MEXIQUE   


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Etat de SONOMA                                                                                                                                                                                UP

Jeudi 16 décembre, après des adieux déchirants à notre ami Walmart, nous franchissons la frontière mexicaine le coeur battant très fort. Il nous faut tout recommencer à zéro en terme d'adaptation avec une nécessité de vigilance accrue. On a bien essayé de ne pas entendre tout ce que l'on dit sur le Mexique mais il faut se rendre à l'évidence, cela nous fiche un peu la trouille (ne parlons même pas des autres pays!)

Bon, c'est décidé on y va, d'ailleurs après une vingtaine de kilomètres sur une route bordée de taudis, on est au poste de frontière. Notre interpréte espagnol Bertrand est désigné d'office pour les formalités. On nous a expliqué que cela peut prendre quelques heures et qu'après avoir obtenu le précieux document d'importation temporaire de véhicule, il faut encore passer au test feu rouge/feu vert : feu vert , on passe, feu rouge, ils fouillent le véhicule.

Au bout d'une heure, je rejoins Bertrand avec les enfants pensant attendrir les douaniers avec notre progéniture. Les mexicains sont d'une gentillesse incroyable et sourient aux enfants. Bertrand a les papiers remplis et me confirme que sa première impression est qu'ils sont vraiment adorables. Nous repartons tout revigorés et passons le test des feux au vert évidemment avec les enfants aux fenêtres faisant des coucous aux policiers. Marion est soulagée mais un peu déçue quand même parcequ'elle avait super bien rangé le camping-car.

Ensuite, nous fonçons vers le Sud direction Hermosillo. Il est 11 heures du matin et du fait des consignes élémentaires de sécurité de ne rouler qu'en plein jour, il nous faut trouver l'endroit où l'on peut passer la nuit (celle-ci tombant à 5 heures). Le paysage est désertique avec des cactus ici et là et nous ne croisons que de bien modestes villages respirant la pauvreté. Les enfants s'exclament : "C'est çà le Mexique, eh bien dites donc..." Luc réclame des temples mayas mais il va lui falloir être encore un peu patient.

Toute la route nous sommes accompagnés de Mexicains américains habitant la Californie et qui redescendent pour les fêtes de Nöel dans leurs familles. C'est impressionnant car ils ont tous de gros pick-up ou quatre-quatre dénotant avec les voitures mexicaines et, qui plus est, sont remplis d'énormes bagages débordants de toute part.
Sur le bord de la route, il n'est pas rare de croiser un cow-boy mexicain à cheval surveillant son troupeau de vaches ou de petits bergers pieds nus accompagnant des chèvres. Des petits restaus de fortune sont aussi installés un peu partout et les odeurs dégagés sont plutôt sympathiques. Ce pays commence à nous plaire !


Par contre Hermosillo ne nous inspire pas pour y passer la nuit (honnêtement nous ne voyons pas où nous pourrions nous arrêter), nous décidons donc de continuer jusqu'à la côte où il nous est indiqué "une station balnéaire pour nordaméricains", San Carlos, située à une vingtaine de kilomètres au nord de Guaymas.

San Carlos                                                                                                                                                                                             UP

Courageux mais pas téméraires, nous choississons un camping très bien comme il faut avec vue sur la mer. C'est propre, rempli d'américains et en plus il y a une piscine. Tout pour donner une première bonne impression du Mexique aux enfants même si ce n'est pas très typique (ouf, il y a quand même de gros cactus). D'ailleurs c'est simple, ils passeront tout leur temps dans l'eau entre la piscine (très froide) et le jacuzzi très chaud, cela mettra un peu d'animation dans ce camping vraiment trop calme.
Heureusement, un vendeur de fruits et légumes très jovial passe dans le camping avec sa fourgonnette. Nous lui achetons de délicieuses oranges, du melon et des tortillas de blé dont on se régale (on dirait des crêpes sans sucre). Il nous offre un "tamales", sorte de pâté de maïs enroulé dans une feuille de maïs (et non roulé sous les aisselles) auquel nous n'avons osé goûter dès le premier soir !

Une petite balade pour admirer la mer nous fera rencontrer trois jeunes mexicaines qui demandent à prendre Martin dans leurs bras. Ses cheveux blonds et sa bouille de coquin ne le laissent pas passer inaperçu. Lui, à déjà bien compris comment user de son charme en lançant des "adios" dévastateurs ! Bertrand curieusement a décidé que dorénavant c'est lui qui porterait Martin dans ses bras...

Nous quittons ce hâvre de paix quelque peu superficiel avec une bonne adresse pour s'installer sur la plage gratuitement à la sortie du village. Nous rencontrerons là, 3 couples de canadiens et américains à la retraite qui viennent s'installer chaque année à cet endroit. Chacun est indépendant mais à la nuit tombante tout le monde se regroupe pour dormir.
La plage est superbe et les enfants ramassent plein de coquillages pour jouer ensuite à se les échanger dans des boutiques imaginaires pendant des heures. Depuis notre départ, leur imagination est fertile et tout est propice à un nouveau jeu.

Nous admirons un banc de dauphins qui fait des sauts hors de l'eau à 50 mètres du rivage mais malheureusement pour vous chaque fois que j'appuie sur l'appareil photo, je manque l'action. Nous admirons le magnifique coucher de soleil avant de partir rejoindre nos amis camping-caristes pour la nuit.

Nous profiterons pleinement de notre journée du samedi : baignade d'abord timide puis ensuite un vrai régal. Elle est un peu fraiche (18 degrés) mais on nous assure que vers le sud elle sera beaucoup plus chaude. Les enfants auront le plaisir de se baigner avec les dauphins en arrière plan, leurs cris les fera se rapprocher un peu mais pas assez à leurs grands regrets pour nager avec eux ( même si ils en auraient eu une frousse monstre).

Nous, on discutera beaucoup avec nos voisins de nuit, glanant des informations et des bonnes adresses pour le Sud. Nous sympathiserons surtout avec Joan et Daniel, canadiens , ayant 70 ans mais n'en paraissant que 60 et vivant une petite retraite très simple en passant 4 mois de l'année à San Carlos en camping-car sur cette plage. Leur joie de vivre nous ont beaucoup plu : quand l'un joue de la guitare, l'autre chante, si Dan prends de belles photos d'oiseaux, Joan ramasse des coquillages pour fabriquer une crèche. Bref, la vie est belle pour eux. Nous passerons un vraiment bon moment avec eux.

Il nous faut continuer notre route car le Mexique nous attend et même si ces deux jours nous ont fait beaucoup de bien, nous voulons quitter les américains pour découvrir les mexicains.

ALAMOS                                                                                                                                                                                              UP

Alamos est un village situé à l'intérieur des terres. La route qui y mène est pleine de trous énormes et de "topes"(sorte de gendarmes couchés), elle nous oblige à slalomer et à nous arrêter bien souvent, on profite vraiment ainsi du paysage !
Ce village nous charme par ses maisons colorées, sa place autour de laquelle se situent tous les petits commerces, le marché couvert mais aussi tous les restaurants de rue qui s'installent à l'heure des repas et qui proposent autour d'une table et deux chaises, des tortillas, du maïs grillé et autres mets sympathiques.

Nous découvrons une autre place où est située une église du 17 ème siècle, très belle extérieurement mais d'une sobriété un peu triste à l'intérieur. Seules les statues de Marie et de la Vierge de Guadelupe apportent un peu de couleurs avec leurs myriades de fleurs.
Nous dînerons là le soir car la place est alors pleine d'animations et un petit restau "boui boui" sert des tortillas de blé remplis de petits morceaux de boeuf cuits à la plancha à l'odeur alléchante, le tout accompagné de guacamole et autres sauces "muy piquante" ! Nous nous installons sur une grande table installée dans la rue et nous nous régalons. Ca y est nous commencons à rentrer dans l'ambiance du pays !

Ce petit village a un passé chargé du fait de son développement à l' époque coloniale, de la découverte de mines d'argent lui conférant alors une notoriété importante dans tout le Nord ouest du pays et puis de son déclin aux moments des révolutions populaires.
Par chance, Alamos a été restauré en partie grâce à de riches américains qui ont investi dans des "mansiones", grande maison avec une cour intérieur, pour leur redonner leur éclat d'autrefois. La plupart sont maintenant des chambres d'hôtes ou des hôtels luxueux.

Nous découvrons ce quartier où chaque maison concurrence sa voisine avec sa magnifique porte en bois qui nous laisse parfois entrevoir la cour intérieure ornée de bougainvilliers, d'hibiscus et de palmiers.

 

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Le soir nous nous installons dans un camping très sobre mais mexicain au moins. Les infrastructures ne sont pas terribles du tout mais au moins, nous sommes seuls et nous dormons sous des pamplemoussiers et orangers sous l'oeil bienvaillant du gardien.
En plus, les enfants joueront avec les enfants du propriétaire. Thomas s'offrira une partie de foot avec les deux plus grands garçons (eh oui, nous sommes à nouveau dans un pays civilisé passionné de football....heureusement nous n'avons pas la télévision !). Marion aura le privilège d'aller visiter la maison avec Denisia, 6ans, et sera assez surprise de son état précaire. Luc, comme d'habitude, trouvera le moyen de beaucoup s'amuser avec Carlos sans qu'ils ne puissent rien échanger d'autre que des éclats de rire.

Après une étape forcée à cause de la nuit à Los Mochis où nous dormirons sur un parking de wallmart, nous reprenons la direction du sud vers Mazatlan.

Etat de SINALOA

MAZATLAN                                                                                                                                                                                        UP

C'est une station balnéaire assez touristique mais de taille sympathique. Nous nous payons des baignades mémorables dans le Pacifique et nous adoptons immédiatement un vocabulaire de pros à chaque vague : suivant l'envie on trampoline la vague ou on la surfe ou on la plonge. Luc est spécialiste de la trampoline, Thomas et Marion de la surfe et Martin de la tasse de mer !

Bertrand discute avec le gardien d'une des marinas pour savoir si l'on peut y passer la nuit. Celui-ci nous encourage à le faire et nous donne une adresse d'un restaurant mexican "familial et muy economico". Bertrand parle un bon espagnol et les portes ont l'air de s'ouvrir plus facilement.
En chemin nous croisons une bande de" banderos mexicanos" qui n'ont heureusement vraiment pas l'air méchant ! (inutile de vous dire que nous n'avons pas acheté les sombreros, nous bloquions déjà tout le trottoir pour la photo alors dans le camping-car .... Si vous en voulez, venez vous les chercher vous mêmes, désolé !)


