
Etat de
SONOMA
UP
Jeudi 16 décembre,
après des adieux déchirants à notre ami Walmart,
nous franchissons la frontière mexicaine le coeur battant
très fort. Il nous faut tout recommencer à zéro en
terme d'adaptation avec une nécessité de vigilance
accrue. On a bien essayé de ne pas entendre tout ce que l'on dit
sur le Mexique mais il faut se rendre à l'évidence, cela
nous fiche un peu la trouille (ne parlons même pas des autres
pays!)
Bon, c'est décidé on y
va, d'ailleurs après une vingtaine de kilomètres sur une
route bordée de taudis, on est au poste de frontière.
Notre interpréte espagnol Bertrand est désigné
d'office pour les formalités. On nous a expliqué que cela
peut prendre quelques heures et qu'après avoir obtenu le
précieux document d'importation temporaire de véhicule,
il faut encore passer au test feu rouge/feu vert : feu vert , on passe,
feu rouge, ils fouillent le véhicule.
Au bout d'une heure, je rejoins
Bertrand avec les enfants pensant attendrir les douaniers avec notre
progéniture. Les mexicains sont d'une gentillesse incroyable et
sourient aux enfants. Bertrand a les papiers remplis et me confirme que
sa première impression est qu'ils sont vraiment adorables. Nous
repartons tout revigorés et passons le test des feux au vert
évidemment avec les enfants aux fenêtres faisant des
coucous aux policiers. Marion est soulagée mais un peu
déçue quand même parcequ'elle avait super bien
rangé le camping-car.
Ensuite, nous fonçons vers le
Sud direction Hermosillo. Il est 11 heures du matin et du fait des
consignes élémentaires de sécurité de ne
rouler qu'en plein jour, il nous faut trouver l'endroit où l'on
peut passer la nuit (celle-ci tombant à 5 heures). Le paysage
est désertique avec des cactus ici et là et nous ne
croisons que de bien modestes villages respirant la pauvreté.
Les enfants s'exclament : "C'est çà le Mexique, eh bien
dites donc..." Luc réclame des temples mayas mais il va lui
falloir être encore un peu patient.

Toute la route nous sommes
accompagnés de Mexicains américains habitant la
Californie et qui redescendent pour les fêtes de Nöel dans
leurs familles. C'est impressionnant car ils ont tous de gros pick-up
ou quatre-quatre dénotant avec les voitures mexicaines et, qui
plus est, sont remplis d'énormes bagages débordants de
toute part.
Sur le bord de la route, il n'est pas rare de croiser un cow-boy
mexicain à cheval surveillant son troupeau de vaches ou de
petits bergers pieds nus accompagnant des chèvres. Des petits
restaus de fortune sont aussi installés un peu partout et les
odeurs dégagés sont plutôt sympathiques. Ce pays
commence à nous plaire !
Par contre Hermosillo ne nous inspire pas pour y passer la nuit
(honnêtement nous ne voyons pas où nous pourrions nous
arrêter), nous décidons donc de continuer jusqu'à
la côte où il nous est indiqué "une station
balnéaire pour nordaméricains", San Carlos, située
à une vingtaine de kilomètres au nord de Guaymas.
San Carlos
UP
Courageux mais pas
téméraires, nous choississons un camping très bien
comme il faut avec vue sur la mer. C'est propre, rempli
d'américains et en plus il y a une piscine. Tout pour donner une
première bonne impression du Mexique aux enfants même si
ce n'est pas très typique (ouf, il y a quand même de gros
cactus). D'ailleurs c'est simple, ils passeront tout leur temps dans
l'eau entre la piscine (très froide) et le jacuzzi très
chaud, cela mettra un peu d'animation dans ce camping vraiment trop
calme.
Heureusement, un vendeur de fruits et légumes très jovial
passe dans le camping avec sa fourgonnette. Nous lui achetons de
délicieuses oranges, du melon et des tortillas de blé
dont on se régale (on dirait des crêpes sans sucre). Il
nous offre un "tamales", sorte de pâté de maïs
enroulé dans une feuille de maïs (et non roulé sous
les aisselles) auquel nous n'avons osé goûter dès
le premier soir !

Une petite balade pour admirer la mer
nous fera rencontrer trois jeunes mexicaines qui demandent à
prendre Martin dans leurs bras. Ses cheveux blonds et sa bouille de
coquin ne le laissent pas passer inaperçu. Lui, à
déjà bien compris comment user de son charme en
lançant des "adios" dévastateurs ! Bertrand curieusement
a décidé que dorénavant c'est lui qui porterait
Martin dans ses bras...

Nous quittons ce hâvre de paix
quelque peu superficiel avec une bonne adresse pour s'installer sur la
plage gratuitement à la sortie du village. Nous rencontrerons
là, 3 couples de canadiens et américains à la
retraite qui viennent s'installer chaque année à cet
endroit. Chacun est indépendant mais à la nuit tombante
tout le monde se regroupe pour dormir.
La plage est superbe et les enfants ramassent plein de coquillages pour
jouer ensuite à se les échanger dans des boutiques
imaginaires pendant des heures. Depuis notre départ, leur
imagination est fertile et tout est propice à un nouveau jeu.

Nous admirons un banc de dauphins qui
fait des sauts hors de l'eau à 50 mètres du rivage mais
malheureusement pour vous chaque fois que j'appuie sur l'appareil
photo, je manque l'action. Nous admirons le magnifique coucher de
soleil avant de partir rejoindre nos amis camping-caristes pour la nuit.

Nous profiterons pleinement de notre
journée du samedi : baignade d'abord timide puis ensuite un vrai
régal. Elle est un peu fraiche (18 degrés) mais on nous
assure que vers le sud elle sera beaucoup plus chaude. Les enfants
auront le plaisir de se baigner avec les dauphins en arrière
plan, leurs cris les fera se rapprocher un peu mais pas assez à
leurs grands regrets pour nager avec eux ( même si ils en
auraient eu une frousse monstre).

Nous, on discutera beaucoup avec nos
voisins de nuit, glanant des informations et des bonnes adresses pour
le Sud. Nous sympathiserons surtout avec Joan et Daniel, canadiens ,
ayant 70 ans mais n'en paraissant que 60 et vivant une petite retraite
très simple en passant 4 mois de l'année à San
Carlos en camping-car sur cette plage. Leur joie de vivre nous ont
beaucoup plu : quand l'un joue de la guitare, l'autre chante, si Dan
prends de belles photos d'oiseaux, Joan ramasse des coquillages pour
fabriquer une crèche. Bref, la vie est belle pour eux. Nous
passerons un vraiment bon moment avec eux.
Il nous faut continuer notre route
car le Mexique nous attend et même si ces deux jours nous ont
fait beaucoup de bien, nous voulons quitter les américains pour
découvrir les mexicains.
ALAMOS
UP
Alamos est un village situé
à l'intérieur des terres. La route qui y mène est
pleine de trous énormes et de "topes"(sorte de gendarmes
couchés), elle nous oblige à slalomer et à nous
arrêter bien souvent, on profite vraiment ainsi du paysage !
Ce village nous charme par ses maisons colorées, sa place autour
de laquelle se situent tous les petits commerces, le marché
couvert mais aussi tous les restaurants de rue qui s'installent
à l'heure des repas et qui proposent autour d'une table et deux
chaises, des tortillas, du maïs grillé et autres mets
sympathiques.

Nous découvrons une autre
place où est située une église du 17 ème
siècle, très belle extérieurement mais d'une
sobriété un peu triste à l'intérieur.
Seules les statues de Marie et de la Vierge de Guadelupe apportent un
peu de couleurs avec leurs myriades de fleurs.
Nous dînerons là le soir car la place est alors pleine
d'animations et un petit restau "boui boui" sert des tortillas de
blé remplis de petits morceaux de boeuf cuits à la
plancha à l'odeur alléchante, le tout accompagné
de guacamole et autres sauces "muy piquante" ! Nous nous installons sur
une grande table installée dans la rue et nous nous
régalons. Ca y est nous commencons à rentrer dans
l'ambiance du pays !

Ce petit village a un passé
chargé du fait de son développement à l'
époque coloniale, de la découverte de mines d'argent lui
conférant alors une notoriété importante dans tout
le Nord ouest du pays et puis de son déclin aux moments des
révolutions populaires.
Par chance, Alamos a été restauré en partie
grâce à de riches américains qui ont investi dans
des "mansiones", grande maison avec une cour intérieur, pour
leur redonner leur éclat d'autrefois. La plupart sont maintenant
des chambres d'hôtes ou des hôtels luxueux.

Nous découvrons ce quartier
où chaque maison concurrence sa voisine avec sa magnifique porte
en bois qui nous laisse parfois entrevoir la cour intérieure
ornée de bougainvilliers, d'hibiscus et de palmiers.
.
Le soir nous nous installons dans un
camping très sobre mais mexicain au moins. Les infrastructures
ne sont pas terribles du tout mais au moins, nous sommes seuls et nous
dormons sous des pamplemoussiers et orangers sous l'oeil bienvaillant
du gardien.
En plus, les enfants joueront avec les enfants du propriétaire.
Thomas s'offrira une partie de foot avec les deux plus grands
garçons (eh oui, nous sommes à nouveau dans un pays
civilisé passionné de football....heureusement nous
n'avons pas la télévision !). Marion aura le
privilège d'aller visiter la maison avec Denisia, 6ans, et sera
assez surprise de son état précaire. Luc, comme
d'habitude, trouvera le moyen de beaucoup s'amuser avec Carlos sans
qu'ils ne puissent rien échanger d'autre que des éclats
de rire.

Après une étape
forcée à cause de la nuit à Los Mochis où
nous dormirons sur un parking de wallmart, nous reprenons la direction
du sud vers Mazatlan.
Etat de SINALOA
MAZATLAN
UP
C'est une station balnéaire
assez touristique mais de taille sympathique. Nous nous payons des
baignades mémorables dans le Pacifique et nous adoptons
immédiatement un vocabulaire de pros à chaque vague :
suivant l'envie on trampoline la vague ou on la surfe ou on la plonge.
Luc est spécialiste de la trampoline, Thomas et Marion de la
surfe et Martin de la tasse de mer !

Bertrand discute avec le gardien
d'une des marinas pour savoir si l'on peut y passer la nuit. Celui-ci
nous encourage à le faire et nous donne une adresse d'un
restaurant mexican "familial et muy economico". Bertrand parle un bon
espagnol et les portes ont l'air de s'ouvrir plus facilement.
En chemin nous croisons une bande de" banderos mexicanos" qui n'ont
heureusement vraiment pas l'air méchant ! (inutile de vous dire
que nous n'avons pas acheté les sombreros, nous bloquions
déjà tout le trottoir pour la photo alors dans le
camping-car .... Si vous en voulez, venez vous les chercher vous
mêmes, désolé !)

