complètement pendant 2, 3 jours en prenant des douches (rapides)chaque jour… C’est vraiment bien conçu.
Martin commence à parler de mieux en mieux et il grandit à vue d’œil.
Les 2 garçons s’entendent très bien, parfois un peu trop. Marion est notre petite fée du logis.. Papa veille à tout, il est le spécialiste carte (il en achète partout) mais aussi vidange ! Quant à moi, je suis ravie de vivre une expérience familiale comme celle-ci.

QUEBEC - LA VILLE                                                                                                                                            UP

En regardant les guides nous décidons de nous arrêter un peu avant QUEBEC, nous ne souhaitons pas chercher notre point de chute à la nuit tombante dans une grande ville. Un guide nous indique le site de Saint Anne de Beaupré à 30 KMS de Québec. Une église nous semble l’endroit idéal pour nous arrêter. En fait il s’agit d’une Basilique érigée en l’honneur de Sainte Anne, la maman de Marie. Des millions de pèlerins viennent s’y recueillir chaque année et de nombreuses guérisons ont eu lieu (à en croire le nombre de cannes accrochées à l’entrée de la Basilique). On se croirait à Lisieux tant les infrastructures prévues pour les pèlerins sont importantes. Les camping-caristes et autres « roulottes « comme ils disent ici, ne sont pas oubliés un grand terrain est prévu pour eux en face de la Basilique. Nous dormirons tranquilles ce soir.

Avec notre arrivée à QUEBEC nous mesurons complétement ce que nous pensions déjà : les difficultés de se garer avec un camping-car et de trouver un endroit à la fois tranquille et surtout sécurisé pour dormir. Jusqu'à présent nous n'avons fait que de très petites villes très tranquilles avec les métropoles nous retrouvons la circulation, la pollution, la pauvreté et la saleté. Heureusement pour notre retour à la vie urbaine, QUEBEC semble plutôt une ville agréable à vivre.
Nous consacrons notre première journée à découvrir la vieille ville protégée par ses remparts et fortement imprégnée de la culture française. Samuel de CHAMPLAIN y établit un comptoir de fourrure en 1608 et affirma réellement la présence coloniale française en Amérique du Nord en fondant la ville de QUEBEC.

Dans les rues en amont, ce ne sont que des petits restaurants et cafés accueillants, le tout dans une ambiance très largement européenne.

Nous quittons le centre ville à la nuit tombante à la recherche d'un mall pour faire quelques courses. Nous découvrons une galerie marchande avec à l'intérieur un parc d'attraction impressionnant! Les enfants écarquillent leurs yeux et s'en donnent à coeur joie.



Il nous faudra ensuite un bon moment pour trouver l'endroit où dormir et nous nous installons vers 23 heures près d'une église à l'extérieur de la ville, les enfants dorment tranquillement depuis bien longtemps.

Pour notre seconde journée, nous décidons que la visite du musée de la civilisation (recommandée par notre guide pour les enfants) sera un excellent exercice culturel. Il est vrai que les grandes villes sont difficiles à visiter avec 4 enfants petits en âge alors nous en profiterons pour faire des choses différentes.

Plusieurs ateliers interactifs sont proposés. Nous nous retrouvons avec des classes d'écoles. Nous visitons un atelier organisé sur le Moyen Age. Une salle reconstitue quelques boutiques de l'époque avec les objets appartenant aux différents corps de métier représentés. Des costumes dans toutes les tailles sont à disposition du public. Il ne nous reste plus qu'à jouer au seigneur, tailleur, maçon, aubergiste.... Jugez par vous même !


Nous passerons un bon moment dans ce musée où nous remonterons le temps des gaulois, nous étudierons les sens du corps humain..... pas typique du CANADA mais cependant distrayant et instructif (cela fait partie de nos sorties scolaires).

Nous finissons la journée dans le magnifique parc des Champs de Batailles réalisé par l'architecte de Central Park et où la France subit une sévère défaite contre l'Angleterre (plaines d'Abraham en 1759). L'école se fera en plein air aujourd'hui et seuls les nombreux écureuils du parc viendront distraire les enfants .

Nous appelons les parents d'Alexandra qui habitent dans la banlieue de QUEBEC et qui vont nous accueillir devant chez eux pour la nuit. Merci à Alix et Gérard pour cette nuit paisible et ce bon moment partagé avec eux.