Le restaurant est effectivement plein de familles de mexicains et l'ambiance est fort sympa. La musique est toujours très forte et nous nous amusons de trouver des petites mamies en train de danser dans les toilettes, les gens d'ici ont l'air d'être vraiment gais. On se régale de grosses crevettes à la sauce relevée, de tortillas et de poulet grillé. La cuisine est vraiment bonne. Les énormes gâteaux de la vitrine ont l'air de faire la joie des mexicains mais nous nous calons.
La découverte de la vieille ville nous a charmé par son ambiance, les gens ont toujours le sourire et nous accueillent gentiment partout, Martin attirant toujours les faveurs des dames. Il y a beaucoup de bruit entre la musique et la circulation (ne soyez pas surpris si on vous fait répéter en rentrant en France) et aussi beaucoup de poussière.
Nous faisons nos achats de légumes et de fruits dans le marché couvert. Dans le coin des bouchers, nous achetons de la viande de boeuf sous l'oeil des enfants qui ont la nausée rien qu'en voyant les têtes de cochon dans les étals !

Sur la place de la cathédrale colorée d'un jaune mexicain et dont l'intérieur est richement paré (marbre et belles statues), tous les cireurs de chaussures sont concentrés et nous regrettons de ne porter que des paires de tennis.

Dans une petite rue, Bertrand ne résiste pas à l'achat d'un chapeau de paille dans la "sombrereria Cazeria" pour protéger sa dense chevelure frontale. Quelle allure !

Vous le ressentirez peut-être entre ces lignes, mais ce pays nous enthousiasme vraiment, à tel point que même les maisons nous semblent jolies avec leurs couleurs vives et ce, malgré leur évidente pauvreté... "La misère est plus belle au soleil" chante Aznavour et honnêtement nous sommes assez d'accord. Ce qui nous ébahit c'est la joie de vivre de ces gens qui n'ont presque rien sauf un grand sens de la famille et une foi inébranlable, bref des valeurs qui nous semblent essentielles. Nous sommes vraiment content de passer Noël avec les mexicains.

La famille en brèves                                                                                                                                                                              UP

Martin a retrouvé avec le Mexique les petits suisses, quel plaisir !
Il sait maintenant faire les baisers de lapin, c'est à dire les vrais baisers qui claquent, on ne s'en lasse pas !
Le Mexique semble lui plaire, il passe son temps à faire des petits signes de la main à tous les mexicains que nous croisons, il faut dire qu'avec sa chevelure blonde il peut tout se permettre.

Luc et Thomas ont toujours un solide appétit surtout au restaurant. Deux secondes après cette photo, il ne restera plus aucune miette de ces tortillas !
Thomas aime beaucoup goûter aux nouveaux plats et y ajouter toutes les sauces qu'on lui propose même celles qui piquent très forts.
Luc, lui comme d'habitude, ce qu'il aime c'est faire le pître.

 

Marion nous surprend toujours avec son imagination fertile : elle a créé récemment une chaussure en sac de plastique Wallmart très seyante et dans laquelle on ne transpire presque pas...Ensuite, dans l'ambiance de Nöel, c'est une petite boîte de bonhomme de neige avec plein de petits flocons de neige en coton que l'on peut secouer. Depuis notre arrivée sur les plages mexicaines, ce sont les cabanes en branches de palmiers, vous verrez bientôt les photos...On ne s'ennuie pas.

Notre sapin de Nöel très joli mais qui nous oblige à chaque repas et le soir à tout déménager pour pouvoir se mouvoir correctement, ah, les joies du camping-car, cela ne se raconte pas, cela se vit !

 
     

TEACAPAN : un Nöel inoubliable                                                                                                                                                    UP

Notre première idée était de passer Nöel à Puerto Vallarta que l'on nous avait recommandé mais la longueur du chemin qui nous restait à parcourir et l'envie de vivre un Nöel dans un petit village plutôt que dans une station balnéaire nous ont fait changé d'avis. Plusieurs personnes nous ayant parlé de Teacapan, un petit village de pêcheurs situé au bout d'une route sans issue, nous décidons d'y faire escale pour Nöel.
Nous avions même donné rendez-vous à un couple polonais-canadien que nous avions rencontré à Mazatlan.

Jeudi 23 Décembre. La route que nous suivons en sortant de Mazatlan est vraiment très belle. Nous avons quitté l'aridité de la région de Sonoma pour pénétrer dans une région beaucoup plus tropicale. Nous traversons des champs d'ananas, de tomates, de maïs bien sûr pour les tortillas et des plantations de manguiers, de cocotiers ou encore de bananiers. Les mexicains de la région travaillent essentiellement dans les champs ou pêchent en mer.
Nous nous arrêtons dans un petit restaurant dans le village de Escuinapa de Hidalgo pour goûter à des ceviches, poissons grillés et grosses crevettes à l'ail ou à la sauce piquante, le tout accompagné de chips de maïs. C'est délicieux mais il faut manger sans couverts en s'aidant de ces chips. On regarde comment font nos voisins et on mange avec nos doigts comme eux. Les plats se succédent (il n'y a pas de menu, on mange ce que l'on nous sert) et sitôt une assiette terminée, on nous apporte une nouvelle assiette remplie. Au bout d'un moment Bertrand les remercie car même Thomas est complétement rassasié. Le Juke box se réveille par moment en nous faisant à chaque fois sursauter,ce qui semble d'ailleurs beaucoup amuser les propriétaires et nous crache une musique mexicaine assourdissante : ici on n'est pas pour rigoler ou pour parler, on MANGE !

Le petit village de Teacapan nous séduit tout de suite avec sa place bien vivante sur laquelle se situe l'église aux couleurs bleu et blanche (nous y découvrons une grande statue de Sainte Thérése !), ses petites rues poussiéreuses (car pas goudronnées) bordées de maisons colorées aux portes grandes ouvertes et les enfants courant partout. Une canadienne vient à notre rencontre et nous indique les plages où nous pouvons nous installer. Nous découvrirons qu'une petite communauté de canadiens retraités élisent domicile chaque année à Teacapan pour l'hiver.

Nous nous installons dans un soit-disant camping (sans eau ni électricité et tu payes 50 pesos, soit 5 euros, si le monsieur passe....pour nous il n'est jamais passé) au bord de la mer, sur une petite plage bordée de cocotiers pour la plus grande joie des enfants. C'est un endroit paradisiaque.



Les enfants ramassent des noix de cocos et tentent par tous les moyens de les ouvrir. Ensuite, c'est Robinson Crusoé : ils décident de construire une cabane avec des branches de cocotiers, cela leur prendra toute la soirée et nous aurons le plus grand mal à les faire dormir dans le camping-car plutôt que dans la cabane... heureusement les moustiques nous aident à les décider. Le résultat de leur construction est honnêtement étonnant.

Nous nous couchons à peine lorsque Bertrand me dit : " on n'a pas vérifié s'il n'y avait pas de noix de cocos sur le palmier ". Voilà les dangers que nous courons à présent : faire des bosses sur notre camping-car à cause des noix de coco .... au moins on ne pourra pas dire que c'est moi, cette fois-ci, qui cabosse la voiture.
Le lendemain nous partons à la découverte des plages environnantes et nous retrouvons avec plaisir Georges et Christina avec qui nous avions rendez-vous. Ils sont installés à côté d'une paillote, petit restaurant de plage qui a trois branchements de camping et qui a l'avantage d'être sur la plage et d'avoir de l'eau et une douche extérieure, autant dire un vrai luxe pour ici.
Nous y élisons domicile pour Nöel, la plage est plus grande et les sandflies (petits insectes qui piquent à la tombée de la nuit) moins nombreux.

Vendredi 24 décembre. Quel drôle de Nöel sous le soleil et les cocotiers ! Mais un Nöel inoubliable.
Bien sûr, on se rappelera que Luc s'est fait piqué sur le bras par une méduse dans la mer (une petite heureusement, très jolie d'ailleurs avec sa couleur turquoise !). Pour la petite histoire, Bertrand qui est à la fois chauffeur, mécanicien, vidangeur, porte aussi la casquette de grand sorcier. Il indique à Luc un remède radical : faire pipi sur son bras.... on ne sait pas vraiment ce qui a marché, si c'est le fou rire collectif devant la scène (Thomas proposant gentiment de contribuer à la guérison de son frère) ou le remède mais la douleur s'est évanouie.... il est fort ce Bertrand.
Bien sûr, Marion a été malade toute la nuit de Nöel (rien de grave heureusement) et se contentera de regarder ses frères manger les bonbons. On oubliera donc la bûche de Nöel décrite dans le livre de Luc et dont Luc se léchait les babines depuis 2 semaines et ce, par peur de donner mal au coeur à Marion !
Bien sûr, on peut dénombrer environ une cinquantaine de piqûres de moustiques sur chacune de nos jambes ce qui nous donne une distraction familiale supplémentaire le soir : se badigeonner de crème apaisante. Notre sorcier de Bertrand n'a pas encore trouvé de remède mais on lui fait confiance !
Mais ce fut un Nöel inoubliable. Après un petit repas léger le soir, nous nous faisons propres et beaux et nous partons à la messe de Nöel qui est à 9 heures. Cela ne se passe pas dans la petite église de la place mais dans la nouvelle grande église en construction pour les fêtes importantes. Les murs sont peints en bleu clair et la lumière des néons avec ses fils électriques qui pendent donne une ambiance un peu triste. Une grande crèche est aménagée sur le côté mais l'église en elle-même n'est pas du tout ornée. Il n'y a pas de portes à cette pièce, ce qui fait que les gens entrent et sortent à leur guise. L'église est remplie de familles avec leurs enfants. Pas de musique ou d'instrument non plus, mais une soeur qui chantait acapella avec une voix un peu naisillarde.
C'est une messe toute simple mais très recueillie et très sympathique. A la fin de l'office et avant que l'enfant Jésus ne soit mis dans la crèche, chacun va lui rendre hommage en l'embrassant. Martin, lui qui n'est pas l'enfant Jésus ne se fait pas embrasser mais toucher ou caresser sans cesse. Il répond gentiment avec un petit signe de la main et nous sommes nous-mêmes épatés de sa conciliation parceque certaines personnes n'ont pas toujours des visages avenants.

En rentrant, nous nous faisons un petit réveillon, panettone et chocolat chaud pour tout le monde sauf pour moi à qui il a été accordé un traitement de faveur .... une petite bouteille de champagne vendue avec une paille (quelle drôle d'idée !) mais que je boirai avec un plaisir non dissimulé (c'est vraiment trop bon). Martin préfére, quant à lui, son biberon.