Le restaurant est effectivement plein de familles de mexicains et
l'ambiance est fort sympa. La musique est toujours très forte et
nous nous amusons de trouver des petites mamies en train de danser dans
les toilettes, les gens d'ici ont l'air d'être vraiment gais. On
se régale de grosses crevettes à la sauce relevée,
de tortillas et de poulet grillé. La cuisine est vraiment bonne.
Les énormes gâteaux de la vitrine ont l'air de faire la
joie des mexicains mais nous nous calons.
La découverte de la vieille ville nous a charmé par son
ambiance, les gens ont toujours le sourire et nous accueillent
gentiment partout, Martin attirant toujours les faveurs des dames. Il y
a beaucoup de bruit entre la musique et la circulation (ne soyez pas
surpris si on vous fait répéter en rentrant en France) et
aussi beaucoup de poussière.
Nous faisons nos achats de légumes et de fruits dans le
marché couvert. Dans le coin des bouchers, nous achetons de la
viande de boeuf sous l'oeil des enfants qui ont la nausée rien
qu'en voyant les têtes de cochon dans les étals !

Sur la place de la cathédrale
colorée d'un jaune mexicain et dont l'intérieur est
richement paré (marbre et belles statues), tous les cireurs de
chaussures sont concentrés et nous regrettons de ne porter que
des paires de tennis.

Dans une petite rue, Bertrand ne
résiste pas à l'achat d'un chapeau de paille dans la
"sombrereria Cazeria" pour protéger sa dense chevelure frontale.
Quelle allure !

Vous le ressentirez peut-être
entre ces lignes, mais ce pays nous enthousiasme vraiment, à tel
point que même les maisons nous semblent jolies avec leurs
couleurs vives et ce, malgré leur évidente
pauvreté... "La misère est plus belle au soleil" chante
Aznavour et honnêtement nous sommes assez d'accord. Ce qui nous
ébahit c'est la joie de vivre de ces gens qui n'ont presque rien
sauf un grand sens de la famille et une foi inébranlable, bref
des valeurs qui nous semblent essentielles. Nous sommes vraiment
content de passer Noël avec les mexicains.
La famille
en brèves
UP

Martin a retrouvé avec le Mexique les
petits suisses, quel plaisir !
Il sait maintenant faire les baisers de lapin, c'est à dire les
vrais baisers qui claquent, on ne s'en lasse pas !
Le Mexique semble lui plaire, il passe son temps à faire des
petits signes de la main à tous les mexicains que nous croisons,
il faut dire qu'avec sa chevelure blonde il peut tout se permettre.
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Luc et Thomas ont toujours un solide
appétit surtout au restaurant. Deux secondes après cette
photo, il ne restera plus aucune miette de ces tortillas !
Thomas aime beaucoup goûter aux nouveaux plats et y ajouter
toutes les sauces qu'on lui propose même celles qui piquent
très forts.
Luc, lui comme d'habitude, ce qu'il aime c'est faire le pître.
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Marion nous surprend toujours avec son
imagination fertile : elle a créé récemment une
chaussure en sac de plastique Wallmart très seyante et dans
laquelle on ne transpire presque pas...Ensuite, dans l'ambiance de
Nöel, c'est une petite boîte de bonhomme de neige avec plein
de petits flocons de neige en coton que l'on peut secouer. Depuis notre
arrivée sur les plages mexicaines, ce sont les cabanes en
branches de palmiers, vous verrez bientôt les photos...On ne
s'ennuie pas.
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Notre sapin de Nöel très joli
mais qui nous oblige à chaque repas et le soir à tout
déménager pour pouvoir se mouvoir correctement, ah, les
joies du camping-car, cela ne se raconte pas, cela se vit !
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TEACAPAN :
un Nöel inoubliable
UP
Notre première idée
était de passer Nöel à Puerto Vallarta que l'on nous
avait recommandé mais la longueur du chemin qui nous restait
à parcourir et l'envie de vivre un Nöel dans un petit
village plutôt que dans une station balnéaire nous ont
fait changé d'avis. Plusieurs personnes nous ayant parlé
de Teacapan, un petit village de pêcheurs situé au bout
d'une route sans issue, nous décidons d'y faire escale pour
Nöel.
Nous avions même donné rendez-vous à un couple
polonais-canadien que nous avions rencontré à Mazatlan.
Jeudi 23 Décembre. La route
que nous suivons en sortant de Mazatlan est vraiment très belle.
Nous avons quitté l'aridité de la région de Sonoma
pour pénétrer dans une région beaucoup plus
tropicale. Nous traversons des champs d'ananas, de tomates, de
maïs bien sûr pour les tortillas et des plantations de
manguiers, de cocotiers ou encore de bananiers. Les mexicains de la
région travaillent essentiellement dans les champs ou
pêchent en mer.
Nous nous arrêtons dans un petit restaurant dans le village de
Escuinapa de Hidalgo pour goûter à des ceviches, poissons
grillés et grosses crevettes à l'ail ou à la sauce
piquante, le tout accompagné de chips de maïs. C'est
délicieux mais il faut manger sans couverts en s'aidant de ces
chips. On regarde comment font nos voisins et on mange avec nos doigts
comme eux. Les plats se succédent (il n'y a pas de menu, on
mange ce que l'on nous sert) et sitôt une assiette
terminée, on nous apporte une nouvelle assiette remplie. Au bout
d'un moment Bertrand les remercie car même Thomas est
complétement rassasié. Le Juke box se réveille par
moment en nous faisant à chaque fois sursauter,ce qui semble
d'ailleurs beaucoup amuser les propriétaires et nous crache une
musique mexicaine assourdissante : ici on n'est pas pour rigoler ou
pour parler, on MANGE !

Le petit village de Teacapan nous
séduit tout de suite avec sa place bien vivante sur laquelle se
situe l'église aux couleurs bleu et blanche (nous y
découvrons une grande statue de Sainte Thérése !),
ses petites rues poussiéreuses (car pas goudronnées)
bordées de maisons colorées aux portes grandes ouvertes
et les enfants courant partout. Une canadienne vient à notre
rencontre et nous indique les plages où nous pouvons nous
installer. Nous découvrirons qu'une petite communauté de
canadiens retraités élisent domicile chaque année
à Teacapan pour l'hiver.
Nous nous installons dans un
soit-disant camping (sans eau ni électricité et tu payes
50 pesos, soit 5 euros, si le monsieur passe....pour nous il n'est
jamais passé) au bord de la mer, sur une petite plage
bordée de cocotiers pour la plus grande joie des enfants. C'est
un endroit paradisiaque.

Les enfants ramassent des noix de cocos et tentent par tous les moyens
de les ouvrir. Ensuite, c'est Robinson Crusoé : ils
décident de construire une cabane avec des branches de
cocotiers, cela leur prendra toute la soirée et nous aurons le
plus grand mal à les faire dormir dans le camping-car
plutôt que dans la cabane... heureusement les moustiques nous
aident à les décider. Le résultat de leur
construction est honnêtement étonnant.

Nous nous couchons à peine
lorsque Bertrand me dit : " on n'a pas vérifié s'il n'y
avait pas de noix de cocos sur le palmier ". Voilà les dangers
que nous courons à présent : faire des bosses sur notre
camping-car à cause des noix de coco .... au moins on ne pourra
pas dire que c'est moi, cette fois-ci, qui cabosse la voiture.
Le lendemain nous partons à la découverte des plages
environnantes et nous retrouvons avec plaisir Georges et Christina avec
qui nous avions rendez-vous. Ils sont installés à
côté d'une paillote, petit restaurant de plage qui a trois
branchements de camping et qui a l'avantage d'être sur la plage
et d'avoir de l'eau et une douche extérieure, autant dire un
vrai luxe pour ici.
Nous y élisons domicile pour Nöel, la plage est plus grande
et les sandflies (petits insectes qui piquent à la tombée
de la nuit) moins nombreux.

Vendredi 24 décembre. Quel
drôle de Nöel sous le soleil et les cocotiers ! Mais un
Nöel inoubliable.
Bien sûr, on se rappelera que Luc s'est fait piqué sur le
bras par une méduse dans la mer (une petite heureusement,
très jolie d'ailleurs avec sa couleur turquoise !). Pour la
petite histoire, Bertrand qui est à la fois chauffeur,
mécanicien, vidangeur, porte aussi la casquette de grand
sorcier. Il indique à Luc un remède radical : faire pipi
sur son bras.... on ne sait pas vraiment ce qui a marché, si
c'est le fou rire collectif devant la scène (Thomas proposant
gentiment de contribuer à la guérison de son
frère) ou le remède mais la douleur s'est
évanouie.... il est fort ce Bertrand.
Bien sûr, Marion a été malade toute la nuit de
Nöel (rien de grave heureusement) et se contentera de regarder ses
frères manger les bonbons. On oubliera donc la bûche de
Nöel décrite dans le livre de Luc et dont Luc se
léchait les babines depuis 2 semaines et ce, par peur de donner
mal au coeur à Marion !
Bien sûr, on peut dénombrer environ une cinquantaine de
piqûres de moustiques sur chacune de nos jambes ce qui nous donne
une distraction familiale supplémentaire le soir : se
badigeonner de crème apaisante. Notre sorcier de Bertrand n'a
pas encore trouvé de remède mais on lui fait confiance !
Mais ce fut un Nöel inoubliable. Après un petit repas
léger le soir, nous nous faisons propres et beaux et nous
partons à la messe de Nöel qui est à 9 heures. Cela
ne se passe pas dans la petite église de la place mais dans la
nouvelle grande église en construction pour les fêtes
importantes. Les murs sont peints en bleu clair et la lumière
des néons avec ses fils électriques qui pendent donne une
ambiance un peu triste. Une grande crèche est
aménagée sur le côté mais l'église en
elle-même n'est pas du tout ornée. Il n'y a pas de portes
à cette pièce, ce qui fait que les gens entrent et
sortent à leur guise. L'église est remplie de familles
avec leurs enfants. Pas de musique ou d'instrument non plus, mais une
soeur qui chantait acapella avec une voix un peu naisillarde.
C'est une messe toute simple mais très recueillie et très
sympathique. A la fin de l'office et avant que l'enfant Jésus ne
soit mis dans la crèche, chacun va lui rendre hommage en
l'embrassant. Martin, lui qui n'est pas l'enfant Jésus ne se
fait pas embrasser mais toucher ou caresser sans cesse. Il
répond gentiment avec un petit signe de la main et nous sommes
nous-mêmes épatés de sa conciliation parceque
certaines personnes n'ont pas toujours des visages avenants.

En rentrant, nous nous faisons un
petit réveillon, panettone et chocolat chaud pour tout le monde
sauf pour moi à qui il a été accordé un
traitement de faveur .... une petite bouteille de champagne vendue avec
une paille (quelle drôle d'idée !) mais que je boirai avec
un plaisir non dissimulé (c'est vraiment trop bon). Martin
préfére, quant à lui, son biberon.