Nous quittons QUEBEC le lendemain direction le parc de la Mauricie. Nous souhaitons passer un dimanche au vert et profiter encore de cette merveilleuse nature que nous aimons beaucoup avant d'affronter les grandes villes du sud du QUEBEC et de l'ONTARIO.
QUEBEC nous a séduite mais il nous a semblé que c'était une ville à découvrir en couple plus qu'en famille et puis son côté très, très touristique nous a un peu déçu (et encore nous sommes hors saison).

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Le parc de la Mauricie est situé au sud ouest de QUEBEC. Nous passons la première nuit près de l'entrée car une fois dedans il faut faire plus de 100 Kms pour en sortir et puis nous avons repéré une église pour aller à la messe demain.
Nous nous faisons une petite soirée du samedi soir en famille : une bonne platrée de pâtes pour changer (merci ISA pour le petit livre sur les pâtes!) et puis une soirée cinéma avec glaces s'il vous plait : au programme : "les Dieux sont tombés sur la tête", pas très intello mais très rigolo !!

Le lendemain après la messe petite halte à la "public library" pour lire et répondre aux messages. Les enfants ont reçu photos et lettres de leur classe, c'est la joie.
Il fait un temps magnifique, les arbres ont pris une jolie couleur rouge et or. Nous nous arrêtons au lac Edouard pour pique-niquer et nous nous offrons une balade en barque.
Rassurez vous, malgré l'étendue du lac, nous ne sommes pas allés bien loin, les différents bareurs préférant bien souvent nous faire tourner en rond !Quant aux orignaux ils ont tous filés à l'autre bout du parc lorsqu'ils ont entendu la famille vergez-pascal arriver !

       


Nous passons une nuit dans le camping du parc, nuit réparatrice et paisible avant d'affronter à nouveau le bruit des grandes villes. Je dis paisible enfin pas tout à fait car cette nuit là, nous avons eu de la visite ! D'abord, pendant que Bertrand préparait le barbecue courageusement il faut le dire, (il faisait bien noir et les ours sont signalés partout), un gros râton laveur est passé à côté de lui très calmement. Ensuite après un début de nuit assez calme, nous nous sommes rendu compte que la septième place du camping-car était occupée (désolé pour ceux qui postulaient !) : une toute petite souris était parmi nous. Alors là pendant 2 heures, j'ai revu tous les TOM et JERRY de mon enfance et comme dans les films Jerry s'en est sorti ....(on ne sait pas très bien comment). Quelle aventure ! Cherchez bien sur la photo ci-dessous et peut-être arriverez vous à appercevoir notre ami Jerry.


MONTREAL                                                                                                                                                        UP

Montréal, seconde agglomération canadienne ne fut réellement colonisée par les européens qu'en 1642 avec Paul de CHOMEDEY qui tenta de fonder une mission "Ville Marie" pour évangeliser les autochtones. Cette entreprise ne fut pas couronnée de succès, néanmoins grâce à l'essor du commerce des fourrures, Montréal devint une ville prospère.

Avant de partir à la découverte de la ville nous nous arrêtons à la périphérie de Montréal au Cosmodôme, musée consacré à l'univers et aux conquêtes de l'espace. Nous y passons une bonne partie de la journée avec un guide passionné et passionnant (nous sommes presque ses seuls visiteurs) et les enfants peuvent jouer s'amuser avec tout un tas d'ateliers interactifs. Voilà, c'est décidé notre prochain voyage ce fera dans l'espace !
Nous dormons dans le plus grand magasin de camping-car et de caravanes de Montréal qui est fermé et gardé le soir. Seul impératif : ne pas sortir du camping-car après 21 heures car les chiens sont lachés !!! Sécurité maximum ! On se sent un peu petit à côté des mastodontes canadiens.... déjà par rapport aux camions.
Le lendemain matin, nous suscitons l'intérêt de tout le staff du magasin et nous repartons sponsorisés par eux avec casquettes, mugs...

Nous visitons le vieux centre historique de MONTREAL et nous baladons dans les rues commerçantes de la ville. C'est vraiment une ville très importante, très cosmopolite aussi. L'ambiance est très agréable surtout dans le quartier latin où les rues ne sont que boutiques et restaurants.

Le soir, nous sommes accueillis chez Alexandra et Francis qui ont deux enfants, Eva qui devient immédiatement inséparable de Martin et Jérémy 7 mois.


Ils viennent de déménager dans une très belle maison à l'ouest de Montréal. Leur accueil est tellement chaleureux que nous y resterons une seconde nuit.
Francis et Alexandra ont beaucoup voyagé et ils savent ce que les globe-trotters apprécient pendant un voyage.
Marion prend un grand bain moussant comme elle les aime et nous nous passerons un dîner vraiment sympa à discuter et à nous régaler des bons petits plats d'Alexandra. Nous goûtons à la tarte sucrée et au cidre glacé (vraiment délicieux), spécialités québecoises.
Encore un grand merci à Francis et Alexandra pour ces bons moments, nous espèrons bien vous accueillir à notre tour en France dans quelques temps.