Et le lendemain, au fin fond du Mexique et sur une plage sauvage, le père Nöel est passé dans notre camping-car !!!! ( Nous avions laissé la fenêtre ouverte...) Dans nos chaussures, plein de cadeaux et des guirlandes de bonbons sont accrochés au dessus de nous. Nous avons dormi et n'avons rien entendu, il doit être un peu accrobate ce père Nöel !
Il a dû venir spécialement pour nous, car au Mexique le père Nöel n'existe pas. Ce sont les rois mages qui apportent les cadeaux comme en Espagne.

Ce sont Thomas et Luc qui ouvrent leurs yeux les premiers et nous réveillent tous avec leur cri. Il s'en suit un profond remue-ménage de papier et de cartons et il ne nous est plus possible de bouger le moins du monde sous notre toit.

Les garçons partent à la plage essayer leur voiture télécommandée, Marion reste couchée avec ses tennis "converse"(elle est encore un peu malade) et Martin joue avec son petit garage et ses voitures fisher price en faisant des "broum broum" tonitruants.

Le reste de la journée se passe à profiter des joies de la plage. Martin raffole des vagues et il court dans tous les sens pour se faire mouiller. La sieste est garantie en général ! Les grands eux taquinent la vague avec précaution à cause des méduses....

         

On regarde le soleil se coucher en se faisant bercer doucement dans un hamac.... non vraiment , la vie est trop dure sous le soleil mexicain.

           

La plage où nous sommes se remplit de mexicains dans la journée. Ils arrivent par dizaine dans des picks up et s'installent sous les paillotes en famille où ils déjeunent, se baignent. L'ambiance est très sympathique, le seul inconvénient étant qu'ils laissent derrière eux leurs poubelles sur le sable comme ils le font partout d'ailleurs.

Nous passerons 4 jours merveilleux à Teacapan et pour finir en beauté, nous passons notre dernière soirée dans le village où la place grouille de familles et d'enfants. On joue, on mange, on lance des pétards, on va au cybercafé (eh oui, même ici on trouve internet), certains veillent leur mort dans une rue où l'on a installé des bancs devant la maison du décédé. Et nous, au milieu de tout cela on se sent presqu'un peu comme chez nous. D'ailleurs, nous étions dans une rue jouxtant la place, Bertrand assis avec les hommes à discuter et à boire une bière d'un côté de la rue, moi de l'autre côté assise avec les femmes en train tant bien que mal de parler l'espagnol (que c'est frustrant pour une bavarde telle que moi !) et les enfants au milieu de la rue, ravis d'avoir des petits amis avec qui jouer. Je vous disais que ce pays est fantastique !

Lundi 27 décembre. Nous reprenons la route du sud avec Georges et Christina qui descendent aussi. Nous sommes très indépendants dans la journée mais nous nous donnons rendez-vous le soir à un endroit précis. Cela nous permet de camper de façon plus sauvage à deux véhicules. Georges a une soixantaine d'années, parle très bien le français et adore jouer l'explorateur, il a d'ailleurs beaucoup voyagé en Amérique centrale. Il a beaucoup d'humour et avec Bertrand ils font la foire. Christina est très agréable aussi, elle doit avoir une cinquantaine d'année et parle anglais avec un fort accent polonais. Nous avons prévu de passer le réveillon ensemble au sud de Puerta Vallarta sur une plage que connait Georges.

Sur la route en passant par Tecuala, petite ville très vivante, nous nous arrêtons devant une maison où 3 musiciens mexicains chantent. Nous apprenons par les propriétaires que c'est l'anniversaire de leur petit fils qui a 19 ans et pour fêter cela, ils lui offrent ce petit orchestre. Les musiciens portent de beaux vêtements brodés et leurs chants sont rythmés et entrainants. D'ailleurs, la famille danse et nous, on a bien envie aussi. Le sens de l'accueil des mexicains nous touche toujours, il y a en eux une vraie sincérité et une vraie gentillesse.

 

Etat de NAVARIT

SAN BLAS : végétation tropicale                                                                                                                                                       UP

Nous quitons l'état du Sinaloa pour celui de Navarit et nous pénétrons dans une végétation luxuriante fabuleuse : les palmiers sont toujours là mais enchevêtrés dans les mangroves et quantité d'arbres tropicaux. Les bougainvilliers viennent donner un peu de couleurs vives à ce vert tendre et nous découvrirons dans des villages que nos "poincecias" de Nöel poussent en arbuste ici. La route est magnifique et les petits villages que nous traversont regorgent de fruits à vendre : pastèques, melons, ananas, bananes, papayes et aussi Yakas (fruit que nous appelerons "Yakapasgoûter" après avoir croqué dans leur chair gélatineuse).

Nous arrivons à San Blas, petite station balnéaire au sable noir. Ce fut une ancienne forteresse de la côte Pacifique et un port actif du 15ème au 19ème mais aujourd'hui, c'est le paradis des surfeurs. D'ailleurs, il nous faut sans plus attendre investir dans des petites planches, les vagues nous attendent !
La plage forme une jolie baie bordée par une multitude de petits restaurants dont les toits sont recouverts de feuilles de palmiers. Les mexicains sont en vacances de Nöel et bon nombre d'entre eux viennent les passer en famille sur la côte.

Le village de san Blas est très vivant et nous aimons particulièrement son marché près de la place de l'église. Dans la partie couverte du marché, ce ne sont que des restaurants familiaux.

Les gens vendent les légumes et fruits dans la rue. On y découvre des morceaux de cactus sans épines (heureusement) que les mexicains mangent soit crus en salade, soit cuits comme un beefsteak. On repousse l'essai à plus tard.....

Il y a une quantité impressionnante de poissons et crevettes sur les étals, on les retrouvera sur les braises des restaurants de rue un peu plus haut dans la ville.

Et puis, bien sûr nous nous fournissons aussi directement dans les pick-ups remplis de fruits que les conducteurs viennent de ramasser : melons, ananas, oranges. Pas de mangues malheureusement car la saison ne commence qu'en mars.

Nous avons pu faire laver notre linge dans une lavanderia à San Blas et on peut dire qu'on est bien content parcequ'ici on ne trouve plus de laverie automatique.

LO DE MARCOS : un petit coin de paradis                                                                                                                                     UP

Ce n'était pas la destination initialement prévue mais l'arrêt à Chacala s'est avéré impossible, la petite baie étant, du fait des vacances scolaires, noire de mexicains . Impossible de se garer car en plus des pick-up remplis de familles, ce sont des bus entiers qui arrivent avec tous les habitants des alentours pour une journée à la plage. En fin de journée, la plage se vide d'un seul coup et retrouve son aspect sauvage.
Sur les indications d'un mexicain, nous atterrissons à Lo de Marcos petite baie située au Nord de Puerto Vallarta.

C'est un petit village sympathique avec une mer nous offrant de gros rouleaux comme ceux des Landes. Les enfants y goûteront de très près et sauront ce que signifie un cycle essorage dans une machine à laver ! Nous nous baignons au milieu de nombreux pélicans qui engloutissent des poissons puis traversent la plage en formation serrée.

Une bonne tasse de Luc nous permet de rencontrer deux familles très sympas de Guadalajara. Ils sont en vacances avec leurs enfants pour la semaine et nous sympathisons tout de suite. Bertrand discute pendant un long moment avec eux, il faut dire que depuis notre arrivée au Mexique, il s'en donne à coeur joie pour parler espagnol. L'un des deux hommes, Martin, est restaurateur et il nous donne rendez-vous le lendemain pour déjeuner avec eux et goûter les ceviches qu'il prépare.
On s'installe alors tous ensemble sous une paillote et on se régale de ces plats de poissons marinés au citron vert, coupés en petits morceaux, mélangés à des tomates, pommes, concombres, oignons, piments et versés sur des galettes de maïs avec des lamelles d'avocat. On passe un vrai bon moment avec ces familles qui nous décident à changer notre itinéraire : nous quitterons la côte Pacifique après Puerto Vallarta pour aller découvrir Guadalajara et pour les retrouver là-bas.

Les enfants aussi sympathisent avec leurs enfants, Armando, Martin, Pedro et Monica et ils passeront leur après-midi dans l'eau à dompter les vagues juste à côté des pelicans.
En rentrant au camping-car, installé sur la place de l'église, nos"voisins", petit couple de mexicains retraités qui nous avait incité à nous garer devant chez eux, nous invitent à prendre un café et ont acheté des gâteaux pour les enfants. Nous discutons un moment avec eux et nous en apprenons un peu plus sur ce pays où le système de retraite semble quasi inexistant : la vie se résume à "tu travailles, tu manges sinon tu meures". Lui dispose d'une petite retraite parcequ'il a travaillé pour le gouvernement mais cette somme est insuffisante même pour se nourrir, ils arrondissent donc leur fin de mois en étant tailleurs du village.

Petites réflexions familiales après 4 mois de vie itinérante                                                                                                                 UP

Déjà 4 mois !!!! Cela passe vraiment vite, nous qui devions réfléchir à notre futur, nous sommes à la case départ ....enfin presque parce que nous savons déjà que :

- Martin fera certainement de la politique, il passe son temps à dire bonjour avec la main à tout le monde même quand il n'y a personne pour le regarder.

- Luc, lui, le sent, le sait et le dit : il sera artiste peintre. Sa vocation lui est venue au cours du voyage lorsqu'il dessinait des cow-boys et des indiens, des cactus ou des temples Mayas.

- Thomas hésite encore entre banquier (mais moins depuis que Bertrand lui a expliqué que l'argent de la banque n'appartient pas au banquier !) et chauffeur de taxi parce que dans ce cas, il travaillerait que la nuit pour aller à la plage la journée !

- Marion, elle, s'identifie au dernier livre qu'elle a lu "l'île aux trésors", elle explorera le monde (si Thomas vient avec elle pour la protéger....) et se construira une maison en feuilles de palmiers, elle se désalterera avec les noix de cocos et pêchera dans des lagons transparents le poisson qu'elle fera ensuite griller sur la plage.

- Bertrand réfléchit profondément à sa future carrière, comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous, pour le moment nous hésitons encore entre vendeur de cocos sur la plage ou chanteur de rue.

 

Vendredi 31 décembre 2004. Nous quittons Lo de Marcos avec regret mais nous avons rendez-vous au sud de Puerto Vallarta avec Georges et Christina pour passer le réveillon sur la plage de Tenacatican.