Et le lendemain, au fin fond du
Mexique et sur une plage sauvage, le père Nöel est
passé dans notre camping-car !!!! ( Nous avions laissé la
fenêtre ouverte...) Dans nos chaussures, plein de cadeaux et des
guirlandes de bonbons sont accrochés au dessus de nous. Nous
avons dormi et n'avons rien entendu, il doit être un peu
accrobate ce père Nöel !
Il a dû venir spécialement pour nous, car au Mexique le
père Nöel n'existe pas. Ce sont les rois mages qui
apportent les cadeaux comme en Espagne.

Ce sont Thomas et Luc qui ouvrent
leurs yeux les premiers et nous réveillent tous avec leur cri.
Il s'en suit un profond remue-ménage de papier et de cartons et
il ne nous est plus possible de bouger le moins du monde sous notre
toit.

Les garçons partent à
la plage essayer leur voiture télécommandée,
Marion reste couchée avec ses tennis "converse"(elle est encore
un peu malade) et Martin joue avec son petit garage et ses voitures
fisher price en faisant des "broum broum" tonitruants.

Le reste de la journée se
passe à profiter des joies de la plage. Martin raffole des
vagues et il court dans tous les sens pour se faire mouiller. La sieste
est garantie en général ! Les grands eux taquinent la
vague avec précaution à cause des méduses....
On regarde le soleil se coucher en se
faisant bercer doucement dans un hamac.... non vraiment , la vie est
trop dure sous le soleil mexicain.

La plage où nous sommes se
remplit de mexicains dans la journée. Ils arrivent par dizaine
dans des picks up et s'installent sous les paillotes en famille
où ils déjeunent, se baignent. L'ambiance est très
sympathique, le seul inconvénient étant qu'ils laissent
derrière eux leurs poubelles sur le sable comme ils le font
partout d'ailleurs.
Nous passerons 4 jours merveilleux
à Teacapan et pour finir en beauté, nous passons notre
dernière soirée dans le village où la place
grouille de familles et d'enfants. On joue, on mange, on lance des
pétards, on va au cybercafé (eh oui, même ici on
trouve internet), certains veillent leur mort dans une rue où
l'on a installé des bancs devant la maison du
décédé. Et nous, au milieu de tout cela on se sent
presqu'un peu comme chez nous. D'ailleurs, nous étions dans une
rue jouxtant la place, Bertrand assis avec les hommes à discuter
et à boire une bière d'un côté de la rue,
moi de l'autre côté assise avec les femmes en train tant
bien que mal de parler l'espagnol (que c'est frustrant pour une bavarde
telle que moi !) et les enfants au milieu de la rue, ravis d'avoir des
petits amis avec qui jouer. Je vous disais que ce pays est fantastique !
Lundi 27 décembre. Nous
reprenons la route du sud avec Georges et Christina qui descendent
aussi. Nous sommes très indépendants dans la
journée mais nous nous donnons rendez-vous le soir à un
endroit précis. Cela nous permet de camper de façon plus
sauvage à deux véhicules. Georges a une soixantaine
d'années, parle très bien le français et adore
jouer l'explorateur, il a d'ailleurs beaucoup voyagé en
Amérique centrale. Il a beaucoup d'humour et avec Bertrand ils
font la foire. Christina est très agréable aussi, elle
doit avoir une cinquantaine d'année et parle anglais avec un
fort accent polonais. Nous avons prévu de passer le
réveillon ensemble au sud de Puerta Vallarta sur une plage que
connait Georges.
Sur la route en passant par Tecuala,
petite ville très vivante, nous nous arrêtons devant une
maison où 3 musiciens mexicains chantent. Nous apprenons par les
propriétaires que c'est l'anniversaire de leur petit fils qui a
19 ans et pour fêter cela, ils lui offrent ce petit orchestre.
Les musiciens portent de beaux vêtements brodés et leurs
chants sont rythmés et entrainants. D'ailleurs, la famille danse
et nous, on a bien envie aussi. Le sens de l'accueil des mexicains nous
touche toujours, il y a en eux une vraie sincérité et une
vraie gentillesse.

Etat de NAVARIT
SAN
BLAS :
végétation tropicale
UP
Nous quitons l'état du Sinaloa
pour celui de Navarit et nous pénétrons dans une
végétation luxuriante fabuleuse : les palmiers sont
toujours là mais enchevêtrés dans les mangroves et
quantité d'arbres tropicaux. Les bougainvilliers viennent donner
un peu de couleurs vives à ce vert tendre et nous
découvrirons dans des villages que nos "poincecias" de Nöel
poussent en arbuste ici. La route est magnifique et les petits villages
que nous traversont regorgent de fruits à vendre :
pastèques, melons, ananas, bananes, papayes et aussi Yakas
(fruit que nous appelerons "Yakapasgoûter" après avoir
croqué dans leur chair gélatineuse).

Nous arrivons à San Blas,
petite station balnéaire au sable noir. Ce fut une ancienne
forteresse de la côte Pacifique et un port actif du 15ème
au 19ème mais aujourd'hui, c'est le paradis des surfeurs.
D'ailleurs, il nous faut sans plus attendre investir dans des petites
planches, les vagues nous attendent !
La plage forme une jolie baie bordée par une multitude de petits
restaurants dont les toits sont recouverts de feuilles de palmiers. Les
mexicains sont en vacances de Nöel et bon nombre d'entre eux
viennent les passer en famille sur la côte.

Le village de san Blas est
très vivant et nous aimons particulièrement son
marché près de la place de l'église. Dans la
partie couverte du marché, ce ne sont que des restaurants
familiaux.

Les gens vendent les légumes
et fruits dans la rue. On y découvre des morceaux de cactus sans
épines (heureusement) que les mexicains mangent soit crus en
salade, soit cuits comme un beefsteak. On repousse l'essai à
plus tard.....

Il y a une quantité
impressionnante de poissons et crevettes sur les étals, on les
retrouvera sur les braises des restaurants de rue un peu plus haut dans
la ville.

Et puis, bien sûr nous nous
fournissons aussi directement dans les pick-ups remplis de fruits que
les conducteurs viennent de ramasser : melons, ananas, oranges. Pas de
mangues malheureusement car la saison ne commence qu'en mars.

Nous avons pu faire laver notre linge
dans une lavanderia à San Blas et on peut dire qu'on est bien
content parcequ'ici on ne trouve plus de laverie automatique.
LO DE
MARCOS : un petit coin de paradis
UP
Ce n'était pas la destination
initialement prévue mais l'arrêt à Chacala s'est
avéré impossible, la petite baie étant, du fait
des vacances scolaires, noire de mexicains . Impossible de se garer car
en plus des pick-up remplis de familles, ce sont des bus entiers qui
arrivent avec tous les habitants des alentours pour une journée
à la plage. En fin de journée, la plage se vide d'un seul
coup et retrouve son aspect sauvage.
Sur les indications d'un mexicain, nous atterrissons à Lo de
Marcos petite baie située au Nord de Puerto Vallarta.

C'est un petit village sympathique
avec une mer nous offrant de gros rouleaux comme ceux des Landes. Les
enfants y goûteront de très près et sauront ce que
signifie un cycle essorage dans une machine à laver ! Nous nous
baignons au milieu de nombreux pélicans qui engloutissent des
poissons puis traversent la plage en formation serrée.

Une bonne tasse de Luc nous permet de
rencontrer deux familles très sympas de Guadalajara. Ils sont en
vacances avec leurs enfants pour la semaine et nous sympathisons tout
de suite. Bertrand discute pendant un long moment avec eux, il faut
dire que depuis notre arrivée au Mexique, il s'en donne à
coeur joie pour parler espagnol. L'un des deux hommes, Martin, est
restaurateur et il nous donne rendez-vous le lendemain pour
déjeuner avec eux et goûter les ceviches qu'il
prépare.
On s'installe alors tous ensemble sous une paillote et on se
régale de ces plats de poissons marinés au citron vert,
coupés en petits morceaux, mélangés à des
tomates, pommes, concombres, oignons, piments et versés sur des
galettes de maïs avec des lamelles d'avocat. On passe un vrai bon
moment avec ces familles qui nous décident à changer
notre itinéraire : nous quitterons la côte Pacifique
après Puerto Vallarta pour aller découvrir Guadalajara et
pour les retrouver là-bas.

Les enfants aussi sympathisent avec
leurs enfants, Armando, Martin, Pedro et Monica et ils passeront leur
après-midi dans l'eau à dompter les vagues juste à
côté des pelicans.
En rentrant au camping-car, installé sur la place de
l'église, nos"voisins", petit couple de mexicains
retraités qui nous avait incité à nous garer
devant chez eux, nous invitent à prendre un café et ont
acheté des gâteaux pour les enfants. Nous discutons un
moment avec eux et nous en apprenons un peu plus sur ce pays où
le système de retraite semble quasi inexistant : la vie se
résume à "tu travailles, tu manges sinon tu meures". Lui
dispose d'une petite retraite parcequ'il a travaillé pour le
gouvernement mais cette somme est insuffisante même pour se
nourrir, ils arrondissent donc leur fin de mois en étant
tailleurs du village.
Petites
réflexions familiales après 4 mois de vie
itinérante
UP
Déjà 4 mois !!!! Cela
passe vraiment vite, nous qui devions réfléchir à
notre futur, nous sommes à la case départ ....enfin
presque parce que nous savons déjà que :
- Martin fera certainement de la
politique, il passe son temps à dire bonjour avec la main
à tout le monde même quand il n'y a personne pour le
regarder.
- Luc, lui, le sent, le sait et le
dit : il sera artiste peintre. Sa vocation lui est venue au cours du
voyage lorsqu'il dessinait des cow-boys et des indiens, des cactus ou
des temples Mayas.
- Thomas hésite encore entre
banquier (mais moins depuis que Bertrand lui a expliqué que
l'argent de la banque n'appartient pas au banquier !) et chauffeur de
taxi parce que dans ce cas, il travaillerait que la nuit pour aller
à la plage la journée !
- Marion, elle, s'identifie au
dernier livre qu'elle a lu "l'île aux trésors", elle
explorera le monde (si Thomas vient avec elle pour la
protéger....) et se construira une maison en feuilles de
palmiers, elle se désalterera avec les noix de cocos et
pêchera dans des lagons transparents le poisson qu'elle fera
ensuite griller sur la plage.
- Bertrand réfléchit
profondément à sa future carrière, comme vous
pouvez le constater sur la photo ci-dessous, pour le moment nous
hésitons encore entre vendeur de cocos sur la plage ou chanteur
de rue.
Vendredi 31 décembre 2004.
Nous quittons Lo de Marcos avec regret mais nous avons rendez-vous au
sud de Puerto Vallarta avec Georges et Christina pour passer le
réveillon sur la plage de Tenacatican.
Nous ne faisons que passer à
Puerto Vallarta , le nombre de touristes nous faisant fuir ces
contrées trop peuplées. Nous nous arrêtons juste
pour envoyer les cinquièmes évaluations des enfants par
DHL car la poste mexicaine semble fonctionner très mal. La seule
solution proposée est de déposer le courrier
timbré dans des grosses boîtes prévues à cet
effet dans les grands hôtels. Les touristes rentrant dans leur
pays étant chargés de poster le courrier à leur
arrivée à l'aéroport. Nous préférons
la sécurité de DHL pour le précieux travail de nos
enfants!
Avec Puerto Vallarta nous quittons
l'ambiance tropicale des grandes plages pour une côte plus
accidentée et une végétation nettement plus aride.
Nous arrivons dans l'état de Jalisco.
Etat de JALISCO
LA
MANZANILLA
UP
Deux heures de routes tortueuses nous
sont nécessaires pour arriver à Tenacatitan mais
malgré les efforts de Georges, il ne nous est pas possible de
grimper la petite côte sableuse qui mène à la plage
sauvage. Il nous faut être raisonnable, la route est encore
longue, et nous ne souhaitons rien casser même pour
accéder au paradis.
La nuit tombe et nous quittons Georges un peu rapidement car il nous
faut trouver un endroit pour dormir. Nous reprenons la route de la
côte pour nous arrêter à La Manzanilla. Drôle
de 31, mais heureusement dans ce petit village accueillant nous
trouvons un terrain planté de palmiers au bord de la mer
où plusieurs camping-carsont installés moyennant 30 pesos
(environ 2,5 euros) et avec eau à volonté. Epuisés
par la route et la chaleur, nous nous endormirons au son des feux
d'artifice, pétards et musique à gogo peu avant minuit.