Avant de quitter Montréal, nous faisons un petit tour dans le quartier du parc olympique où l'ancien bâtiment du vélodrome a été convertie en biodôme (sorte de musée de sciences naturelles). A l'intérieur 4 écosystèmes ont été reconstitués : la forêt tropicale (avant goût du COSTA RICA), les Laurentides (région du Saint Laurent), le fleuve Saint Laurent et le pôle nord. Nous avons pu observer la végétation et les animaux avec beaucoup de plaisir.

Il est grand temps de songer à quitter le QUEBEC , l'ONTARIO nous tend les bras et les enfants attendent les chutes du NIAGARA avec impatience..... quelques 800 Kms à parcourir une rigolade!

L'ONTARIO                                                                                                                                                           UP

Avant d'arriver à TORONTO, nous longeons le lac ONTARIO et sa région des "Mille Iles". Le lac est envahi de petites îles sur lesquelles nous apercevons de jolies habitations et avec les tons d'automne, le spectacle est très beau. Malheureusement nous ne ferons que passer.

TORONTO ne nous laissera pas un souvenir impérissable, le temps est gris et pluvieux et le passage dans dowtown un samedi nous donne le sentiment que la ville est morte.... heureusement les cars de japonais sont là ! 
Une petite mésanventure nous attendait : alors que Bertrand demandait sa route à un policier, le policier étant au milieu de la chaussée, une voiture conduite par un chinois a doublé et a roulé sur le pied de notre homme qui a eu je crois assez peur. Le chauffard quant à lui était affolé, il ne comprenait pas ce que lui disait l'homme de loi très énervé. Il a fallu que Bertrand soit le "witness" (témoin). Nous avons habillé en hâte les enfants qui étaient en pyjama et rangé les lits pour ne pas ressembler à des bohémiens. Trois voitures de police sont arrivés avec fanfare et pendant que Bertrand donnait sa version, je tentais tant bien que mal en "français anglais chinois" de rassurer notre pauvre chinois qui était dans un piteux état. Les enfants étaient acquis à la cause du chinois et voulaient lui donner leurs économies !

Nous arrivons à Niagara Falls pour le déjeuner avec le soleil. Le spectacle est saisissant. Nous pensions (surtout Marion qui avait vu un film sur les chutes avec son école l'année dernière) que la hauteur serait plus importante mais par contre la puissance qui se dégage de ces chutes nous impressionne. C'est vraiment très beau et nous ne regrettons pas d'avoir fait cette longue route.

La grande traversée du Canada d'ouest en est nous attend. Suite au prochain épisode !

Petite rubrique de la vie à bord de notre "roulotte"                                                                                          UP

Notre vie à bord se passe toujours très bien, personne ne semble se plaindre de notre espace restreint.
Marion peut être aimerait que les douches soient un peu plus longues et ne pas avoir toujours le froid quand elle se lave les cheveux.
Chacun semble avoir trouvé sa place :
Marion et Luc font la vaisselle pendant que Thomas surveille Martin. Papa vidange et maman prépare le petit déjeuner.

       



Martin est très à l'aise dans sa nouvelle vie et ses progrès en vocabulaire sont impressionnants : né pour déjeuner, tine pour tartine, cucuque pour luluque (Luc trouve cela drôle quand il n'oublie pas le "que"), cola pour chocolat, sure pour chaussures ect....

Et puis il y a l'école bien sûr, là on travaille très dur car on est en retard et il faut envoyer les évaluations le 11 octobre et on est pas prêt!! Les parents stressent un peu et la patience n'est pas toujours au rendez-vous. Ce à quoi répondent les enfants : " c'est vous qui avez voulu faire le voyage alors...." Oui c'est vrai, il faut reconnaitre qu'on ne s'improvise pas maître d'école ! Messieurs et mesdames les enseignants nous vous tirons notre chapeau.

Après l'école et quand la route est trop longue on peut regarder des films : ZORRO pour les grands et Barbapapa pour Martin (prononcez bapapa).

Nous avons améliorer notre vie à bord avec des détails qui ont leur importance : le grille pain par exemple mais aussi le coin prière (aucun rapport !)