Nous ne faisons que passer à Puerto Vallarta , le nombre de touristes nous faisant fuir ces contrées trop peuplées. Nous nous arrêtons juste pour envoyer les cinquièmes évaluations des enfants par DHL car la poste mexicaine semble fonctionner très mal. La seule solution proposée est de déposer le courrier timbré dans des grosses boîtes prévues à cet effet dans les grands hôtels. Les touristes rentrant dans leur pays étant chargés de poster le courrier à leur arrivée à l'aéroport. Nous préférons la sécurité de DHL pour le précieux travail de nos enfants!

Avec Puerto Vallarta nous quittons l'ambiance tropicale des grandes plages pour une côte plus accidentée et une végétation nettement plus aride. Nous arrivons dans l'état de Jalisco.

Etat de JALISCO

LA MANZANILLA                                                                                                                                                                            UP

Deux heures de routes tortueuses nous sont nécessaires pour arriver à Tenacatitan mais malgré les efforts de Georges, il ne nous est pas possible de grimper la petite côte sableuse qui mène à la plage sauvage. Il nous faut être raisonnable, la route est encore longue, et nous ne souhaitons rien casser même pour accéder au paradis.
La nuit tombe et nous quittons Georges un peu rapidement car il nous faut trouver un endroit pour dormir. Nous reprenons la route de la côte pour nous arrêter à La Manzanilla. Drôle de 31, mais heureusement dans ce petit village accueillant nous trouvons un terrain planté de palmiers au bord de la mer où plusieurs camping-carsont installés moyennant 30 pesos (environ 2,5 euros) et avec eau à volonté. Epuisés par la route et la chaleur, nous nous endormirons au son des feux d'artifice, pétards et musique à gogo peu avant minuit.

Le lendemain nous découvrons une plage très jolie avec une eau transparente frôlant les 24 degrés et le long du chemin menant au village, un petit marais habité par des énormes caïmans. C'est l'attraction du village. Seule, une clôture nous sépare d'eux mais ils sont si bien nourris avec les restes des poissons des pêcheurs, qu'aucun ne s'est encore échappé (à moins que la personne qui en ait rencontré un ne soit plus là pour nous le dire !)

La Manzanilla est un petit village sympathique avec une multitude de restaurants cantines, petites boutiques et maisons colorés. Des canadiens et américains y élisent domicile un peu plus chaque année mais l'âme mexicaine est encore présente heureusement.

Nous resterons à la Manzanilla plusieurs jours, profitant de ce cadre idyllique et des joies de la mer. Les enfants sont ravis car ils rencontrent des petits canadiens en vacances avec qui ils peuvent jouer. D'ailleurs, on ne les voit presque pas car ils passent toute la journée dans l'eau et prennent de belles couleurs.
Nous rencontrerons plusieurs couples français et nous sympathiserons avec une famille de canadiens du Manitoba venus passer les fêtes de Nöel au Mexique.

Nous passerons aussi un peu de temps avec un couple charmant de québecois, Luc et Carmen . Ils nous rappellerons tout ce que nous avons aimé dans la province de Québec : la gentillesse et la chaleur des gens. Le rendez-vous est pris pour revoir le Québec sous la neige

Nous profitons pendant 4 jours de couchers de soleil magnifiques d'autant plus que nous avons décidé de quitter la côte pacifique pour aller découvrir l'intérieur des terres et marcher sur les traces des conquistadors espagnols. Guadalajara sera notre première étape.

GUADALAJARA                                                                                                                                                                                UP

Mardi 4 Janvier 2005. Nous quittons la côte pacifique avec le sentiment d'en avoir bien profité mais surtout avec l'envie de voir autre chose de ce pays qui nous surprend chaque jour un peu plus. Nous empruntons donc une route montagneuse très sinueuse puis traversons des plaines agricoles pour arriver à Guadalajara. Nous retrouvons les cactus du Nord pour le plus grand plaisir des enfants et nous croisons un "cow-boy" mexicain, lasso au bras avec son troupeau de vaches. Cela nous change des bisons de Yellowstone !

Guadalajara est la seconde ville du Mexique et notre première grande ville mexicaine mais nous irons en fait chez nos amis (rencontrés à la plage de Lo de Marcos) à San Pedro de Tlaquepaque qui est située dans la banlieue sud est de Guadalajara. C'est une ville riche qui a fait sa réputation grâce à ses céramiques et l'art du bois, du bronze, du verre...
Au centre de Tlaquepaque, un immense patio entouré d'une multitude de restaurants aux couleurs vives du Mexique : "El Parian", où nous prendrons un peu nos quartiers car Martin et Lourdes, nos hôtes, y exploiten 2 restaurants.


Au centre de la plus grande cantine du monde, comme l'appelle Martin, un petit kiosque où les Mariachis viennent chanter avant de passer de table en table. Nous sommes conquis par l'ambiance que crée cette musique typique de la région de Jalisco où se mêlent trompette, violon, contrebasse, guitares et une vraie voix de ténor.
Dorénavant notre vie va changer, nous vivrons dans le camping-car au son de" MEJICO, MEJICO" et Bertrand sera mon mariachi à moi !

Mais ce qui va changer aussi, c'est que nous comptons de nouveaux amis de l'autre côté de l'Atlantique car ces 4 jours seront inoubliables. Martin, Lourdes et leurs 3 garçons, Sylviano, Martin et Pedro ne sauront que faire pour nous être agréable. Pensant passer une journée à découvrir Guadalaja, en dormant devant chez eux et en suivant leurs bons conseils, nous aurons le plus grand mal à les quitter au bout de quatre jours, en partageant leur quotidien.
Ils nous feront goûter à toutes les spécialités de leur région en commençant dès le petit déjeuner par "el menudo" : des tripes dans leur jus que l'on mange à l'aide d'une (voire de plusieurs...) tortillas et beaucoup de chile pour Bertrand qui fera son premier acte de bravoure, des "frijoles" (haricots rouges) sur des petites crêpes de maïs ("sopes"), on démarre la journée en beauté ! Nous aimerons les enchiladas (tortillas fourrées), tacos de toute sorte, pozole (soupe de poulet au maïs) et même cactus à la pôele. Malgré nos reticences, ce dernier nous surprendra par son goût de haricot vert citronné. N'oublions pas les fruits de toute sorte, goyave, mangue, papaye mais aussi le tamarin au goût amer.
Enfin, nous boirons de la "Jamaïca", boisson sucrée préparée avec des fleurs rouges séchées et ressemblant un peu à de la grenadine.
On adopte dorénavant le café à la cannelle.

Les enfants prennent aussi beaucoup de plaisir pendant ces quatre jours, il faut dire que Pedro et Martin les emmènent partout où les enfants aiment aller : chez le marchand de glace ou dans des salles de jeux électroniques ou encore boire un pepsi au restaurant de Martin. Ils feront aussi de la trottinette dans les rues piètonnes ou joueront au billard dans leur maison. Dès que ce sera possible nous irons les chercher à l'école, ils terminent leur journée vers 14H30 et nous visiterons leurs classes. Marion est impressionnée par l'uniforme que portent tous les écoliers.

Notre Martin a, quant à lui, définitivement adopté la vie mexicaine, il continue à dire bonjour de la main à tous les mexicains qu'il croise, ce qui lui vaut un succès total. Il fait une fête totale à toute la famille chez qui nous sommes et ne lâche la main de Pedro ou de Martin junior sous aucun prétexte, il les appelle d'ailleurs tous "titine". Dans les restaurants, s'il y a des enfants, il s'empresse d'aller à leur rencontre surtout les jolies petites mexicaines et avec sa chevelure blonde, il est toujours bien accueilli ! Bref, c'est notre mascotte que vous voyiez ci-dessous épuisé de tant de fiesta mexicaine et il s'est endormi au son des trompettes des Mariachis!

Lourdes et Martin nous emmèneront visiter Chapala, petite ville proche de Guadalajara, très connue pour son grand lac naturel et son climat très doux. Nous passerons un peu de temps dans leur maison de weekend située à proximité.

Martin nous servira de guide à Guadalaja où nous visiterons la magnifique Cathédrale aux 2 clochers jumeaux, le palais du gouverneur où sera signé l'indépendance du Mexique et l'abolition de l'esclavage, la place de la libération (Miguel Hidalgo installera à GUADALAJARA le premier gouvernement révolutionnaitre en 1820 qui ne durera qu'un an) et le marché couvert rempli de petites cantines. Nous serons frappé par la ferveur des mexicains pour leurs saints et surtout pour la vierge de Guadalupe qui est la "reine" des mexicains. C'est un peu notre vierge de Lourdes avec à la place de Bernadette, un petit berger nommé Diego. Les Mexicains l'adorent et nous rencontrons sa statue toujours couverte de fleurs dans les églises ou sur la route dans des petites chapelles ou encore peinte sur les maisons.
Ce qui nous choquera aussi, ce sont les statues du Christ en souffrance pendant son chemin de croix ou même sur son lit de mort. Ces représentations sont grandeur nature et marqueront beaucoup les enfants. Les mexicains embrassent ce Christ ou pleurent même devant lui. Nous nous demandons si de voir aussi crûment ce qu'a enduré le fils de Dieu pour nous, n'explique pas, en partie, pourquoi les offices des églises mexicaines sont aussi suivis ?

Dans les rues piètonnes, Martin ne résistera pas à l'envie de faire goûter à Bertrand un verre de "tejuino con nieve", jus de maïs glacé. Bertrand s'avouera vaincu sur cet essai là, impossible de terminer, il faut avoir le foie mexicain ! Ici tout est fait à base de maïs aussi bien les plats que les desserts, que les tortillas .... jusqu'aux osties qui ont aussi le goût de maïs.

Avec eux, nous fêterons les rois le 6 janvier et se joindrons à nous la seconde famille que nous avions rencontré à Lo de Marcos, Armando qui est garde du corps du maire de la ville et qui impressionnera beaucoup Thomas avec son vrai revolver, sa femme Laetitia et leurs deux enfants Armando et Monica. Nous dégustons des grandes couronnes de brioches (la rosca de los Reyes), couvertes de fruits confits avec un chocolat chaud à la cannelle et mon chanteur de mari leur interprétera "Mexico" de Luis Mariano. Que de bons moments !

Samedi 8 Janvier. Il nous faut nous quitter, non sans mal d'ailleurs, les enfants pleurent et nous on se sent vraiment triste mais la route est encore longue. "Ce n'est qu'un aurevoir" c'est sûr, ils viendront nous voir en France ou bien nous retournerons à Tlaquepaque !
Nous repartons avec des CD des Mariachis, une vierge de la Guadeluppe, un christ sculpté en bois, un chapelet de la patronne de Guadalajara, nous voilà sous bonne protection, soyez rassurés !