Le lendemain nous découvrons
une plage très jolie avec une eau transparente frôlant les
24 degrés et le long du chemin menant au village, un petit
marais habité par des énormes caïmans. C'est
l'attraction du village. Seule, une clôture nous sépare
d'eux mais ils sont si bien nourris avec les restes des poissons des
pêcheurs, qu'aucun ne s'est encore échappé
(à moins que la personne qui en ait rencontré un ne soit
plus là pour nous le dire !)

La Manzanilla est un petit village
sympathique avec une multitude de restaurants cantines, petites
boutiques et maisons colorés. Des canadiens et américains
y élisent domicile un peu plus chaque année mais
l'âme mexicaine est encore présente heureusement.

Nous resterons à la Manzanilla
plusieurs jours, profitant de ce cadre idyllique et des joies de la
mer. Les enfants sont ravis car ils rencontrent des petits canadiens en
vacances avec qui ils peuvent jouer. D'ailleurs, on ne les voit presque
pas car ils passent toute la journée dans l'eau et prennent de
belles couleurs.
Nous rencontrerons plusieurs couples français et nous
sympathiserons avec une famille de canadiens du Manitoba venus passer
les fêtes de Nöel au Mexique.

Nous passerons aussi un peu de temps
avec un couple charmant de québecois, Luc et Carmen . Ils nous
rappellerons tout ce que nous avons aimé dans la province de
Québec : la gentillesse et la chaleur des gens. Le rendez-vous
est pris pour revoir le Québec sous la neige

Nous profitons pendant 4 jours de
couchers de soleil magnifiques d'autant plus que nous avons
décidé de quitter la côte pacifique pour aller
découvrir l'intérieur des terres et marcher sur les
traces des conquistadors espagnols. Guadalajara sera notre
première étape.
GUADALAJARA
UP
Mardi 4 Janvier 2005. Nous quittons
la côte pacifique avec le sentiment d'en avoir bien
profité mais surtout avec l'envie de voir autre chose de ce pays
qui nous surprend chaque jour un peu plus. Nous empruntons donc une
route montagneuse très sinueuse puis traversons des plaines
agricoles pour arriver à Guadalajara. Nous retrouvons les cactus
du Nord pour le plus grand plaisir des enfants et nous croisons un
"cow-boy" mexicain, lasso au bras avec son troupeau de vaches. Cela
nous change des bisons de Yellowstone !

Guadalajara est la seconde ville du
Mexique et notre première grande ville mexicaine mais nous irons
en fait chez nos amis (rencontrés à la plage de Lo de
Marcos) à San Pedro de Tlaquepaque qui est située dans la
banlieue sud est de Guadalajara. C'est une ville riche qui a fait sa
réputation grâce à ses céramiques et l'art
du bois, du bronze, du verre...
Au centre de Tlaquepaque, un immense patio entouré d'une
multitude de restaurants aux couleurs vives du Mexique : "El Parian",
où nous prendrons un peu nos quartiers car Martin et Lourdes,
nos hôtes, y exploiten 2 restaurants.

Au centre de la plus grande cantine
du monde, comme l'appelle Martin, un petit kiosque où les
Mariachis viennent chanter avant de passer de table en table. Nous
sommes conquis par l'ambiance que crée cette musique typique de
la région de Jalisco où se mêlent trompette,
violon, contrebasse, guitares et une vraie voix de ténor.
Dorénavant notre vie va changer, nous vivrons dans le
camping-car au son de" MEJICO, MEJICO" et Bertrand sera mon mariachi
à moi !

Mais ce qui va changer aussi, c'est
que nous comptons de nouveaux amis de l'autre côté de
l'Atlantique car ces 4 jours seront inoubliables. Martin, Lourdes et
leurs 3 garçons, Sylviano, Martin et Pedro ne sauront que faire
pour nous être agréable. Pensant passer une journée
à découvrir Guadalaja, en dormant devant chez eux et en
suivant leurs bons conseils, nous aurons le plus grand mal à les
quitter au bout de quatre jours, en partageant leur quotidien.
Ils nous feront goûter à toutes les
spécialités de leur région en commençant
dès le petit déjeuner par "el menudo" : des tripes dans
leur jus que l'on mange à l'aide d'une (voire de plusieurs...)
tortillas et beaucoup de chile pour Bertrand qui fera son premier acte
de bravoure, des "frijoles" (haricots rouges) sur des petites
crêpes de maïs ("sopes"), on démarre la
journée en beauté ! Nous aimerons les enchiladas
(tortillas fourrées), tacos de toute sorte, pozole (soupe de
poulet au maïs) et même cactus à la pôele.
Malgré nos reticences, ce dernier nous surprendra par son
goût de haricot vert citronné. N'oublions pas les fruits
de toute sorte, goyave, mangue, papaye mais aussi le tamarin au
goût amer.
Enfin, nous boirons de la "Jamaïca", boisson sucrée
préparée avec des fleurs rouges séchées et
ressemblant un peu à de la grenadine.
On adopte dorénavant le café à la cannelle.

Les enfants prennent aussi beaucoup
de plaisir pendant ces quatre jours, il faut dire que Pedro et Martin
les emmènent partout où les enfants aiment aller : chez
le marchand de glace ou dans des salles de jeux électroniques ou
encore boire un pepsi au restaurant de Martin. Ils feront aussi de la
trottinette dans les rues piètonnes ou joueront au billard dans
leur maison. Dès que ce sera possible nous irons les chercher
à l'école, ils terminent leur journée vers 14H30
et nous visiterons leurs classes. Marion est impressionnée par
l'uniforme que portent tous les écoliers.

Notre Martin a, quant à lui,
définitivement adopté la vie mexicaine, il continue
à dire bonjour de la main à tous les mexicains qu'il
croise, ce qui lui vaut un succès total. Il fait une fête
totale à toute la famille chez qui nous sommes et ne lâche
la main de Pedro ou de Martin junior sous aucun prétexte, il les
appelle d'ailleurs tous "titine". Dans les restaurants, s'il y a des
enfants, il s'empresse d'aller à leur rencontre surtout les
jolies petites mexicaines et avec sa chevelure blonde, il est toujours
bien accueilli ! Bref, c'est notre mascotte que vous voyiez ci-dessous
épuisé de tant de fiesta mexicaine et il s'est endormi au
son des trompettes des Mariachis!

Lourdes et Martin nous
emmèneront visiter Chapala, petite ville proche de Guadalajara,
très connue pour son grand lac naturel et son climat très
doux. Nous passerons un peu de temps dans leur maison de weekend
située à proximité.

Martin nous servira de guide à
Guadalaja où nous visiterons la magnifique Cathédrale aux
2 clochers jumeaux, le palais du gouverneur où sera signé
l'indépendance du Mexique et l'abolition de l'esclavage, la
place de la libération (Miguel Hidalgo installera à
GUADALAJARA le premier gouvernement révolutionnaitre en 1820 qui
ne durera qu'un an) et le marché couvert rempli de petites
cantines. Nous serons frappé par la ferveur des mexicains pour
leurs saints et surtout pour la vierge de Guadalupe qui est la "reine"
des mexicains. C'est un peu notre vierge de Lourdes avec à la
place de Bernadette, un petit berger nommé Diego. Les Mexicains
l'adorent et nous rencontrons sa statue toujours couverte de fleurs
dans les églises ou sur la route dans des petites chapelles ou
encore peinte sur les maisons.
Ce qui nous choquera aussi, ce sont les statues du Christ en souffrance
pendant son chemin de croix ou même sur son lit de mort. Ces
représentations sont grandeur nature et marqueront beaucoup les
enfants. Les mexicains embrassent ce Christ ou pleurent même
devant lui. Nous nous demandons si de voir aussi crûment ce qu'a
enduré le fils de Dieu pour nous, n'explique pas, en partie,
pourquoi les offices des églises mexicaines sont aussi suivis ?

Dans les rues piètonnes,
Martin ne résistera pas à l'envie de faire goûter
à Bertrand un verre de "tejuino con nieve", jus de maïs
glacé. Bertrand s'avouera vaincu sur cet essai là,
impossible de terminer, il faut avoir le foie mexicain ! Ici tout est
fait à base de maïs aussi bien les plats que les desserts,
que les tortillas .... jusqu'aux osties qui ont aussi le goût de
maïs.

Avec eux, nous fêterons les
rois le 6 janvier et se joindrons à nous la seconde famille que
nous avions rencontré à Lo de Marcos, Armando qui est
garde du corps du maire de la ville et qui impressionnera beaucoup
Thomas avec son vrai revolver, sa femme Laetitia et leurs deux enfants
Armando et Monica. Nous dégustons des grandes couronnes de
brioches (la rosca de los Reyes), couvertes de fruits confits avec un
chocolat chaud à la cannelle et mon chanteur de mari leur
interprétera "Mexico" de Luis Mariano. Que de bons moments !