Quelques consignes élémentaires avant de démarrer le moteur:

- fermer les placards (cela semble évident mais il faut le vivre) sinon risque de chute de chaussettes ou autre !
- mettre le frigo sur batterie et non sur gaz (merci maman) 
- penser à fermer la trappe des toilettes sinon merci les odeurs !!!


La grande traversée :                                                                                                                                             UP ONTARIO-MANITOBA-SASKATCHEWAN-ALBERTA-COLOMBIE BRITANNIQUE

Ca y est, il faut y aller 4500 kms nous attendent pour rejoindre VANCOUVER. Sur la carte c'est gigantesque mais à faire c'est irréel ! On a l'impression que la terre est infinie, merci aux explorateurs de nous avoir prouvé le contraire.

Nous décidons de partir aussitôt après les chutes du Niaguara parceque nous sommes dans une zone très touristique, très urbanisée mais aussi très américanisée (la frontière est de l'autre côté des chutes). Nous, nous aimons le Canada rural et ses grandes étendues.

Premier arrêt à BARRIE, petite ville située près d'un immense lac. A la sortie du WALLMART (chaine de supermarché), nous discutons avec deux couples qui sont intriguées par notre camping car. Nous échangeons un moment et alors que nous leur demandons où l'on peut dormir "safe" (il fait bien évidemment nuit nous sommes vraiment incorrigibles), une des femmes nous propose de dormir chez eux. Seul impératif, ils vont à la messe demain dimanche à 9H30, dans une église anglicane comprend-t-on. On en profite pour leur demander s'ils savent où il y a une église catholique mais ce n'est pas le cas.
Ils habitent en dehors de BARRIE et nous les suivons très contents de ne pas à avoir à faire 10 fois le tour de la ville. En arrivant devant chez eux nous discutons à nouveau. Nous apprenons que le couple qui nous accueille, reçoit également l'autre couple canadien qui est parti vivre au Mexique il y a 1 an. Nous sommes ravis de leur poser des questions sur la vie là-bas lorsque nous apprenons qu'ils sont témoins de Jehovah partis en mission au Mexique pour prêcher leur bible. Cela nous refroidit légèrement mais au Canada contrairement à la France ils ont leur lieu de culte et sont reconnus comme une religion. Nous ne dormons pas très bien et à 8 heures du matin après avoir essayé de leur dire aurevoir (honnêtement sans forcer....) nous prenons la poudre d'escampette.
Cette rencontre fait elle aussi partie du voyage mais nous avons le plus grand mal à faire comprendre aux enfants pourquoi nous avons quitté si vite ces gens si accueillants.

Nous nous installons près du lac de Barrie pour un petit déjeuner au soleil et nous y passons toute la matinée car une grande marche est organisée autour du lac contre le cancer du sein et le quartier est bouclé (mobilisation importante c'est très américain).

Pour continuer en terme de rencontres originales, nous en avons fait une amusante avant TORONTO. Nous cherchions l'endroit où passer la nuit et errions fatigués dans une ville appelée AJAX. Nous passons alors devant une caserne de pompiers..... Dormir sur le parking des pompiers, c'est une bonne idée, nous n'avons pas encore essayé et puis en cas de pépin les secours ne sont pas loin ! Bertrand va demander l'autorisation avec les enfants. La troupe revient ravie, chargée de coloriages et de la mascotte de nos pompiers (chien en peluche) : Nos pompiers nous accueillent avec gentillesse pour la nuit. En cas de besoin, Thomas et Luc sont prêts à aller les aider en renfort !

Nous reprenons la route direction les grands lacs. Nous longeons le lac HURON jusqu'à Sault Sainte Marie où nous touchons à nouveau la frontière américaine. Une pluie de neige fondue nous accueille mais heureusement pas pour longtemps, nous aurons vraiment été chanceux pour le temps et le soleil aura vraiment été du voyage jusqu'à présent.
Le relief est constitué de rocs nus éparpillés çà et là et de myriades de petits lacs et marécages, c'est la région du bouclier canadien qui recouvre près de la moitié du territoire canadien et entoure la baie d'HUDSON. Rajoutez des forêts de sapins et d'érables rouges remplacés peu à peu par des forêts de sapins et de bouleaux jaunes à l'approche du lac supérieur et vous aurez une idée de la route que nous voyons. La longueur des distances est largement compensée par la majesté des paysages.

Impossible de travailler car la route est trop sinueuse, nous nous contentons de faire des matières "rigolottes" comme disent les enfants : musique, informatique, arts... Et puis nous branchons l'ordinateur pour regarder des films, les distances sont tellement longues qu'il faut occuper 4 enfants dans 10 m² pendant des journées entières. Il nous faudra 6 jours presque non stop pour arriver en ALBERTA.