Etat de GUANAJUATO

GUANAJUATO                                                                                                                                                                                   UP

C'est une très jolie ville multicore, à l'architecture coloniale. Nous découvrons avec plaisir dans ses petites ruelles étroites débouchant sur des petites places ombragéeset ses nombreuses églises à l'architecture raffinée.
Cette ancienne ville minière très riche (elle a fourni jusqu'en 1850 plus de 20% de l'argent mondial) reconvertie en ville touristique a la caractéristique d'être construite au dessus d'une multitude de tunnels aux voûtes en pierre qui furent le lit de l'ancienne rivière. C'est un véritable labyrinthe que nous testerons avec le camping-car, pensant ne jamais en sortir.

Avant de partir, nous nous offrons une petite pause bien méritée en dégustant un "tosta", petit sandwich à l'avocat, viande de porc et chile acheté dans un petit "boui-boui" de rue. Les enfants adorent et nous aussi.

Nous dormirons sur le parking d'un hôtel sur les hauteurs de la ville moyennant une petite "propina" au gardien.

SAN MIGUEL DE ALLENDE                                                                                                                                                          UP

Dimanche 9 janvier. La route que nous empruntons nous fait penser à l'Andalousie, au détail près que les oliviers sont remplacés par des cactus.
Nous avons eu un vrai coup de coeur en arrivant à San Miguel de Allende, ville également très marquée par l'époque coloniale. A l'origine, c'est un frère franciscain qui fonda une mission en 1542. Les espagnols ont ensuite établi leurs quartiers pour protéger la route de Mexico aux villes productrices d'argent. Par la suite, elle joua un rôle important dans la révolte pour l'indépendance du Mexique en 1810.
Son charme a séduit une importante communauté d'américains qui s'est installée et a rénové de magnifiques maisons. De son côté, le gouvernement a souhaité protéger San Miguel en la déclarant monument national.

 

Tout à fait dans les couleurs de cette maison, Martin a bien failli servir de petit ange potelé pour garnir une corniche sculptée !

En gravissant la colline sur laquelle est fondée San Miguel, nous découvrons au détour d'une ruelle la "Escuela de Bellas Artes", San Miguel a développé de nombreuses écoles d'art, qui a été initialement un monastère. Ses arcades et ses couleurs ocre et sienne nous séduisent particulièrement.

On peut dénombrer une dizaine d'églises dans le centre de la ville, certaines ont été fondées par des jésuites, d'autres par un monastère Franciscain, toutes construites au 18ème siècle mais très différentes dans leurs architectures.L'église de San Miguel Arcangel, située sur la place centrale de la ville nous surprendra avec son unique tour de style gothique et ses tons rosés.

Sur les bons conseils d'une mexicaine, nous nous installerons pour la nuit dans une rue assez large, "muy tranquillo", bordée de maisons d'américains. En pleine nuit, nous sommes tirés de notre sommeil par un énorme bruit : quelqu'un nous est rentré dedans. Le temps de reprendre nos esprits, Bertrand est dehors mais la coccinelle qui nous a heurté prends la fuite, vraisemblablement un chauffard un peu ivre. Heureusement, les dégats semblent minimes, il nous a très superficiellement accroché au niveau de l'angle de l'habitacle mais nous avons eu très peur. Le coeur battant, nous avons le plus grand mal à nous rendormir, mesurant à ce moment précis combien ce voyage peut s'avérer imprévisible. Le matin, nous sommes heureux de constater que la carrosserie n'est pas touchée, seule la fibre de verre est arrachée. Quelle chance nous avons eu !

Etat de MICHOACAN - Santuario MARIPOSA MONARCA                                                                                                      UP

Lundi 10 janvier. Une demi journée de route nous est nécessaire pour atteindre le sanctuaire des papillons situé au sud de San Miguel et à côté de Morelia. Nous quittons les grands axes, pour emprunter une petite route pleine de trous et de" topes". Le paysage ressemble à la savane africaine et nous avons vraiment le sentiment d'être seuls au bout du monde.

Puis, nous commençons l'ascension, le sanctuaire est, en effet, situé à 3400 m d'altitude. Nous quittons la savane pour la montagne et découvrons un paysage semblable à ceux du Canada (!), avec une forêt immense de pins. Nous sommes très étonnés mais ce qui va nous étonner encore plus c'est la route.
Nous traversons un village avec beaucoup de mal du fait de la pente et de l'état de la chaussée. Nous attaquons la grande montée à la sortie du village en première jusqu'au sommet... une énorme topes nous ayant fait perdre le peu de vitesse que nous avions.
Le jour baisse et nous arrivons avec beaucoup de difficultés (le moteur a bien failli chauffé) devant "la réserve de la biosphère de Mariposa". Il n'y a en fait rien aucune infrastructure pour nous recevoir seulement un poste de militaires car nous sommes à la frontière de deux régions.
Un militaire nous indique que l'entrée du sanctuaire est à 3Kms au bout d'un petit chemin à l'état très précaire. Nous tentons l'ascension, espèrant pouvoir dormir à l'entrée du site. Plus un bruit dans le camping-car, nous tentons de venir à bout de ce chemin digne d'une piste de 4X4 et notre véhicule cahote, craque de tous côtés et s'arrête au milieu de la dernière pente.
Nous rebroussons chemin, fatigués, tendus et décidons de dormir devant la caserne des militaires où la sécurité sera maximun à moins d'un coup d'éta.

Le lendemain nous retentons l'ascension avec un guide et Victoire nous grimpons ! Pour atteindre le sanctuaire, il nous faut marcher pendant 3kms dans une poussière épouvantable mais au milieu d'une forêt de pins. Nous souffrons pendant tout le chemin, nous sommes à plus de 3400 mètres et nous avons perdu l'habitude de marcher. Au fur et à mesure que nous approchons, des papillons volent autour de nous de plus en plus nombreux.

Arrivés au sanctuaire, ce sont des milliers de papillons "les monarcas" qui nous entourent et qui s'aggrippent aux branches des pins. On dirait qu'il pleut des papillons !
Ces papillons viennent du Canada , on aurait presque pu les emmener...., à partir du mois de novembre, ils s'installent à cet endroit, les mâles s'accouplent puis meurent (Marion me dira que si elle était un papillon, elle ne s'approcherait d'aucune femelle !), tandis que les femelles repartent vers le Texas ou la Floride pour déposer leurs oeufs avant de mourrir elles-mêmes. Lorsque les papillons sortent de leurs cocons, ils repartent au Canada pour recommencer ce phénomène migratoire. C'est vraiment étonnant.
Autour de nous, des papillons meurent et jonchent le sol. D'autres tourbillonnent et nous tendons nos bras pour qu'ils viennent se poser, Martin en a un qui se pose sur sa tête. Quel spectacle !

Pour redescendre, nous prenons un cheval pour la plus grande joie des enfants qui montent deux par deux. Martin a fier allure et pose pour son cousin Louis qui adore les caballo.

 

DEVINETTE :                                                                                                                                                                                     UP

AVEZ-VOUS REMARQUE QUELQUE CHOSE ENTRE SES DEUX PHOTOS ?

Je vous donne un indice : le camping-car est beaucoup plus léger maintenant .....

Le quotidien mexicain de 6 "el gringos"                                                                                                                                            UP

Tout d'abord, en terme d'approvisionnement en eau, il nous faut être vigilant, il n'est pas aisé de remplir nos 210 litres de réserves qui sont vidées en 3 jours maximum. Cependant et assez rapidement ( ça doit s'appeler l'instinct de survie ), nous avons trouvé le filon : les Pemex (stations essence mexicaines ayant le monopole et qui n'acceptent que le paiement en liquide....), dès que nous faisions le plein, nous en profitions pour utiliser leur robinet d'eau. Un peu de chlore et le tour est joué.

En terme de commodités, inutile de vous dire que les douches et les toilettes sont plus que rudimentaires, c'est là que nous apprécions notre autonomie en camping-car !

Les campings ne sont pas très courants sur notre route sauf à vouloir se rendre dans les endroits très touristiques et retrouver les canadiens et les américains qui viennent y lézarder pendant 4 à 5 mois. Heureusement, il a toujours été possible de dormir sur des parkings d'hôtels, des places publiques, ruelle calme (... une seule fois) ou sur des plages en nous regroupant à plusieurs .... Nous n'avons jamais dormi sur les Pemex, bien que les ayant utilisés pour l'eau, mais il semble que ce soit courant pour les routards. Nous prendrons connaissance au cours du voyage de l'existence d'un guide le "Church & Church", du nom de ses auteurs, véritable bible des camping-caristes nord américain. Nous les rencontrerons, d'ailleurs, au camping de San Christobal en pleine rédaction de leur mise à jour. C'est ce guide qui nous permettra de trouver les quelques bonnes adresses de notre fin de voyage.

En terme de courses alimentaires, nous nous approvisonnons chaque fois que nous sommes dans les grandes villes dans les supermarchés locaux très bien achalandés. Sinon, il y a toujours plein "d'abarrote du coin", petites épiceries de quartier disposant de produits basiques. Enfin, nous privilégions les marchés et les vendeurs ambulants pour acheter les fruits, les légumes et les poulets rôtis.
Nous sommes devenus vraiment mexicains depuis que nous consommons du maïs à gogo, avec un petit faible pour les tostadas (grandes chips de maïs) qui nous calent bien. Nous achetons très peu de viande, préférant la consommer déjà cuisinée, et restons de gros consommateurs de pâtes.
Martin est nourri au "le lait", à l'ananas et au melon. Il a un gros faible pour les "tapes à la mayo", comprenez pâtes à la mayonnaise. Thomas est toujours insatiable, il nous angoisse à chaque fois qu'il annonce "j'ai un peu faim".

En terme de lavomatic, nous sommes passés du self système aux "lavanderia" qui se chargent de tout (lavage, séchage, pliage) moyennant un prix au kilo, ce qui ne nous arrange pas du fait de la coquetterie de Marion. Par contre, nous n'en trouvons pas partout et lorsque nous faisons laver notre linge, il nous faut rester au moins deux jours sur place le pour récupérer.