Samedi 8 Janvier. Il nous faut nous
quitter, non sans mal d'ailleurs, les enfants pleurent et nous on se
sent vraiment triste mais la route est encore longue. "Ce n'est qu'un
aurevoir" c'est sûr, ils viendront nous voir en France ou bien
nous retournerons à Tlaquepaque !
Nous repartons avec des CD des Mariachis, une vierge de la Guadeluppe,
un christ sculpté en bois, un chapelet de la patronne de
Guadalajara, nous voilà sous bonne protection, soyez
rassurés !
Etat de GUANAJUATO
GUANAJUATO
UP
C'est une très jolie ville
multicore, à l'architecture coloniale. Nous découvrons
avec plaisir dans ses petites ruelles étroites débouchant
sur des petites places ombragéeset ses nombreuses églises
à l'architecture raffinée.
Cette ancienne ville minière très riche (elle a fourni
jusqu'en 1850 plus de 20% de l'argent mondial) reconvertie en ville
touristique a la caractéristique d'être construite au
dessus d'une multitude de tunnels aux voûtes en pierre qui furent
le lit de l'ancienne rivière. C'est un véritable
labyrinthe que nous testerons avec le camping-car, pensant ne jamais en
sortir.

Avant de partir, nous nous offrons
une petite pause bien méritée en dégustant un
"tosta", petit sandwich à l'avocat, viande de porc et chile
acheté dans un petit "boui-boui" de rue. Les enfants adorent et
nous aussi.

Nous dormirons sur le parking d'un
hôtel sur les hauteurs de la ville moyennant une petite "propina"
au gardien.
SAN
MIGUEL DE ALLENDE
UP
Dimanche 9 janvier. La route que nous
empruntons nous fait penser à l'Andalousie, au détail
près que les oliviers sont remplacés par des cactus.
Nous avons eu un vrai coup de coeur en arrivant à San Miguel de
Allende, ville également très marquée par
l'époque coloniale. A l'origine, c'est un frère
franciscain qui fonda une mission en 1542. Les espagnols ont ensuite
établi leurs quartiers pour protéger la route de Mexico
aux villes productrices d'argent. Par la suite, elle joua un rôle
important dans la révolte pour l'indépendance du Mexique
en 1810.
Son charme a séduit une importante communauté
d'américains qui s'est installée et a
rénové de magnifiques maisons. De son côté,
le gouvernement a souhaité protéger San Miguel en la
déclarant monument national.

Tout à fait dans les couleurs
de cette maison, Martin a bien failli servir de petit ange
potelé pour garnir une corniche sculptée !

En gravissant la colline sur laquelle
est fondée San Miguel, nous découvrons au détour
d'une ruelle la "Escuela de Bellas Artes", San Miguel a
développé de nombreuses écoles d'art, qui a
été initialement un monastère. Ses arcades et ses
couleurs ocre et sienne nous séduisent particulièrement.

On peut dénombrer une dizaine
d'églises dans le centre de la ville, certaines ont
été fondées par des jésuites, d'autres par
un monastère Franciscain, toutes construites au 18ème
siècle mais très différentes dans leurs
architectures.L'église de San Miguel Arcangel, située sur
la place centrale de la ville nous surprendra avec son unique tour de
style gothique et ses tons rosés.

Sur les bons conseils d'une
mexicaine, nous nous installerons pour la nuit dans une rue assez
large, "muy tranquillo", bordée de maisons d'américains.
En pleine nuit, nous sommes tirés de notre sommeil par un
énorme bruit : quelqu'un nous est rentré dedans. Le temps
de reprendre nos esprits, Bertrand est dehors mais la coccinelle qui
nous a heurté prends la fuite, vraisemblablement un chauffard un
peu ivre. Heureusement, les dégats semblent minimes, il nous a
très superficiellement accroché au niveau de l'angle de
l'habitacle mais nous avons eu très peur. Le coeur battant, nous
avons le plus grand mal à nous rendormir, mesurant à ce
moment précis combien ce voyage peut s'avérer
imprévisible. Le matin, nous sommes heureux de constater que la
carrosserie n'est pas touchée, seule la fibre de verre est
arrachée. Quelle chance nous avons eu !
Etat
de MICHOACAN - Santuario MARIPOSA MONARCA
UP
Lundi 10 janvier. Une demi
journée de route nous est nécessaire pour atteindre le
sanctuaire des papillons situé au sud de San Miguel et à
côté de Morelia. Nous quittons les grands axes, pour
emprunter une petite route pleine de trous et de" topes". Le paysage
ressemble à la savane africaine et nous avons vraiment le
sentiment d'être seuls au bout du monde.
Puis, nous commençons
l'ascension, le sanctuaire est, en effet, situé à 3400 m
d'altitude. Nous quittons la savane pour la montagne et
découvrons un paysage semblable à ceux du Canada (!),
avec une forêt immense de pins. Nous sommes très
étonnés mais ce qui va nous étonner encore plus
c'est la route.
Nous traversons un village avec beaucoup de mal du fait de la pente et
de l'état de la chaussée. Nous attaquons la grande
montée à la sortie du village en première jusqu'au
sommet... une énorme topes nous ayant fait perdre le peu de
vitesse que nous avions.
Le jour baisse et nous arrivons avec beaucoup de difficultés (le
moteur a bien failli chauffé) devant "la réserve de la
biosphère de Mariposa". Il n'y a en fait rien aucune
infrastructure pour nous recevoir seulement un poste de militaires car
nous sommes à la frontière de deux régions.
Un militaire nous indique que l'entrée du sanctuaire est
à 3Kms au bout d'un petit chemin à l'état
très précaire. Nous tentons l'ascension, espèrant
pouvoir dormir à l'entrée du site. Plus un bruit dans le
camping-car, nous tentons de venir à bout de ce chemin digne
d'une piste de 4X4 et notre véhicule cahote, craque de tous
côtés et s'arrête au milieu de la dernière
pente.
Nous rebroussons chemin, fatigués, tendus et décidons de
dormir devant la caserne des militaires où la
sécurité sera maximun à moins d'un coup
d'éta.
Le lendemain nous retentons
l'ascension avec un guide et Victoire nous grimpons ! Pour atteindre le
sanctuaire, il nous faut marcher pendant 3kms dans une poussière
épouvantable mais au milieu d'une forêt de pins. Nous
souffrons pendant tout le chemin, nous sommes à plus de 3400
mètres et nous avons perdu l'habitude de marcher. Au fur et
à mesure que nous approchons, des papillons volent autour de
nous de plus en plus nombreux.
Arrivés au sanctuaire, ce sont
des milliers de papillons "les monarcas" qui nous entourent et qui
s'aggrippent aux branches des pins. On dirait qu'il pleut des papillons
!
Ces papillons viennent du Canada , on aurait presque pu les
emmener...., à partir du mois de novembre, ils s'installent
à cet endroit, les mâles s'accouplent puis meurent (Marion
me dira que si elle était un papillon, elle ne s'approcherait
d'aucune femelle !), tandis que les femelles repartent vers le Texas ou
la Floride pour déposer leurs oeufs avant de mourrir
elles-mêmes. Lorsque les papillons sortent de leurs cocons, ils
repartent au Canada pour recommencer ce phénomène
migratoire. C'est vraiment étonnant.
Autour de nous, des papillons meurent et jonchent le sol. D'autres
tourbillonnent et nous tendons nos bras pour qu'ils viennent se poser,
Martin en a un qui se pose sur sa tête. Quel spectacle !
Pour redescendre, nous prenons un
cheval pour la plus grande joie des enfants qui montent deux par deux.
Martin a fier allure et pose pour son cousin Louis qui adore les
caballo.
DEVINETTE
:
UP
AVEZ-VOUS REMARQUE QUELQUE CHOSE
ENTRE SES DEUX PHOTOS ?
Je vous donne un indice : le
camping-car est beaucoup plus léger maintenant .....
Le
quotidien mexicain de 6 "el gringos"
UP
Tout d'abord, en terme
d'approvisionnement en eau, il nous faut être vigilant, il n'est
pas aisé de remplir nos 210 litres de réserves qui sont
vidées en 3 jours maximum. Cependant et assez rapidement (
ça doit s'appeler l'instinct de survie ), nous avons
trouvé le filon : les Pemex (stations essence mexicaines ayant
le monopole et qui n'acceptent que le paiement en liquide....),
dès que nous faisions le plein, nous en profitions pour utiliser
leur robinet d'eau. Un peu de chlore et le tour est joué.
En terme de commodités,
inutile de vous dire que les douches et les toilettes sont plus que
rudimentaires, c'est là que nous apprécions notre
autonomie en camping-car !
Les campings ne sont pas très
courants sur notre route sauf à vouloir se rendre dans les
endroits très touristiques et retrouver les canadiens et les
américains qui viennent y lézarder pendant 4 à 5
mois. Heureusement, il a toujours été possible de dormir
sur des parkings d'hôtels, des places publiques, ruelle calme
(... une seule fois) ou sur des plages en nous regroupant à
plusieurs .... Nous n'avons jamais dormi sur les Pemex, bien que les
ayant utilisés pour l'eau, mais il semble que ce soit courant
pour les routards. Nous prendrons connaissance au cours du voyage de
l'existence d'un guide le "Church & Church", du nom de ses auteurs,
véritable bible des camping-caristes nord américain. Nous
les rencontrerons, d'ailleurs, au camping de San Christobal en pleine
rédaction de leur mise à jour. C'est ce guide qui nous
permettra de trouver les quelques bonnes adresses de notre fin de
voyage.
En terme de courses alimentaires,
nous nous approvisonnons chaque fois que nous sommes dans les grandes
villes dans les supermarchés locaux très bien
achalandés. Sinon, il y a toujours plein "d'abarrote du coin",
petites épiceries de quartier disposant de produits basiques.
Enfin, nous privilégions les marchés et les vendeurs
ambulants pour acheter les fruits, les légumes et les poulets
rôtis.
Nous sommes devenus vraiment mexicains depuis que nous consommons du
maïs à gogo, avec un petit faible pour les tostadas
(grandes chips de maïs) qui nous calent bien. Nous achetons
très peu de viande, préférant la consommer
déjà cuisinée, et restons de gros consommateurs de
pâtes.
Martin est nourri au "le lait", à l'ananas et au melon. Il a un
gros faible pour les "tapes à la mayo", comprenez pâtes
à la mayonnaise. Thomas est toujours insatiable, il nous
angoisse à chaque fois qu'il annonce "j'ai un peu faim".
En terme de lavomatic, nous sommes
passés du self système aux "lavanderia" qui se chargent
de tout (lavage, séchage, pliage) moyennant un prix au kilo, ce
qui ne nous arrange pas du fait de la coquetterie de Marion. Par
contre, nous n'en trouvons pas partout et lorsque nous faisons laver
notre linge, il nous faut rester au moins deux jours sur place le pour
récupérer.
Etat de
VERACRUZ - VERACRUZ : une erreur de parcours mais un repos bien
mérité.
UP
Mercredi 12 janvier
Après ces quelques jours
d'événements et de fatigue accumulée, nous
décidons de nous rendre à Veracruz dans le golf du
Mexique.
A ce stade du voyage, il nous faut vous avouer que bien que nous
vivions une aventure extraordinaire, il existe une tension latente
quasi permanente qu'il nous faut gérer. La responsabilité
de nos 4 enfants, bien sûr, mais aussi l'inconnu total vers
lequel nous voguons, tant en terme de sécurité que de
rencontres et la gestion du quotidien en sont les principales raisons.
Cette tension ne se fait sentir que dans des moments de grande fatigue,
de changement de pays (lorsqu'il faut se réadapter à un
nouvel environnement) ou après un événement
marquant (la voiture qui nous est rentrée dedans en pleine nuit
à San Miguel par exemple). A ces moments se posent toujours les
questions du bien-fondé de cette vie de nomade. A chaque fois
pourtant, l'envie collective de poursuivre cette aventure a
été la plus forte. Et puis, il nous faut reconnaitre que
nous avons toujours eu beaucoup de chance jusqu'à présent.
C'est dans cet etat d'esprit que nous
avons pris la route pour Veracruz, espèrant trouver un cadre
propice au repos au bord de la mer. Ce choix occultant la destination
d'Oaxaca compte tenu du temps qui passe très vite et du nombre
de pays qu'il nous reste à visiter.
Environ 500kms nous séparent
de Veracruz. Nous décidons de traverser Mexico city selon
l'itinéraire indiqué par un mexicain averti. La
traversée se passera sans encombre malgré la circulation
dense. Nous ne résistons pas cependant à vous raconter
une petite anecdote rigolotte.
Lors d'un changement de direction, Bertrand s'arrête près
d'une voiture à priori officielle pour confirmer le bon
itinéraire. La personne nous demande de nous garer et nous
indique que nous avons commis une infraction. Première surprise
! Son apparence est pourtant loin d'être celle d'un officier de
police : mal rasé , pas d'uniforme... Bertrand discute mais
notre homme ne veut rien entendre et demande le permis de conduire. On
se sent mal parti. Bertrand lui propose d'aller au commissariat et
celui- ci nous demande alors d'où nous venons . Bertrand lui
explique que nous venons de France, de Lisieux où la petite
"Thérèsita" a vécu. Il lui montre une image que
nous avons de Sainte Thérèse et notre homme n'est plus le
même, il nous demande si il peut garder cette image et nous
souhaite un bon voyage ! Incroyable mais vrai !
La route sera longue surtout pour
Bertrand qui conduit presqu'une infirmerie tant nous avons tous
attrapé un bon coup de froid. Dans les terres, les
journées sont très chaudes mais les soirées et
nuits très fraiches. Nous traversons Veracruz qui se
présente à nous comme une grosse ville portuaire, la
côte est un peu décevante par rapport à la
côte pacifique et nous partons à la recherche d'un camping
confortable, ce soir c'est sûr nous avons envie et besoin d'un
peu de luxe.
Mais ce n'est pas notre jour, malgré nos recherches, impossible
de trouver un camping.
Nous déclenchons "le plan ORSEC"....en cas de fatigue ou de coup
dur, nous nous étions promis de faire un hôtel et bien ce
soir, nous nous laissons aller, nous nous offrons une chambre familiale
dans un petit hôtel sympa avec une piscine. Les enfants sont aux
anges et nous, on souffle un peu. Ce soir, grand lit, douche chaude
à volonté et on se laisse vivre, cela fait du bien !
Et puis, il y a une
télévision, comme vous pouvez le voir les enfants sont
captivés par l'image... mais seulement entre deux plongeons.
De Veracruz, nous ne vous en
parlerons pas parceque nous n'en avons rien vu. En effet, le lendemain
nous trainons à l'hôtel et tentons une sortie vers une
galerie marchande parce que notre Martin a deux ans demain et que nous
voulons lui trouver un petit cadeau !
Il y a un vent très violent et la mer est agitée, nous
prenons plein de poussière dans la figure. Nous ne pouvons nous
empêcher de penser à la catastrophe qui a eu lieu en Inde,
même si nous l'avons suivi de très loin, c'est angoissant
de voir les éléments déchainés.
Le soir, l'hôtel nous autorise à dormir gratuitement sur
le parking. Nous décidons de quitter Veracruz le lendemain
après cette vraie journée de repos pour finalement
descendre à ....Oaxaca. Tous les guides en parlent, cela nous
semble une erreur de pas y aller. Tant pis pour les kilomètres
en trop, nous avons repris nos esprits et Oaxaca est un passage
obligé.
Vendredi 14 janvier. 2 ans
déjà !!! Un joyeux réveil pour Martin au son de
"feliz comples anos". Il ne semble pas très bien comprendre ce
qui se passe ....