Nous nous arrêterons un soir dans le camping du Lake superior provincial, parc au bord du lac et au milieu des arbres. Nous y passons une excellente nuit après nos périgrinations citadines malgré un vent fort. Nous avons l'impression d'être au bord de la mer tellement les vagues claquent sur le sable. C'est notre dernière nuit confortable avant de rejoindre CALGARY

En effet, après nous suivons la transcanadienne avec les routiers. Il y a peu d'endroits agréables pour dormir, nous ne traversons que des zones sauvages (forêts ou plaines) et des villages peu animés. Nous choisissons les parkings des centres d'informations qui sont éclairés. Il faut faire attention à bien se ravitailler en diesel car parfois on peut faire 100 kms sans croiser une seule habitation.
Nous avons quand même un fidèle compagnon qui est le train puisqu'il suit le parcours de la transcanadienne. Ce sont surtout des trains de marchandises et leur taille est impressionnante, nous avons compté plus de 100 wagons. Ils circulent à grand coup de klaxon surtout la nuit à cause des animaux et pendant les 15 jours de notre traversée nous serons surpris chaque soir en nous couchant de constater qu'il n'est jamais très loin.
Les canadiens ont beaucoup de bon sens, voir même d'humour, ainsi sur une aire de repos où nous avons dormi, on peut lire sur la porte des toilettes : "NE PAS NOURRIR LES OURS SVP".... C'est drôle on n'y aurait pas pensé !

Pour couper la route, nous nous arrêtons aussi dans des "public library" où nous allons lire nos messages internet et y répondre. Les enfants aussi regardent si l'on pense à eux et écrivent à leur école de NIORT. Ils aiment beaucoup ces pauses où ils peuvent lire ou s'amuser dans les coins pour enfants. Généralement les bibliothécaires nous accueillent très gentiment lorsque nous leur disont que nous venons de France mais sont très contents de nous voir repatir pour retrouver une ambiance plus calme ! Pourtant nos enfants ne sont pas très bruyants ????

A partir de WINNIPEG dans le MANITOBA, nous entrons dans la région des grandes plaines (culture de céréales surtout), ce sont des champs ou plutôt des rouleaux de paille à perte de vue. Nous apercevons quelques bisons, emblème de la région. Nous traversons cette province ainsi que le SASKATCHEWAN en une journée. Malgré la monotonie du paysage, les couleurs sont très belles, ce pays nous surprend encore et toujours.

L'ALBERTA                                                                                                                                                         UP

Il nous faut avancer rapidement parceque demain samedi 9 octobre c'est l'anniversaire de Luc et nous voulons que cette journée soit une journée de fête où nous ne roulions pas. Nous avons repéré dans le guide le "Dynosaur national parc" situé dansles BADLANDS (mauvaises terres) de l'Alberta, parc classé par l'UNESCO dans le patrimoine mondial pour ses paysages lunaires mais aussi pour la richesse de ses gisements fossilifères. De nombreux squelettes entiers de dynosaures ont été retrouvés dont les tyrannosaures, les plus méchants des dynosaures mais les plus populaires chez les enfants. Nous quittons soudainement un paysage désertique très surprenant!

Pour descendre dans la vallée de la rivière Red Deer. Les reliefs curieux que nous découvrons en arrivant la nuit nous intriguent, nous sommes persuadés que ce sont des décors créés de toutes pièces pour mettre en scène les dynosaures !! Quand nous nous réveillerons nous serons surpris et amusés de constater que ces décors sont en fait ceux que la nature a fabriqué en plus de 10 000 ans !

Au lever du jour Luc découvre les décorations et les ballons que ces frères et soeur ont préparé pour lui. Il est super content. Nous fêtons son anniversaire comme il se doit, Bertrand branche le groupe électrogène pour que je puisse faire un gâteau. Il ne nous manque que la famille pour que la fête soit complète mais heureusement Luc téléphone à ses grands-parents, oncles et tantes sans oublier ses cousins Pierre et Gabriel nés le même jour que lui afin que tous puissent lui souhaiter un joyeux anniversaire.

Les enfants passent une bonne partie de la journée dans l'aire de jeux pendant que nous lavons, rangeons et dormons un peu (nous sommes fatigués de ces 5 jours de route non stop).
En fin de journée nous partons à la découverte du parc, nous aurons beaucoup de plaisir à escalader ces monts de sable, découvrir les lapins et biches qui peuplent le parc et regarder le soleil se coucher dans un paysage digne de la guerre des étoiles. La végétation est rare dans cette terre improductive. On aperçoit au loin quelques peupliers de Virginie (voir 1ere photo), nous apprendrons que ce sont des arbres protégés car en voie de disparition. Quelques petits cactus se promènent ici ou là et Marion testera de très près leur piquant !