Etat de VERACRUZ - VERACRUZ : une erreur de parcours mais un repos bien mérité.                                                        UP

Mercredi 12 janvier

Après ces quelques jours d'événements et de fatigue accumulée, nous décidons de nous rendre à Veracruz dans le golf du Mexique.
A ce stade du voyage, il nous faut vous avouer que bien que nous vivions une aventure extraordinaire, il existe une tension latente quasi permanente qu'il nous faut gérer. La responsabilité de nos 4 enfants, bien sûr, mais aussi l'inconnu total vers lequel nous voguons, tant en terme de sécurité que de rencontres et la gestion du quotidien en sont les principales raisons. Cette tension ne se fait sentir que dans des moments de grande fatigue, de changement de pays (lorsqu'il faut se réadapter à un nouvel environnement) ou après un événement marquant (la voiture qui nous est rentrée dedans en pleine nuit à San Miguel par exemple). A ces moments se posent toujours les questions du bien-fondé de cette vie de nomade. A chaque fois pourtant, l'envie collective de poursuivre cette aventure a été la plus forte. Et puis, il nous faut reconnaitre que nous avons toujours eu beaucoup de chance jusqu'à présent.

C'est dans cet etat d'esprit que nous avons pris la route pour Veracruz, espèrant trouver un cadre propice au repos au bord de la mer. Ce choix occultant la destination d'Oaxaca compte tenu du temps qui passe très vite et du nombre de pays qu'il nous reste à visiter.

Environ 500kms nous séparent de Veracruz. Nous décidons de traverser Mexico city selon l'itinéraire indiqué par un mexicain averti. La traversée se passera sans encombre malgré la circulation dense. Nous ne résistons pas cependant à vous raconter une petite anecdote rigolotte.
Lors d'un changement de direction, Bertrand s'arrête près d'une voiture à priori officielle pour confirmer le bon itinéraire. La personne nous demande de nous garer et nous indique que nous avons commis une infraction. Première surprise ! Son apparence est pourtant loin d'être celle d'un officier de police : mal rasé , pas d'uniforme... Bertrand discute mais notre homme ne veut rien entendre et demande le permis de conduire. On se sent mal parti. Bertrand lui propose d'aller au commissariat et celui- ci nous demande alors d'où nous venons . Bertrand lui explique que nous venons de France, de Lisieux où la petite "Thérèsita" a vécu. Il lui montre une image que nous avons de Sainte Thérèse et notre homme n'est plus le même, il nous demande si il peut garder cette image et nous souhaite un bon voyage ! Incroyable mais vrai !

La route sera longue surtout pour Bertrand qui conduit presqu'une infirmerie tant nous avons tous attrapé un bon coup de froid. Dans les terres, les journées sont très chaudes mais les soirées et nuits très fraiches. Nous traversons Veracruz qui se présente à nous comme une grosse ville portuaire, la côte est un peu décevante par rapport à la côte pacifique et nous partons à la recherche d'un camping confortable, ce soir c'est sûr nous avons envie et besoin d'un peu de luxe.
Mais ce n'est pas notre jour, malgré nos recherches, impossible de trouver un camping.
Nous déclenchons "le plan ORSEC"....en cas de fatigue ou de coup dur, nous nous étions promis de faire un hôtel et bien ce soir, nous nous laissons aller, nous nous offrons une chambre familiale dans un petit hôtel sympa avec une piscine. Les enfants sont aux anges et nous, on souffle un peu. Ce soir, grand lit, douche chaude à volonté et on se laisse vivre, cela fait du bien !

Et puis, il y a une télévision, comme vous pouvez le voir les enfants sont captivés par l'image... mais seulement entre deux plongeons.

De Veracruz, nous ne vous en parlerons pas parceque nous n'en avons rien vu. En effet, le lendemain nous trainons à l'hôtel et tentons une sortie vers une galerie marchande parce que notre Martin a deux ans demain et que nous voulons lui trouver un petit cadeau !
Il y a un vent très violent et la mer est agitée, nous prenons plein de poussière dans la figure. Nous ne pouvons nous empêcher de penser à la catastrophe qui a eu lieu en Inde, même si nous l'avons suivi de très loin, c'est angoissant de voir les éléments déchainés.
Le soir, l'hôtel nous autorise à dormir gratuitement sur le parking. Nous décidons de quitter Veracruz le lendemain après cette vraie journée de repos pour finalement descendre à ....Oaxaca. Tous les guides en parlent, cela nous semble une erreur de pas y aller. Tant pis pour les kilomètres en trop, nous avons repris nos esprits et Oaxaca est un passage obligé.

Vendredi 14 janvier. 2 ans déjà !!! Un joyeux réveil pour Martin au son de "feliz comples anos". Il ne semble pas très bien comprendre ce qui se passe ....

mais prend beaucoup de plaisir à essayer de souffler ses bougies (que Luc lui souffle en fait, en douce !) ....

et surtout se régale de son gâteau d'anniversaire !

La route jusqu'à Oaxaca est une "scénic road" (c'est l'expression américaine la plus appropriée). Si le réseau routier normal est en mauvais état, les autopistas sont quant à elles plutôt bonnes, elles coûtent d'ailleurs une fortune (on paye au nombre de roues et heureusement nous n'en avons que 4). Mais l'autoroute qui descend de Mexico à Oaxaca est digne d'un travail de titan, nous sillonnons entre les montagnes de la Sierra Madre occidentale dans un paysage magnifique. Nous achetons un très joli petit camion mexicain en bois pour Martin à des locaux installés sur le bord de l'autoroute !

OAXACA - Etat de Oaxaca.                                                                                                                                                               UP

Samedi 15 janvier. Nous arrivons à l'entrée de la ville avec le soleil couchant. Oaxaca est une ville située à 1500 m d'altitude (c'est la moyenne de la plupart des villes à l'intérieur du pays). C'est une grande ville et nous ne savons pas où dormir. Au moment où l'on se met en quête d'un point de chute, un mexicain sympathique nous interpelle en voiture et nous propose de nous emmener jusqu'à un camping. Nous acceptons trop contents de cette aubaine et nous le suivons au travers de la ville où il nous dépose sans rien nous demander en échange. Les mexicains sont vraiment des gens adorables.

Nous suivons le conseil de découvrir Oaxaca en laissant le camping-car au camping car il est difficile de se garer nous dit-on. Nous empruntons le bus qui nous dépose près du centre. Nous tombons tout de suite sous le charme de cette grande ville empreinte d'une forte architecture coloniale et qui se différencie des autres villes par son grand nombre d'indigènes vêtues de couleurs très vives. Ces populations qui appartiennent à des communautés très différentes ont permis aux espagnols de tenir cette ville sous leur domination sans menace réelle, du fait de leur manque d'unité. La plupart de ces indigènes descendent des Zapotecs avant qu'ils ne soient conquis par les Aztèques au 11 ème siècle.

Nous profitons de l'ambiance de la place du Zocalo ombragée de grands arbres et entourée d'arcades. Des vendeuses proposent, ballons, écharpes et tissus brodées et les cireurs de chaussures attendent des clients . La cathédrale qui préside la place est décorée de tableaux de peintres espagnols du 17ème siècle.

Nous découvrons le marché couvert où se cotoient marchands de vannerie, de tapis, de vêtements, de pain, de sucreries, mais aussi de poissons, de poulets, de viande .... Il y a aussi du chocolat, spécialité de la région que nous goûterons un peu plus loin avec de l'ananas frais. Nous manquerons les vendeurs de sauterelles sans regret pour la dégustation !

Nous assistons avec beaucoup de plaisir à une parade bruyante et colorée, organisée pour les 15 ans d'un collège. Les classes défilent en tenue traditionnelle en dansant et en lançant des bonbons. Cela nous en dit long sur les carnavals qui se font au Mexique, on sent vraiment qu'ici ils ont le sens de la fête.

Nous suivons cette joyeuse troupe dans les rues piétonnes jusqu'à la Basilique de la Soledad, dédiée à la patronne de Oaxaca, la vierge de la Solitude. Cet édifice du 17ème siècle nous impressionne par sa richesse intérieure. L'ensemble des murs et de la voûte sont sculptés ou peints et dorés à l'or fin. De multiples chapelles plus richement décorées les unes que les autres sont dédiées à la vierge de Guadelupe, au Christ et bien sûr à la vierge de la Soledad couverte d'or.

Nous reprenons le bus pour rentrer et il nous arrive une mésaventure très drôle. Notre conducteur a une conduite très nerveuse et une vraie tendance à appuyer sur le champignon ! Après quelques kilomètres à grande vitesse au travers de la ville, le bus s'arrête et notre chauffeur disparait. A sa place, un policier en uniforme monte et nous déclare que le chauffeur a commis une infraction au code de la route (on est guère étonné !) et que, de plus, il n'est pas en possession de son permis de conduire (à supposer qu'il en ait eu un ...). Il nous indique que nous devons descendre du bus pour en prendre un autre et que pour cela le chauffeur va nous rembourser notre ticket. S'en suit des discussions, des rires (ils doivent être habitués)et tout le monde se lève. On attend encore 5 minutes dans le bus lorsque comme par miracle notre chauffeur réapparait et se réinstalle au volant comme si rien ne s'était passé ! On entend les gens demander au chauffeur combien de "morbida" (backchich) il a versé... Est-ce un exemple de cette corruption soit-disant si courante au Mexique? Il nous a fallu l'expliquer plusieurs fois aux enfants qui étaient très intrigués par cette histoire.

MONTE ALBAN                                                                                                                                                                                 UP

Le lendemain nous attendait une autre découverte : notre premier site préhispanique. Il s'agit de la cité de Monte Alban située à quelques kilomètres de Oaxaca et dominant toute la vallée à 2000m d'altitude.
Les Zapothèques, peuples d'agriculteurs sédentaires, établirent une ville au sommet d'une colline pour être plus proches de leurs dieux. Cette cité formant un ensemble d'édifices impressionnant connut son apogée entre 350 et 500 après JC. Ce fut le plus grand centre politique, économique, scientifique et culturel du monde Zapothèque (totalisant environ 25000 personnes) . Aucune explication définitive n'a pu être trouvé concernant le déclin total de cette capitale au 8ème siècle. Ce sont les Mixtèques qui les remplacèrent ensuite pour en être chassés au XI ème siècle par les Aztèques.

Nous sommes tous très excités de découvrir les temples, surtout Luc qui attendait cela depuis le début du Mexique (même si il parlait plutôt des temples mayas) et ébahis par la beauté du site. La lumière est splendide et fait ressortir les tons dorés des édifices. En gravir les marches nous donnent le sentiment de remonter le temps. Nous avons une vue à 360 degrés sur la vallée et on comprend aussi le choix stratégique de l'emplacement.