mais prend beaucoup de plaisir
à essayer de souffler ses bougies (que Luc lui souffle en fait,
en douce !) ....

et surtout se régale de son
gâteau d'anniversaire !

La route jusqu'à Oaxaca est
une "scénic road" (c'est l'expression américaine la plus
appropriée). Si le réseau routier normal est en mauvais
état, les autopistas sont quant à elles plutôt
bonnes, elles coûtent d'ailleurs une fortune (on paye au nombre
de roues et heureusement nous n'en avons que 4). Mais l'autoroute qui
descend de Mexico à Oaxaca est digne d'un travail de titan, nous
sillonnons entre les montagnes de la Sierra Madre occidentale dans un
paysage magnifique. Nous achetons un très joli petit camion
mexicain en bois pour Martin à des locaux installés sur
le bord de l'autoroute !
OAXACA - Etat
de Oaxaca.
UP
Samedi 15 janvier. Nous arrivons
à l'entrée de la ville avec le soleil couchant. Oaxaca
est une ville située à 1500 m d'altitude (c'est la
moyenne de la plupart des villes à l'intérieur du pays).
C'est une grande ville et nous ne savons pas où dormir. Au
moment où l'on se met en quête d'un point de chute, un
mexicain sympathique nous interpelle en voiture et nous propose de nous
emmener jusqu'à un camping. Nous acceptons trop contents de
cette aubaine et nous le suivons au travers de la ville où il
nous dépose sans rien nous demander en échange. Les
mexicains sont vraiment des gens adorables.
Nous suivons le conseil de
découvrir Oaxaca en laissant le camping-car au camping car il
est difficile de se garer nous dit-on. Nous empruntons le bus qui nous
dépose près du centre. Nous tombons tout de suite sous le
charme de cette grande ville empreinte d'une forte architecture
coloniale et qui se différencie des autres villes par son grand
nombre d'indigènes vêtues de couleurs très vives.
Ces populations qui appartiennent à des communautés
très différentes ont permis aux espagnols de tenir cette
ville sous leur domination sans menace réelle, du fait de leur
manque d'unité. La plupart de ces indigènes descendent
des Zapotecs avant qu'ils ne soient conquis par les Aztèques au
11 ème siècle.
Nous profitons de l'ambiance de la
place du Zocalo ombragée de grands arbres et entourée
d'arcades. Des vendeuses proposent, ballons, écharpes et tissus
brodées et les cireurs de chaussures attendent des clients . La
cathédrale qui préside la place est décorée
de tableaux de peintres espagnols du 17ème siècle.

Nous découvrons le
marché couvert où se cotoient marchands de vannerie, de
tapis, de vêtements, de pain, de sucreries, mais aussi de
poissons, de poulets, de viande .... Il y a aussi du chocolat,
spécialité de la région que nous goûterons
un peu plus loin avec de l'ananas frais. Nous manquerons les vendeurs
de sauterelles sans regret pour la dégustation !

Nous assistons avec beaucoup de
plaisir à une parade bruyante et colorée,
organisée pour les 15 ans d'un collège. Les classes
défilent en tenue traditionnelle en dansant et en lançant
des bonbons. Cela nous en dit long sur les carnavals qui se font au
Mexique, on sent vraiment qu'ici ils ont le sens de la fête.

Nous suivons cette joyeuse troupe
dans les rues piétonnes jusqu'à la Basilique de la
Soledad, dédiée à la patronne de Oaxaca, la vierge
de la Solitude. Cet édifice du 17ème siècle nous
impressionne par sa richesse intérieure. L'ensemble des murs et
de la voûte sont sculptés ou peints et dorés
à l'or fin. De multiples chapelles plus richement
décorées les unes que les autres sont
dédiées à la vierge de Guadelupe, au Christ et
bien sûr à la vierge de la Soledad couverte d'or.

Nous reprenons le bus pour rentrer et
il nous arrive une mésaventure très drôle. Notre
conducteur a une conduite très nerveuse et une vraie tendance
à appuyer sur le champignon ! Après quelques
kilomètres à grande vitesse au travers de la ville, le
bus s'arrête et notre chauffeur disparait. A sa place, un
policier en uniforme monte et nous déclare que le chauffeur a
commis une infraction au code de la route (on est guère
étonné !) et que, de plus, il n'est pas en possession de
son permis de conduire (à supposer qu'il en ait eu un ...). Il
nous indique que nous devons descendre du bus pour en prendre un autre
et que pour cela le chauffeur va nous rembourser notre ticket. S'en
suit des discussions, des rires (ils doivent être
habitués)et tout le monde se lève. On attend encore 5
minutes dans le bus lorsque comme par miracle notre chauffeur
réapparait et se réinstalle au volant comme si rien ne
s'était passé ! On entend les gens demander au chauffeur
combien de "morbida" (backchich) il a versé... Est-ce un exemple
de cette corruption soit-disant si courante au Mexique? Il nous a fallu
l'expliquer plusieurs fois aux enfants qui étaient très
intrigués par cette histoire.
MONTE
ALBAN
UP
Le lendemain nous attendait une autre
découverte : notre premier site préhispanique. Il s'agit
de la cité de Monte Alban située à quelques
kilomètres de Oaxaca et dominant toute la vallée à
2000m d'altitude.
Les Zapothèques, peuples d'agriculteurs sédentaires,
établirent une ville au sommet d'une colline pour être
plus proches de leurs dieux. Cette cité formant un ensemble
d'édifices impressionnant connut son apogée entre 350 et
500 après JC. Ce fut le plus grand centre politique,
économique, scientifique et culturel du monde Zapothèque
(totalisant environ 25000 personnes) . Aucune explication
définitive n'a pu être trouvé concernant le
déclin total de cette capitale au 8ème siècle. Ce
sont les Mixtèques qui les remplacèrent ensuite pour en
être chassés au XI ème siècle par les
Aztèques.

Nous sommes tous très
excités de découvrir les temples, surtout Luc qui
attendait cela depuis le début du Mexique (même si il
parlait plutôt des temples mayas) et ébahis par la
beauté du site. La lumière est splendide et fait
ressortir les tons dorés des édifices. En gravir les
marches nous donnent le sentiment de remonter le temps. Nous avons une
vue à 360 degrés sur la vallée et on comprend
aussi le choix stratégique de l'emplacement.