En quittant la vallée nous avons l'impression de remonter à la surface de la terre et nous prenons la direction de Drumheller, la ville des dynosaures. Dans chaque rue, des dynosaures immobiles nous guettent et les enfants sont ravis. Mais cette ville est surtout connu pour son musée (fossiles) dont nous ne visiterons que le parking... et les toilettes !

En effet, raisons éducatives obligent, nous passons notre journée de lundi (thanksgiving ici) devant ce fameux musée à finir les cours et surtout faire les 6 évaluations de chaque enfant. Les matières évaluées sont Mathémathiques, français, sciences de la nature, histoire-géographie-civisme, musique et arts visuels et aussi anglais pour Marion. Certaines disciplines sont évaluées à l'écrit mais aussi à l'oral et pour cela il nous faut faire des enregistrements.
En lecture, poésie et anglais c'est très facile mais là où l'on prend de vrais fou-rires c'est en musique. Marion vous vous en doutez est autonome, cependant elle a décidé que toute la famille doit danser et chanter le frenchcancan qu'elle étudie, vous imaginez l'ambiance dans le camping-car !
Thomas et Luc ont eux aussi à apprendre 2 chants chacun avec une mélodie pas toujours évidente. Les enregistrements se font avec les papa maman en play-back et on recommence plusieurs fois. Mais surtout ils doivent faire le rythme avec l'instrument de leur choix.... Nous voudrions voir la tête du correcteur lorsqu'il va entendre le son d'une casserole !

Papa, quant à lui est beaucoup plus ingénieux, il fabrique pour Luc un bâton de pluie avec un biberon et du riz !

A ce stade du voyage nous aurions quelques remarques à faire au CNED en ce qui concerne le travail d'école :

- la recommandation de se procurer des petits animaux (type grenouille, lézard) pour les observer quelques temps n'est pas souhaitable dans un camping-car, nous avons eu une souris cela nous a suffit. De même que l'idée de l'aquarium ne nous semble pas opportune.

- les travaux pratiques du type fabriquer un mini turbine ou observer une même fleur pendant 4 jours est difficilement réalisable pendant un voyage itinérant comme le nôtre.

- si vous pouviez faire en sorte que les travaux d'art à faire ou les enregistrement de chants ne soient pas d'un niveau trop élevé, les parents (ou tuteurs comme ils sont appelés) ne sortent pas ni des beaux arts, ni d'un conservatoire de musique.

AMIS DU CNED MERCI !

En tout cas toutes les évaluations sont parties par la poste au grand soulagement des parents plus que des enfants( qui ont eu l'air de prendre du plaisir à tout cela .... sauf évidemment quand la claque menaçait de tomber après que pour la dixième fois papa ait demandé : "comment s'appelle la ligne imaginaire qui sépare le pôle nord du pôle sud?????????").
On est tranquille jusqu'à la prochaine ! Les voyages forment la jeunesse et ce n'est rien de le dire.

Aujourd'hui départ pour CALGARY. La route n'est qu'une plaine à perte de vue égayée seulement par des puits de pétrôle disséminés ici ou là. C'est ce qui a fait la richesse de cette région qui, sans la découverte de ces gisements d'or noir n'aurait connu aucun essor particulier. Le dowtown (centre ville) en témoigne avec ses grands buildings de verre qui communiquent les uns aux autres par des passerelles et ses nombreuses banques. Tout ici respire la santé financière.
C'est aussi la ville des cowboys avec de grandes manifestations sur ce thème l'été. Plusieurs magasins vendent les accessoires des cow-boys, principalement les bottes et nous ne résistons pas à la visite de l'un d'eux. Curieusement Bertrand déclare qu'il se sent bien dans cette ville, je crois qu'il a, en fait, trouvé l'endroit où il pourrait arborer ses santiagues avec fierté !


LES ROCHEUSES                                                                                                                                               UP

Dès la sortie de CALGARY nous quittons les plaines pour découvrir aussitôt les montagnes : que de contraste dans ce pays. Nous sommes dans les rocheuses canadiennes appelées ici les "rocky mountains".
La grandeur de ces montagnes est fascinante et ses versants recouverts de sapins forment un grand manteau verdoyant : on a l'impression de partir au ski et les enfants poussent des cris de joie en aperçevant les neiges éternelles.
Nous prenons la direction du parc national des Rocky Mountains, incontournable en Alberta et qui connait une renommée internationale pour ses paysages magnifiques. C'est un parc très important (environ 20 000 KM²) qui inclus plusieurs sites : BANFF, YOHO, JASPER et KOOTENAY.