Nous découvrons l'édifice du jeu de pelote (précurseurs des basques ?? à priori rien à voir si l'on en croit la forme !), les temples de cérémonies diverses, le palacio servant de résidence. Nous admirons les pierres tombales gravées ou sculptées de danseurs. C'est vraiment magique d'être là

La route que nous réemprunterons pour descendre vers le Chiapas nous fera sillonner sur une route de montagne tortueuse et infinie. Heureusement les paysages seront superbes. Partout, les couleurs automnales de cette montagne aride seront relevées par le vert des cactus de toute forme et le bleu gris des "aguave" cultivés pour fabriquer la fameuse tequila et aussi le "mezcal" (eau de vie additionnée de petits vers vivants trouvés dans la plante qui ont des vertus hallucinogènes et qui ont dû inspirer les bronzés font du ski !).

Cette route infinie nous oblige à rouler de nuit pendant une cinquantaine de kilomètres jusqu'à Tehuantepec, première grande ville que nous rencontrons où nous trouvons un parking d'hôtel pour dormir. Nous comprenons le danger de ces routes non éclairées, pleines de trous et sur lesquelles il y a toujours un homme en vélo, une vache ou un âne qui se promène.

Lundi 17 janvier. Nous reprenons la route vers Tuxtla et le vent que nous avons rencontré à Tehuantepec souffle avec une vigueur folle. Encore une fois, l'idée de la catastrophe en Asie nous poursuit, nous n'avons qu'une idée se dépêcher de rentrer dans les terres même si Bertrand a le plus grand mal à tenir la route. Nous apprendrons un peu plus loin que le vent est courant dans cette région mais sa force est vraiment inquiétante.

L'ETAT DU CHIAPAS                                                                                                                                                                      UP

Au fur et à mesure que nous progressons vers le Chiapas, nous rencontrons des femmes vêtues de blouses magnifiques brodées dans des tons fuchsias, elles sont souvent coiffées de deux nattes avec parfois un ruban de couleur vive à l'intérieur. Elles appartiennent à une communauté indienne, descendant des mayas et vivent avec des coutumes propres à leur communauté. La plupart d'entre elles vendent de l'artisanat. Nous voyons aussi pour la première fois des vélos taxis.
Le Chiapas est une des régions les plus riches du Mexique en terme de ressources économiques (pétrole, gaz, café, maïs..) mais aussi la plus pauvre en terme de de conditions de vie. Nous apprenons qu'un tiers de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté et cela touche essentiellement les populations indigènes qui ne sont absolument pas intégrées à la population mexicaine.
Il y a seulement 10 % d'indiens au Mexique mais 1 million dans l'état du Chiapas Mexique, soit un tiers de la population de cette région.
En 1994, le mouvement révolutionnaire des Zapatistes a essayé d'alerter les autorités mexicaines sur ce problème en prenant les armes. Leurs revendications sont claires, ils souhaitent la reconnaissance de leur peuple et de leur culture mais aussi le droit à la terre, à l'eau et à l'électricité, aux soins et à l'éducation. A ce jour, aucune amélioration notable des conditions de vie des indiens n'a été constatée et la lutte continue..

Nous ne ressentirons cette pauvreté que petit à petit. En effet, une première halte à Ocozocoautla dans un camping très original nous fera prendre la mesure des difficultés de cette région. Les supermarchés de cette petite ville n'étant rempli que de produits très basiques, pas de viande et très peu de produits laitiers type yaourt ou fromage. Anecdote ou habitude, dans le petit supermarché où j'irai la caissière me donnera un paquet de chewing-gum pour me rendre en partie la monnaie !

El Hogar Infantil                                                                                                                                                                                   UP

Notre camping très original n'était rien d'autre qu'un orphelinat doté de 3 emplacements de camping. L'ambiance familiale et l'accueil chaleureux qui nous est fait nous plaisent tout de suite. Soixante dix enfants de 6 à 18 ans, filles et garçons, élevés dans une structure simple mais agréable avec un grand terrain. Tous semblent s'entendre parfaitement, les plus grands veillant sur les plus petits et cela respire la joie de vivre.
A l'origine c'est un américain qui, à la suite d'un de ses voyages, a créé une fondation pour financer une structure pour l'éducation d'orphelins mexicains .

L'accent est mis sur l'éducation scolaire, tous travaillent dur mais chacun participe aussi à la vie collective : lessive, vaisselle, travail de jardin .... Depuis 40 ans, cela fonctionne bien et nous rencontrons le directeur et un surveillant issu des rangs de cet orphelinat. Ils feront tout pour nous être agréable et nous passerons deux jours très sympas avec eux. Les enfants sont ravis : Thomas et Luc se sont fait embarqués dans les matchs de foot, Marion s'est trouvé des copines qui seront très excitées de visiter le camping-car. Ils iront d'ailleurs les chercher à l'école le lendemain en bus.

Martin est à nouveau la mascotte de l'orphelinat et il passe son temps à aller prendre la main des enfants pour aller jouer ou se promener. La plupart du temps il est entouré d'une petite cour de filles qui l'embrassent et ne le lachent pas !

Le dernier soir, nous passons un petit moment avec l'ensemble des enfants pour se présenter, prendre une petite photo familiale sympathique et leur promettre que nous parlerons d'eux en France !

Si vous le souhaitez, vous pouvez leur envoyer des vêtements, chaussures, médicaments (ils en ont vraiment besoin) et/ou faire un don à la fondation située aux USA, nous sommes sûr que cet argent leur arrive et leur est vraiment utile, voici les coordonnées :
Hogar Infantil Inc. of Texas - PO Box 7049 Salem Oregon 97303 - 00031 USA - email : hogar2@aol.com

Nous leur avons promis de ne pas les oublier. " A todos, gracias por su acojida, no le olbidaramos y bravo por lo que hace"

TUXLA                                                                                                                                                                                                 UP

Capitale du Chiapas, cette ville est très réputée pour son zoo, le plus beau du Mexique, et son canyon, le"Sumidero".

Mercredi 19 janvier. La visite du zoo nous a beaucoup plu parceque, tout d'abord, cela nous a permis de voir la plupart des animaux du Mexique que nous n'avons pas beaucoup rencontré (à part les caïmans de la Manzanilla !) et de les retrouver dans leur environnement naturel, c'est à dire la jungle, environnement complétement recréé dans le zoo.

Nous avons adoré observer les crocodiles, les tortues, les perroquets multicolores, les toucans et quetzals (oiseau fétiche souvent représenté dans les fresques ou sculptures mayas) et les singes. Les énormes araignées toutes plus velues les unes que les autres, les scorpions et la multitude de serpents mexicains nous ont permis de réfléchir sur nos futures et éventuelles balades dans la jungle !


Les enfants ont eu petit coup de coeur pour l'amarilla, un gros rat nocturne enveloppé d'une sorte d'énorme armure, on le croirait sorti tout droit du Moyen Age!
N'oublions pas les pumas, les jaguars, les tapirs mais aussi les magnifiques oiseaux mexicains, nous en avions observé certains au cours de notre route à cause de leurs couleurs incroyables : rouge vif, bleu turquoise et vert et nous retrouvons "l'espatula", un grand oiseau aux couleurs du flamand rose et au bec en forme de spatule.
Voici un couple d'une espèce assez rare que nous n'avons pas réussi à identifier avec leurs drôles de chapeaux, n'hésitez pas à nous contacter si vous trouvez la moindre information les concernant ! Non, non, ils ne sont pas fatigués !

Nous dormirons sur le parking gardé du zoo avec en bruit de fond le cri des singes et autres bêbêtes sympathiques. Superbe journée.

En ce qui concerne le canyon de Sumidero, nous ne vous en parlerons presque pas: au bout de trois miradors nous avons abandonné la promenade.... tellement fade en couleurs et austère en terme de relief en comparaison du grand Canyon américain (j'espère que l'on ne vous paraîtra pas trop blasé ?).

Nous filons sur Chiapa de Corzo où se tient la feria du village jusqu'au 21 janvier. Nous sommes très contents parceque c'est la première fête que nous voyons au Mexique et nous ne serons pas déçus. La ville est bouclée et nous arrivons à pied au centre pour tomber dans une parade multicolore : les femmes sont parées de robes en dentelle noire brodées de fleurs aux couleurs vives et ont rassemblées leurs cheveux dans des chignons agrémentés de rubans rouges, même les toutes petites filles portent cette robe dans les bras de leur maman ; les hommes portent des masques en bois représentant des visages de conquistadors, des "touffes" blondes (on croirait vraiment qu'ils ont récupéré des poils de balai pour les fabriquer ! ), des pantalons recouverts de paillettes et portant l'effigie du Christ, de la Vierge de Guadelupe et une cape aux couleurs vives en laine... idéal pour garder la fraîcheur sous un soleil de plomb !

Marion ne résistera pas à se faire photographier avec ces jolies mexicaines, Martin, lui, est un peu impressionné !

Les enfants sont très intrigués par les masques inexpressifs des garçons. Nous suivrons la procession au son des maracasses, de la fanfare et des pétards. Nous apprendrons que les costumes portés retracent l'histoire d'un couple de conquistadors espagnols dont l'enfant malade aurait été confié aux mexicains qui l'auraient guéri.

Cette feria dure toute une semaine et nous a semblé très authentique. A tel point que nous y sommes restés que deux heures car nous étions pratiquement les seuls touristes et l'ambiance commencait à chauffer un peu du côté des hommes, entre la chaleur et les nombreuses bières bues.

Nous continuons notre route vers San Cristobal de Las Casas, où nous rencontrons Fabrice et Cathy un couple installé à Biarritz (quelle bonne surprise) et qui nous fait l'immense plaisir de nous offrir leur guide du routard Mexique. Nous ne l'avons, en effet, pas trouvé et le Lonely Planet en anglais est loin de nous satisfaire. Merci à eux et à bientôt dans le sud-ouest où Fabrice est artiste peintre !

SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS                                                                                                                                                UP

Vendredi 21 janvier. Nous trouvons un camping très sympa avec un grand terrain en herbe et nous n'en sortirons pas jusqu'au lendemain. Les enfants veulent s'installer : ils sortent le store, tous les coussins pour se coucher au soleil, notre unique siège, les jouets.... oui c'est vrai dans ces moments là, nous ressemblons vraiment à des gitans ! La seconde raison de notre installation est qu'il nous faut une fois de plus finir les évaluations des enfants, alors on travaille dur.

Le lendemain, nous découvrons cette jolie ville coloniale située à 2200 m d'altitude (les soirées et les nuits sont très fraiches) et dont le nom commémore Bartolomé de Las Casas, un conquistador espagnol qui refusa les avantages accordés par la couronne espagnole pour défendre la cause des indiens et notamment ceux du Chiapas.