Nous découvrons
l'édifice du jeu de pelote (précurseurs des basques ??
à priori rien à voir si l'on en croit la forme !), les
temples de cérémonies diverses, le palacio servant de
résidence. Nous admirons les pierres tombales gravées ou
sculptées de danseurs. C'est vraiment magique d'être
là

La route que nous
réemprunterons pour descendre vers le Chiapas nous fera
sillonner sur une route de montagne tortueuse et infinie. Heureusement
les paysages seront superbes. Partout, les couleurs automnales de cette
montagne aride seront relevées par le vert des cactus de toute
forme et le bleu gris des "aguave" cultivés pour fabriquer la
fameuse tequila et aussi le "mezcal" (eau de vie additionnée de
petits vers vivants trouvés dans la plante qui ont des vertus
hallucinogènes et qui ont dû inspirer les bronzés
font du ski !).

Cette route infinie nous oblige
à rouler de nuit pendant une cinquantaine de kilomètres
jusqu'à Tehuantepec, première grande ville que nous
rencontrons où nous trouvons un parking d'hôtel pour
dormir. Nous comprenons le danger de ces routes non
éclairées, pleines de trous et sur lesquelles il y a
toujours un homme en vélo, une vache ou un âne qui se
promène.
Lundi 17 janvier. Nous reprenons la
route vers Tuxtla et le vent que nous avons rencontré à
Tehuantepec souffle avec une vigueur folle. Encore une fois,
l'idée de la catastrophe en Asie nous poursuit, nous n'avons
qu'une idée se dépêcher de rentrer dans les terres
même si Bertrand a le plus grand mal à tenir la route.
Nous apprendrons un peu plus loin que le vent est courant dans cette
région mais sa force est vraiment inquiétante.
L'ETAT DU
CHIAPAS
UP
Au fur et à mesure que nous
progressons vers le Chiapas, nous rencontrons des femmes vêtues
de blouses magnifiques brodées dans des tons fuchsias, elles
sont souvent coiffées de deux nattes avec parfois un ruban de
couleur vive à l'intérieur. Elles appartiennent à
une communauté indienne, descendant des mayas et vivent avec des
coutumes propres à leur communauté. La plupart d'entre
elles vendent de l'artisanat. Nous voyons aussi pour la première
fois des vélos taxis.
Le Chiapas est une des régions les plus riches du Mexique en
terme de ressources économiques (pétrole, gaz,
café, maïs..) mais aussi la plus pauvre en terme de de
conditions de vie. Nous apprenons qu'un tiers de sa population vit en
dessous du seuil de pauvreté et cela touche essentiellement les
populations indigènes qui ne sont absolument pas
intégrées à la population mexicaine.
Il y a seulement 10 % d'indiens au Mexique mais 1 million dans
l'état du Chiapas Mexique, soit un tiers de la population de
cette région.
En 1994, le mouvement révolutionnaire des Zapatistes a
essayé d'alerter les autorités mexicaines sur ce
problème en prenant les armes. Leurs revendications sont
claires, ils souhaitent la reconnaissance de leur peuple et de leur
culture mais aussi le droit à la terre, à l'eau et
à l'électricité, aux soins et à
l'éducation. A ce jour, aucune amélioration notable des
conditions de vie des indiens n'a été constatée et
la lutte continue..
Nous ne ressentirons cette
pauvreté que petit à petit. En effet, une première
halte à Ocozocoautla dans un camping très original nous
fera prendre la mesure des difficultés de cette région.
Les supermarchés de cette petite ville n'étant rempli que
de produits très basiques, pas de viande et très peu de
produits laitiers type yaourt ou fromage. Anecdote ou habitude, dans le
petit supermarché où j'irai la caissière me
donnera un paquet de chewing-gum pour me rendre en partie la monnaie !
El Hogar
Infantil
UP
Notre camping très original
n'était rien d'autre qu'un orphelinat doté de 3
emplacements de camping. L'ambiance familiale et l'accueil chaleureux
qui nous est fait nous plaisent tout de suite. Soixante dix enfants de
6 à 18 ans, filles et garçons, élevés dans
une structure simple mais agréable avec un grand terrain. Tous
semblent s'entendre parfaitement, les plus grands veillant sur les plus
petits et cela respire la joie de vivre.
A l'origine c'est un américain qui, à la suite d'un de
ses voyages, a créé une fondation pour financer une
structure pour l'éducation d'orphelins mexicains .

L'accent est mis sur
l'éducation scolaire, tous travaillent dur mais chacun participe
aussi à la vie collective : lessive, vaisselle, travail de
jardin .... Depuis 40 ans, cela fonctionne bien et nous rencontrons le
directeur et un surveillant issu des rangs de cet orphelinat. Ils
feront tout pour nous être agréable et nous passerons deux
jours très sympas avec eux. Les enfants sont ravis : Thomas et
Luc se sont fait embarqués dans les matchs de foot, Marion s'est
trouvé des copines qui seront très excitées de
visiter le camping-car. Ils iront d'ailleurs les chercher à
l'école le lendemain en bus.

Martin est à nouveau la
mascotte de l'orphelinat et il passe son temps à aller prendre
la main des enfants pour aller jouer ou se promener. La plupart du
temps il est entouré d'une petite cour de filles qui
l'embrassent et ne le lachent pas !

Le dernier soir, nous passons un
petit moment avec l'ensemble des enfants pour se présenter,
prendre une petite photo familiale sympathique et leur promettre que
nous parlerons d'eux en France !

Si vous le souhaitez, vous pouvez leur envoyer des
vêtements, chaussures, médicaments (ils en ont vraiment
besoin) et/ou faire un don à la fondation située aux USA,
nous sommes sûr que cet argent leur arrive et leur est vraiment
utile, voici les coordonnées :
Hogar Infantil Inc. of Texas - PO Box 7049 Salem
Oregon 97303 - 00031 USA - email : hogar2@aol.com
Nous leur avons promis de ne pas les
oublier. " A todos, gracias por su acojida, no le olbidaramos y
bravo por lo que hace"
TUXLA
UP
Capitale du Chiapas, cette ville est
très réputée pour son zoo, le plus beau du
Mexique, et son canyon, le"Sumidero".
Mercredi 19 janvier. La visite du zoo
nous a beaucoup plu parceque, tout d'abord, cela nous a permis de voir
la plupart des animaux du Mexique que nous n'avons pas beaucoup
rencontré (à part les caïmans de la Manzanilla !) et
de les retrouver dans leur environnement naturel, c'est à dire
la jungle, environnement complétement recréé dans
le zoo.

Nous avons adoré observer les
crocodiles, les tortues, les perroquets multicolores, les toucans et
quetzals (oiseau fétiche souvent représenté dans
les fresques ou sculptures mayas) et les singes. Les énormes
araignées toutes plus velues les unes que les autres, les
scorpions et la multitude de serpents mexicains nous ont permis de
réfléchir sur nos futures et éventuelles balades
dans la jungle !

Les enfants ont eu petit coup de coeur pour l'amarilla, un gros rat
nocturne enveloppé d'une sorte d'énorme armure, on le
croirait sorti tout droit du Moyen Age!
N'oublions pas les pumas, les jaguars, les tapirs mais aussi les
magnifiques oiseaux mexicains, nous en avions observé certains
au cours de notre route à cause de leurs couleurs incroyables :
rouge vif, bleu turquoise et vert et nous retrouvons "l'espatula", un
grand oiseau aux couleurs du flamand rose et au bec en forme de spatule.
Voici un couple d'une espèce assez rare que nous n'avons pas
réussi à identifier avec leurs drôles de chapeaux,
n'hésitez pas à nous contacter si vous trouvez la moindre
information les concernant ! Non, non, ils ne sont pas fatigués
!

Nous dormirons sur le parking
gardé du zoo avec en bruit de fond le cri des singes et autres
bêbêtes sympathiques. Superbe journée.
En ce qui concerne le canyon de
Sumidero, nous ne vous en parlerons presque pas: au bout de trois
miradors nous avons abandonné la promenade.... tellement fade en
couleurs et austère en terme de relief en comparaison du grand
Canyon américain (j'espère que l'on ne vous
paraîtra pas trop blasé ?).
Nous filons sur Chiapa de Corzo
où se tient la feria du village jusqu'au 21 janvier. Nous sommes
très contents parceque c'est la première fête que
nous voyons au Mexique et nous ne serons pas déçus. La
ville est bouclée et nous arrivons à pied au centre pour
tomber dans une parade multicolore : les femmes sont parées de
robes en dentelle noire brodées de fleurs aux couleurs vives et
ont rassemblées leurs cheveux dans des chignons
agrémentés de rubans rouges, même les toutes
petites filles portent cette robe dans les bras de leur maman ; les
hommes portent des masques en bois représentant des visages de
conquistadors, des "touffes" blondes (on croirait vraiment qu'ils ont
récupéré des poils de balai pour les fabriquer !
), des pantalons recouverts de paillettes et portant l'effigie du
Christ, de la Vierge de Guadelupe et une cape aux couleurs vives en
laine... idéal pour garder la fraîcheur sous un soleil de
plomb !

Marion ne résistera pas
à se faire photographier avec ces jolies mexicaines, Martin,
lui, est un peu impressionné !

Les enfants sont très
intrigués par les masques inexpressifs des garçons. Nous
suivrons la procession au son des maracasses, de la fanfare et des
pétards. Nous apprendrons que les costumes portés
retracent l'histoire d'un couple de conquistadors espagnols dont
l'enfant malade aurait été confié aux mexicains
qui l'auraient guéri.

Cette feria dure toute une semaine et
nous a semblé très authentique. A tel point que nous y
sommes restés que deux heures car nous étions
pratiquement les seuls touristes et l'ambiance commencait à
chauffer un peu du côté des hommes, entre la chaleur et
les nombreuses bières bues.
Nous continuons notre route vers San
Cristobal de Las Casas, où nous rencontrons Fabrice et Cathy un
couple installé à Biarritz (quelle bonne surprise) et qui
nous fait l'immense plaisir de nous offrir leur guide du routard
Mexique. Nous ne l'avons, en effet, pas trouvé et le Lonely
Planet en anglais est loin de nous satisfaire. Merci à eux et
à bientôt dans le sud-ouest où Fabrice est artiste
peintre !
SAN
CRISTOBAL DE LAS CASAS
UP
Vendredi 21 janvier. Nous trouvons un camping très sympa avec un
grand terrain en herbe et nous n'en sortirons pas jusqu'au lendemain.
Les enfants veulent s'installer : ils sortent le store, tous les
coussins pour se coucher au soleil, notre unique siège, les
jouets.... oui c'est vrai dans ces moments là, nous ressemblons
vraiment à des gitans ! La seconde raison de notre installation
est qu'il nous faut une fois de plus finir les évaluations des
enfants, alors on travaille dur.
Le lendemain, nous découvrons
cette jolie ville coloniale située à 2200 m d'altitude
(les soirées et les nuits sont très fraiches) et dont le
nom commémore Bartolomé de Las Casas, un conquistador
espagnol qui refusa les avantages accordés par la couronne
espagnole pour défendre la cause des indiens et notamment ceux
du Chiapas.