Nous ne visiterons que celui de BANFF, premier parc national du CANADA qui posséde deux stations de villégiature BANFF et LAKE LOUISE très réputées.
BANFF ressemble à une station chic de montagne avec ses nombreux chalets cossus. Avant l'arrivée du chemin de fer, c'est la découverte de sources sulfureuses qui fit s'installer de grands hôtels et venir de riches voyageurs. Marion aimera beaucoup trainer dans ses rues pour faire un peu de shopping.
Notre arrivée dans le village restera inoubliable car sur la pelouse d'un parking broutait tranquillement .... un caribou (appelé aussi wapiti). Ne résistant pas à l'envie de le prendre en photo d'un peu plus près et oubliant qu'il s'agissait d'un animal sauvage, j'ai fini par me faire courser par cet animal.... Les enfants ont bien ri et moi aussi (j'avoue que j'ai eu peur après en lisant les brochures du parc ). Bertrand le seul conscient de notre équipe n'était pas content. Le métier de reporter photos est très dangereux mais pour nos fidèles lecteurs rien n'est trop beau.... regardez si cette photo en valait la peine :

Le résultat, certes, n'est pas terrible mais j'ai oublié de vous dire qu'il faisait nuit ! Heureusement nous rencontrerons d'autres caribous le lendemain sur le bord de la route, la photo sera prise de la voiture en toute sécurité et nous pouvons enfin vous présenter cet animal. Le caribou est plus gros qu'un cerf, ses bois sont différents et il a comme une barbe sous le menton, je peux vous en parler je l'ai vu de très près...

Nous avons dormi dans un des campings du parc. La consigne d'entrée était de faire attention parce qu'un ours avait été repéré dans les alentours. Dans les Rocheuses ce sont des grizzli (les plus agressifs avec l'homme) alors cette fois-ci ne comptez pas sur moi pour faire la photo....sauf celle de Marion et de Martin sur un bébé ours très docile.

Le lendemain la montagne est à nous. Nous envisageons un bain dans les eaux chaudes mais nous abandonnons vite l'idée en voyant les touristes tranquillement assis au bord du bassin sans bouger. En 5 mn, nos enfants auraient mis ces mêmes eaux chaudes dans un bouillonnement, certes efficace pour la santé, mais pas prévu dans le forfait cure de ces charmants touristes, non , non ce n'était pas pour nous.
Tant pis, nous partons admirer les paysages et explorer les canyons. Bertrand apprécie beaucoup de se retrouver à la montagne, ses origines pyrénéennes lui collent à la peau.


Nous ne verrons le lac Louise que sous un crachin bien normand avec une vue sur les montagnes envahie de brouillard. Cela n'enlève rien à la magie des lieux : c'est un lac de couleur émeraude (pour Bertrand) et turquoise (pour Anne-sophie) entouré de sommets enneigés. Un magnifique hôtel trône devant cette vue splendide : le château Lake Louise. Bertrand me promet que si nous n'étions pas mariés, c'est ici que nous passerions notre nuit de noces......comme dirait DALIDA (quelle culture!) "Parole et Parole et Parole... " En attendant nous rejoignons notre camping-car.... avec plaisir !


VANCOUVER - COLOMBIE BRITANNIQUE                                                                                              UP

La route jusqu'à VANCOUVER sillonne entre les montagnes et les lacs. Nous arrivons à VANCOUVER le samedi 16 octobre et notre première impression est l'étonnement devant la forte communauté asiatique. Nous traversons des avenues entières bordées de boutiques et restaurants asiatiques où tout est écrit en chinois, c'est Chinatown. On a l'impression de s'être trompé de pays. On apprendra que la communauté chinoise la plus importante dans toute l'Amérique du Nord est à VANCOUVER après celle de SAN FRANCISCO . Les raisons en sont essentiellement économiques puisque les liens commerciaux entre Vancouver, Hong Kong et la Chine sont très étroits.