La ville est très touristique, nous croisons plus de français et l'ambiance nous plait beaucoup moins que tout ce que nous avons vu auparavant. La ville est remplie d'indiens vendant avec insistance des objets vestimentaires (la plupart fabriqués au Guatemala), les femmes avec les plus jeunes enfants dans le dos et les plus agés tentant par tous les moyens de récupérer 1 ou 2 pesos. On ressent la pauvreté mais un peu feinte car on retrouve ces mêmes familles au supermarché en train d'acheter quantité de bonbons. La vraie pauvreté, nous la verrons par la suite dans les villages aux alentours.

Nous aimerons faire le marché de produits indiens devant l'église Santo Domingo dont l'intérieur est recouvert de bois doré et sculpté. Sur le parvis, ce ne sont que des petits stands de produits d'artisanat vendus par des indiens. Il leur manque quand même le sourire et la gentillesse auxquels nous étions trop bien habitués.

Nous nous ferons notre premier dîner en tête à tête au restaurant du camping, les enfants restant dans le camping-car à regarder un film autour d'une pizza pour leur plus grand plaisir, d'ailleurs depuis, ils nous proposent sans cesse de dîner tous tous les deux ! Honnêtement cela nous a semblé bon de discuter sans avoir une oreille curieuse de Marion qui traine , un "qu'est ce que çà veut dire " de Thomas, un coup en douce de Luc qui fait hurler Martin ou une demande de "le lait" de Martin.

Nous décidons de remonter vers le nord pour voir les ruines de Palenque malgré une route de montagne réputée pas très sûre et l'expèrience très récente (10 jours) d'une famille de français avec leurs 4 enfants dévalisés par 5 hommes cagoulés et armés de hachette alors qu'ils se promenaient dans la jungle autour de Palenque. Loin de rechercher les ennuis, nous souhaitons voir au moins un grand site maya (ayant abandonné l'idée d'aller à Tikal au Guatemala, un site maya réputé grandiose mais trop loin de tout au vu des conditions d'insécurité annoncés de ce pays) et nous espèrons qu'en redoublant de vigilance, tout se passera sans problèmes.

PALENQUE                                                                                                                                                                                         UP

Dimanche 23 Janvier. Inutile de vous dire que l'angoisse nous noue un peu l'estomac en démarrant le matin à 8 heures ! Nous avons 200 Kms de route de montagne à parcourir et si l'on rajoute les "topes" omniprésentes et toujours mal situées, il nous faut compter environ 5 heures pour arriver à Palenque.
La première partie de la route est une route sinueuse au travers de vallées plantées de forêts de pins, les villages que nous croisons respirent la pauvreté, petites baraques en bois ne disposant même pas d'eau et d'électricité. Partout, des inscriptions nous annonçant que nous sommes en zone zapatiste, en rebellion avec le gouvernement. Il y a beaucoup de gens sur le bord de la route, la plupart marchant pour aller à l'église puisque nous sommes dimanche (ils sont catholiques mais avec des coutumes plus proches de leurs croyances ancestrales), d'autres portant des charges de bois énormes par la force d'une sangle fixée sur le front ou encore petits vendeurs de fruits qui attendent preneurs. Les gens ne sourient pas et ne nous témoignent qu'un regard froid, nous sommes vraiment un peu sur le qui vive.
Peu à peu, la végétation change pour devenir luxuriante, nous arrivons dans une jungle impressionnante et nous observons le café qui sèche devant les maisons à même le sol. Des enfants tentent de nous arrêter en tendant une corde au milieu de la route pour nous vendre des bananes ou réclamer quelques pesos, le procédé est désagréable et vraiment dangereux.

La tension tombe quelque peu en arrivant aux ruines de Palenque sans encombre mais il nous faut rester vigilant. Nous refusons un guide pour le site car dans son prix très élevé, il nous propose une balade dans la jungle. Non, vraiment sans façon, l'envie de rencontrer des guérilleros cagoulés ne nous tente pas, même si ils sont on ne peut plus authentiques ! Nous choisissons l'option voyage tranquille !

La vue de ces édifices, conservés de façon étonnante et entourés d'une jungle épaisse nous fera oublier toutes nos angoisses et nos craintes, c'est tout simplement grandiose.

Il reste encore un nombre très important de temples enfouis sous la végétation et cela nous en dit long sur la puissance de cette civilisation maya. Ce site fut construit un peu après ceux du Guatemala et connut son apogée entre 600 et 700 sous le règne du roi Pacal (un ancêtre des Vergez-Pascal ???) qui dura cent ans et de son fils Chan-Bahlum (plus difficile de trouver un rapport avec notre famille). La plupart des grands édifices furent construits par eux et leur représentation est fréquente sur les basreliefs.

Le palais situé au centre du site plaira beaucoup aux enfants car nous pourrons entrer à l'intérieur et découvrir ses nombreux tunnels souterrains. Une tour a été construite au sommet pour observer le soleil. Mais le plus bel édifice reste le temple des inscriptions, érigé en haut d'une haute pyramide et adossé contre une colline sur lequel nous ne pourrons pas monter, à la grande déception des enfants. A l'intérieur, un escalier secret fut découvert menant à la crypte funéraire du roi Pacal et dans le sarcophage, des bijoux et masques mortuaires d'une valeur inestimable.

Nous nous promenons autour des ruines en évitant de s'éloigner dans les balades proposées aux alentours et tout se passe très bien. Nous trouvons un camping à proximité des ruines pour routards de toutes sortes. Il est charmant parceque situé dans la jungle avec des fleurs tropicales et des plantes vertes aux feuilles gigantesques. Ce camping propose des emplacements pour camping-cars, pour des tentes mais loue aussi des petites cases recouvertes de feuilles de bananiers ou encore des hamacs pour les budgets serrés. Il y a une grande piscine dont nous profiterons avec plaisir car ici il fait très chaud et humide.
A la nuit tombée, nous entendons des hurlements impressionnants d'animaux, il nous semble que ce sont de grognements de félins assez proches. Les enfants sont un peu effrayés mais vite rassurés lorsque le gardien nous explique que ce sont des petits singes hurleurs qui peuplent la forêt et qui sont à l'origine de ces cris.

Nous passerons deux jours dans cet endroit très agréable où le cadre est propice pour finir les évaluations grâce aux récréations dans la piscine.

Nous essaierons en vain de rencontrer des personnes ayant le même projet que nous de se rendre au Guatemala. Ce dernier, parait-il inoubliable, reste très peu sûr en terme de route et nous serions rassurés d'être à deux pour le traverser. Les seuls routards se rendant au Guatemala était un couple de français à la chevelure emmêlée (ce n'est rien de le dire!) et au visage percé de tous côtés (il parait que le percing était une coutume maya, on a rien inventé...). Ils se rendaient en stop à Livingstone, ville située près de la frontière du Belize et réputée pour son ambiance reggae. Rien qu'en voyant les yeux ronds des enfants, observant leur père parler à ce couple au look original, nous avons compris que nous ne pourrions pas faire route ensemble.... et puis nous, on préfére l'ambiance mariachi !!

Mardi 25 janvier. Nous reprenons la route de San Cristobal plus détendus et nous nous offrons un arrêt très sympathique aux chutes d'Aguazul. L'eau est turquoise et les multiples chutes retombant dans la végétation tropicale sont un spectacle magnifique, la concurrence devient rude pour les chutes du Niagara !

De retour à San Cristobal de las Casas nous avons un impératif : envoyer les évaluations des enfants, le courrier n'étant pas sûr et nous n'avons pas trouvé de DHL ici. Nous espèrons rencontrer des français qui accepteraient de poster notre enveloppe en rentrant en France. Nous abordons deux couples sur une place en leur expliquant notre situation mais ils ne sont pas très chauds, ils nous renvoient à leur hôtel pour trouver d'autres français de leur groupe qui rentrent plus tôt en France. A l'hôtel un autre couple nous propose d'en parler à l'ensemble du groupe au restaurant où ils se retrouvent à 19H20. Mefiance, méfiance.... Nous sommes bien déçus par l'accueil des français, après deux mois de gentillesse et d'altruisme mexicaine, nous espèrons que ce n'est pas la France que nous allons retrouver dans 5 mois ! Je suis très contrariée, vive la solidarité....

Nous errons dans les rues de San Christobal à la recherche d'un service de transport international, bien décidés à se débrouiller seuls comme d'habitude et nous trouvons une société qui pourrait peut-être s'en charger. On remet au lendemain nos investigations et nous partons faire des courses pour le dîner dans un grand supermarché. A la sortie un groupe de français nous fait des signes. Ils ont remarqué notre camping-car et sont eux-mêmes camping-caristes. Leur accent de marseille et leur approche sympathique nous fait chaud au coeur. Nous leur expliquons notre soucis d'envoi de nos évaluations et avant que nous ayons fini ils nous proposent de les prendre avec eux et de les poster à leur arrivée ! Quel plaisir de retrouver cette simplicité et ce sens du service. Nous bavardons un bon moment sur le parking du supermarché et leur donnons nos coordonnées email. A vous, les marseillais sympas un grand merci et donnez nous de vos nouvelles !! Vive la France !!!! Un peu plus et on chanterait la marseillaise !

Mercredi 26 janvier. Nous dormons dans notre camping "habituel" (passer deux fois deux jours dans le même camping c'est rare pour nous) et nous sommes réveillés par des cris d'enfants pour notre plus grand plaisir, il y a peu de familles qui voyagent par ici. Thomas part en éclaireur. Ce sont des québecois avec 3 enfants qui parlent donc français, ce qui réjouit nos enfants, et qui vont au....GUATEMALA, ce qui réjouit les parents! Eux aussi souhaitaient rencontrer d'autres personnes pour traverser le Guatemala et ne nous espèraient plus. C'est vraiment une bonne étoile qui nous poursuit.
Christian et Isabelle ont notre âge et trois enfants, Mirkö, 6ans, Anakin, 4 ans et Romy, 3 ans, tous trois blonds comme les blés.
Les enfants se trouvent tout de suite et nous avons bien du mal à les séparer au moment des repas. Nous sympathisons rapidement avec les parents qui semblent avoir un parcours et un rythme similaire au nôtre. C'est décidé nous ferons route ensemble !
Bertrand et Christian préparent le parcours avec les cartes et Isabelle et moi rangeons et nettoyons nos "maisons" respectives.

Voici la photo de famille avant notre escapade au Guatemala, nous partons demain et sommes ravis de faire route tous ensemble. Nous arborons tous le sourire... pourvu que cela dure alors à bientôt au Guatemala !

 


Avons nous besoin de vous le redire : Le Mexique, merveilleux pays que nous vous encourageons tous à découvrir.