La ville est très touristique,
nous croisons plus de français et l'ambiance nous plait beaucoup
moins que tout ce que nous avons vu auparavant. La ville est remplie
d'indiens vendant avec insistance des objets vestimentaires (la plupart
fabriqués au Guatemala), les femmes avec les plus jeunes enfants
dans le dos et les plus agés tentant par tous les moyens de
récupérer 1 ou 2 pesos. On ressent la pauvreté
mais un peu feinte car on retrouve ces mêmes familles au
supermarché en train d'acheter quantité de bonbons. La
vraie pauvreté, nous la verrons par la suite dans les villages
aux alentours.

Nous aimerons faire le marché
de produits indiens devant l'église Santo Domingo dont
l'intérieur est recouvert de bois doré et sculpté.
Sur le parvis, ce ne sont que des petits stands de produits d'artisanat
vendus par des indiens. Il leur manque quand même le sourire et
la gentillesse auxquels nous étions trop bien habitués.

Nous nous ferons notre premier
dîner en tête à tête au restaurant du camping,
les enfants restant dans le camping-car à regarder un film
autour d'une pizza pour leur plus grand plaisir, d'ailleurs depuis, ils
nous proposent sans cesse de dîner tous tous les deux !
Honnêtement cela nous a semblé bon de discuter sans avoir
une oreille curieuse de Marion qui traine , un "qu'est ce que
çà veut dire " de Thomas, un coup en douce de Luc qui
fait hurler Martin ou une demande de "le lait" de Martin.
Nous décidons de remonter vers
le nord pour voir les ruines de Palenque malgré une route de
montagne réputée pas très sûre et
l'expèrience très récente (10 jours) d'une famille
de français avec leurs 4 enfants dévalisés par 5
hommes cagoulés et armés de hachette alors qu'ils se
promenaient dans la jungle autour de Palenque. Loin de rechercher les
ennuis, nous souhaitons voir au moins un grand site maya (ayant
abandonné l'idée d'aller à Tikal au Guatemala, un
site maya réputé grandiose mais trop loin de tout au vu
des conditions d'insécurité annoncés de ce pays)
et nous espèrons qu'en redoublant de vigilance, tout se passera
sans problèmes.
PALENQUE
UP
Dimanche 23 Janvier. Inutile de vous
dire que l'angoisse nous noue un peu l'estomac en démarrant le
matin à 8 heures ! Nous avons 200 Kms de route de montagne
à parcourir et si l'on rajoute les "topes" omniprésentes
et toujours mal situées, il nous faut compter environ 5 heures
pour arriver à Palenque.
La première partie de la route est une route sinueuse au travers
de vallées plantées de forêts de pins, les villages
que nous croisons respirent la pauvreté, petites baraques en
bois ne disposant même pas d'eau et d'électricité.
Partout, des inscriptions nous annonçant que nous sommes en zone
zapatiste, en rebellion avec le gouvernement. Il y a beaucoup de gens
sur le bord de la route, la plupart marchant pour aller à
l'église puisque nous sommes dimanche (ils sont catholiques mais
avec des coutumes plus proches de leurs croyances ancestrales),
d'autres portant des charges de bois énormes par la force d'une
sangle fixée sur le front ou encore petits vendeurs de fruits
qui attendent preneurs. Les gens ne sourient pas et ne nous
témoignent qu'un regard froid, nous sommes vraiment un peu sur
le qui vive.
Peu à peu, la végétation change pour devenir
luxuriante, nous arrivons dans une jungle impressionnante et nous
observons le café qui sèche devant les maisons à
même le sol. Des enfants tentent de nous arrêter en tendant
une corde au milieu de la route pour nous vendre des bananes ou
réclamer quelques pesos, le procédé est
désagréable et vraiment dangereux.

La tension tombe quelque peu en
arrivant aux ruines de Palenque sans encombre mais il nous faut rester
vigilant. Nous refusons un guide pour le site car dans son prix
très élevé, il nous propose une balade dans la
jungle. Non, vraiment sans façon, l'envie de rencontrer des
guérilleros cagoulés ne nous tente pas, même si ils
sont on ne peut plus authentiques ! Nous choisissons l'option voyage
tranquille !
La vue de ces édifices,
conservés de façon étonnante et entourés
d'une jungle épaisse nous fera oublier toutes nos angoisses et
nos craintes, c'est tout simplement grandiose.

Il reste encore un nombre très
important de temples enfouis sous la végétation et cela
nous en dit long sur la puissance de cette civilisation maya. Ce site
fut construit un peu après ceux du Guatemala et connut son
apogée entre 600 et 700 sous le règne du roi Pacal (un
ancêtre des Vergez-Pascal ???) qui dura cent ans et de son fils
Chan-Bahlum (plus difficile de trouver un rapport avec notre famille).
La plupart des grands édifices furent construits par eux et leur
représentation est fréquente sur les basreliefs.
Le palais situé au centre du
site plaira beaucoup aux enfants car nous pourrons entrer à
l'intérieur et découvrir ses nombreux tunnels
souterrains. Une tour a été construite au sommet pour
observer le soleil. Mais le plus bel édifice reste le temple des
inscriptions, érigé en haut d'une haute pyramide et
adossé contre une colline sur lequel nous ne pourrons pas
monter, à la grande déception des enfants. A
l'intérieur, un escalier secret fut découvert menant
à la crypte funéraire du roi Pacal et dans le sarcophage,
des bijoux et masques mortuaires d'une valeur inestimable.

Nous nous promenons autour des ruines
en évitant de s'éloigner dans les balades
proposées aux alentours et tout se passe très bien. Nous
trouvons un camping à proximité des ruines pour routards
de toutes sortes. Il est charmant parceque situé dans la jungle
avec des fleurs tropicales et des plantes vertes aux feuilles
gigantesques. Ce camping propose des emplacements pour camping-cars,
pour des tentes mais loue aussi des petites cases recouvertes de
feuilles de bananiers ou encore des hamacs pour les budgets
serrés. Il y a une grande piscine dont nous profiterons avec
plaisir car ici il fait très chaud et humide.
A la nuit tombée, nous entendons des hurlements impressionnants
d'animaux, il nous semble que ce sont de grognements de félins
assez proches. Les enfants sont un peu effrayés mais vite
rassurés lorsque le gardien nous explique que ce sont des petits
singes hurleurs qui peuplent la forêt et qui sont à
l'origine de ces cris.

Nous passerons deux jours dans cet
endroit très agréable où le cadre est propice pour
finir les évaluations grâce aux récréations
dans la piscine.

Nous essaierons en vain de rencontrer
des personnes ayant le même projet que nous de se rendre au
Guatemala. Ce dernier, parait-il inoubliable, reste très peu
sûr en terme de route et nous serions rassurés
d'être à deux pour le traverser. Les seuls routards se
rendant au Guatemala était un couple de français à
la chevelure emmêlée (ce n'est rien de le dire!) et au
visage percé de tous côtés (il parait que le
percing était une coutume maya, on a rien inventé...).
Ils se rendaient en stop à Livingstone, ville située
près de la frontière du Belize et réputée
pour son ambiance reggae. Rien qu'en voyant les yeux ronds des enfants,
observant leur père parler à ce couple au look original,
nous avons compris que nous ne pourrions pas faire route ensemble....
et puis nous, on préfére l'ambiance mariachi !!
Mardi 25 janvier. Nous reprenons la
route de San Cristobal plus détendus et nous nous offrons un
arrêt très sympathique aux chutes d'Aguazul. L'eau est
turquoise et les multiples chutes retombant dans la
végétation tropicale sont un spectacle magnifique, la
concurrence devient rude pour les chutes du Niagara !
De retour à San Cristobal de
las Casas nous avons un impératif : envoyer les
évaluations des enfants, le courrier n'étant pas
sûr et nous n'avons pas trouvé de DHL ici. Nous
espèrons rencontrer des français qui accepteraient de
poster notre enveloppe en rentrant en France. Nous abordons deux
couples sur une place en leur expliquant notre situation mais ils ne
sont pas très chauds, ils nous renvoient à leur
hôtel pour trouver d'autres français de leur groupe qui
rentrent plus tôt en France. A l'hôtel un autre couple nous
propose d'en parler à l'ensemble du groupe au restaurant
où ils se retrouvent à 19H20. Mefiance,
méfiance.... Nous sommes bien déçus par l'accueil
des français, après deux mois de gentillesse et
d'altruisme mexicaine, nous espèrons que ce n'est pas la France
que nous allons retrouver dans 5 mois ! Je suis très
contrariée, vive la solidarité....
Nous errons dans les rues de San Christobal à la recherche d'un
service de transport international, bien décidés à
se débrouiller seuls comme d'habitude et nous trouvons une
société qui pourrait peut-être s'en charger. On
remet au lendemain nos investigations et nous partons faire des courses
pour le dîner dans un grand supermarché. A la sortie un
groupe de français nous fait des signes. Ils ont remarqué
notre camping-car et sont eux-mêmes camping-caristes. Leur accent
de marseille et leur approche sympathique nous fait chaud au coeur.
Nous leur expliquons notre soucis d'envoi de nos évaluations et
avant que nous ayons fini ils nous proposent de les prendre avec eux et
de les poster à leur arrivée ! Quel plaisir de retrouver
cette simplicité et ce sens du service. Nous bavardons un bon
moment sur le parking du supermarché et leur donnons nos
coordonnées email. A vous, les marseillais sympas un grand merci
et donnez nous de vos nouvelles !! Vive la France !!!! Un peu plus et
on chanterait la marseillaise !
Mercredi 26 janvier. Nous dormons
dans notre camping "habituel" (passer deux fois deux jours dans le
même camping c'est rare pour nous) et nous sommes
réveillés par des cris d'enfants pour notre plus grand
plaisir, il y a peu de familles qui voyagent par ici. Thomas part en
éclaireur. Ce sont des québecois avec 3 enfants qui
parlent donc français, ce qui réjouit nos enfants, et qui
vont au....GUATEMALA, ce qui réjouit les parents! Eux aussi
souhaitaient rencontrer d'autres personnes pour traverser le Guatemala
et ne nous espèraient plus. C'est vraiment une bonne
étoile qui nous poursuit.
Christian et Isabelle ont notre âge et trois enfants, Mirkö,
6ans, Anakin, 4 ans et Romy, 3 ans, tous trois blonds comme les
blés.
Les enfants se trouvent tout de suite et nous avons bien du mal
à les séparer au moment des repas. Nous sympathisons
rapidement avec les parents qui semblent avoir un parcours et un rythme
similaire au nôtre. C'est décidé nous ferons route
ensemble !
Bertrand et Christian préparent le parcours avec les cartes et
Isabelle et moi rangeons et nettoyons nos "maisons" respectives.

Voici la photo de famille avant notre
escapade au Guatemala, nous partons demain et sommes ravis de faire
route tous ensemble. Nous arborons tous le sourire... pourvu que cela
dure alors à bientôt au Guatemala !

Avons nous besoin de vous le
redire : Le Mexique, merveilleux pays que nous vous encourageons tous
à découvrir.
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