VANCOUVER, la troisième métropole du Canada mais surtout premier port du Canada, en témoignent les nombreux portes containers stationnés dans la baie de Vancouver. Elle dispose d'une situation privilegiée : bordée par l'océan pacifique mais entourée de montagnes enneigées à la périphérie de la ville. Son climat est très doux pour le Canada, de nombreux palmiers s'épanouissent sur le bord des plages. Par contre les précipations peuvent être élevées. Nous testerons ce que signifie la pluie ici pendant une journée et une nuit.
Tous ces aspects expliquent aisément pourquoi Vancouver est la ville où il fait bon vivre. De nombreuses communautés s'y côtoient et ce melting pot est très sympathique.
Nous y passerons 3 jours et nous pouvons dire que nous avons beaucoup aimé cette métropole, pour l'ambiance qui y régne, son environnement exceptionnel et son parking Wallmart (supermarché) où nous dormirons en toute sécurité ! Voici le hall du mall situé justez à côté de Wallmart où nous avons pris nos quartiers :

Nous avons passé beaucoup de temps dans le centre ville, la place du canada et son architecture en forme de voiles de bateau, le quartier Gastown et ses boutiques chics, la bibliothèque publique censée évoquer le colosse de Rome, ses plages, ses ports de plaisance.
Nous ne manquerons pas la messe en plein coeur de Vancouver où nous serons presque les seuls blancs au milieu d'une population asiatique. Dans la nef, plusieurs vitraux retraceront la vie de Sainte Thérèse de Lisieux pour notre plus grand plaisir.
Et bien sûr, nous irons découvrir Stanley Park,incontournable à Vancouver, parc situé à l'extrémité de downtown, au bout de la péninsule . C'est une très belle balade au bord de l'océan et au milieu d'une végétation luxuriante. De nombreux arbres centenaires coexistent avec des érables rouges. Martin qui, pour l'occasion, s'offre la promenade en carrosse s'endort profondément.


Le parc offre une splendide vue sur les grattes ciels de dowtown, le port de plaisance et les montagnes avoisinantes de la côte Nord. Nous observons aussi les totems sculptés, vestiges des premiers peuples amérindiens que les enfants ont beaucoup aimé.

Le passage à la douane se fait avec un peu d'apréhension et pour cause. On nous fait descendre du camping-car pour aller expliquer notre cas dans les bureaux des autorités et remplir les formulaires exigés, puis on passe au contrôle sanitaire et agricole pour vérifier que nous ne transportons pas de plantes ou fruits. En fait, au bout d'une demi heure nous avons franchi la frontière sans problème, nous sommes soulagés et heureux .... l'aventure continue aux Etats-Unis.
Nous vous offrons notre dernière photo au Canada, photo prise juste avant les douanes. Pour cette occasion, nous nous sommes mis aux couleurs canadiennes !


Petit bilan matériel                                                                                                                                                UP

Nous avons parcouru environ 12000 Kms depuis HALIFAX.
Notre budget de vie (nourriture, essence, campings, téléphone, petit shopping) pour un peu plus d'un mois et demi est un peu dépassé : 12500 frs par mois, on s'y attendait et cela reste raisonnable pour ce type de pays. L'euro nous est heureusement très favorable.
Notre roulotte tient le coup. En casse nous n'avons à déplorer que le support de notre grande table qui n'a pas résisté aux assauts des 4 mousquetaires, heureusement Bertrand avait prévu une pièce de rechange. Il faut maintenant qu'elle tienne jusqu'en juin !

Remerciements                                                                                                                                                      UP

Nous tenons à remercier très vivement tous nos amis et amies canadiens qui nous ont accueilli avec beaucoup de chaleur : Charles de Varenne, Judith, Carole, Guy et Elain Marcou , Alix et Gérard, Alexandra et Francis et aussi nos amis Jehovah à qui nous n'avons pas dit aurevoir.

Sentiments positifs/négatifs                                                                                                                                   UP

Nous quittons le CANADA avec le sentiment d'avoir fait une vraie découverte. Nous avons beaucoup aimé ce pays, ses grands espaces et ses parcs nationaux. Nous n'oublierons pas les couleurs de ses érables à l'automne et les rencontres avec ses animaux vivant à l'état sauvage (nous repartons sans avoir vu ses fameux orignaux). Nous aimerions vraiment y revenir pendant l'hiver pour découvrir les paysages enneigés.

Les seuls aspects négatifs auront été l'état général des routes (certainement maltraitées par le rude climat) et les moustiques et petites mouches noires. Nous aurons la chance de ne pas en avoir beaucoup par rapport à la période de l'été. Nous apprendrons que la prolifération de moustiques 2 fois gros comme ceux que nous avons en France (hamburgers ?)est dûe à un traitement qui a été fait sur les sapins il y a quelques années pour lutter contre une invasion de chenilles ! Vive la protection de la nature.