LE NICARAGUA

Vendredi 12 février. Notre passage au Nicaragua s'est fait gentiment, nous sommes rodés et à côté du Honduras, c'est plutôt bien organisé. A la différence des pays précédents nous sommes obligés de souscrire à une assurance obligatoire de 12$. Cela vous surprendra peut-être mais nous roulions sans assurance depuis le Guatemala ! Personne n'est assuré dans ces pays là !
A peine avons nous franchi le poste de frontière que nous sommes arrêtés par un militaire. Ayant beaucoup entendu parler de la corruption des policiers et militaires, nous sommes sur nos gardes mais le contrôle s'avère tout ce qu'il y a de plus normal . Plusieurs fois ensuite, nous serons controlés mais sans que jamais on nous demande d'argent. C'est plutôt une bonne surprise !

CHINANDEGA : une halte forcée

Nous avons une centaine de kilomètres à faire jusque Léon mais les 3 ou 4 haltes forcées et l'état de la route nous obligeront à nous arrêter à la nuit déjà tombée à Chinandega, première ville après la frontière. Pendant 80 Kms nous subissons une piste de sable pleine de trous avec tous les 10 Kms un semblant de route goudronnée de 2 mètres de long !

Nous découvrons le pays dans un nuage de fumée mais lorsque nous ne croisons pas de véhicule, avec nos 20 Kms/heure (et encore avec le vent dans le dos !), la vue des volcans au coucher de soleil est magique....

..... et les couleurs inoubliables.

Inoubliable non plus le charme de la station Shell où nous avons dormi coincés entre deux camions avec une température de 39° à l'extérieur et de 38° à l'intérieur du camping-car, quelle fraicheur ! Ce soir là, nous n'avons pas préparé nos pâtes quotidiennes (ou alors on les aurait mangées pas cuites). Ah, je vous assure que dans ces moments là, on aime les grands voyages en famille où l'on est tous ensemble et qu'on se tient bien bien chaud !

LEON : une ville tranquille

Le lendemain, nous continuons notre route pour prendre notre petit déjeuner sur la place centrale de Léon où est située la cathédrale la plus grande d'Amérique centrale et qui ressemble plus à un Panthéon avec les lions couchés scultpés devant chaque entrée et ses hommes célèbres enterrés à l'intérieur. C'est l'ancienne capitale du pays au temps de la colonie espagnole, relayée en 1857 par Managua. Ce fut un centre écclésiastique important et un lieu de soutien sans faille des sandinistes.

La ville nous semble comme endormie avec son passé tant les vestiges de sa splendeur et ses nombreuses églises ont un air abandonné. Il y a un mélange de pauvreté et de modernisme à la fois. C'est ce que l'on doit appeler un pays en voie de développement.
Il faut reconnaitre qu'après plus de 40 ans de dictature de la famille Somoza (de 1933 à 1979), qui a amassé une fortune personnelle colossale par tous les moyens : corruption, élections frauduleuses, détournement de fonds, le tout largement soutenu par les américains, le pays s'est enfoncé dans la pauvreté. Ensuite la révolution sandiniste à partir de 1972, le bras de fer avec les USA avec à la clé 5 ans d'embarguo commercial sur le pays ont conduit le Nicaragua au bord du gouffre économique. Il faut attendre les années 1990 pour que des élections démocratiques aient lieu, élections qui conduisent d'ailleurs au rejet des Sandinistes.
Le nicaragua est encore aujourd'hui un des pays le plus pauvre de l'hémisphère avec 70 % de population vivant en dessous du seuil de pauvreté.

GRANADA : superbe ville aux vestiges anciens

On pourrait se croire à Antigua quelques années avant l'affluence des investisseurs. La situation de Granada à côté du grand lac de Nicaragua et au pied du volcan Mombacho, ses rues sont colorées de jolies maisons au passé colonial, sa grande place ombragée de palmiers et son ambiance nonchalante nous ont à la fois surpris et séduits. On retrouve comme à Antigua un semblant de vie moderne. Nous dormirons dans la rue devant un hôtel gardé sans soucis.

On s'offre un petit restau bien sympa avec au menu, riz, frijoles (pour changer), platanos bananes frites et poulet. De quoi caler toute la famille d'aventurier. Les "nicas", comme ils disent, ne sont pas très souriants mais par contre très chaleureux dès que l'on entame la discussion.

Sitôt sortis de Granada, nous retrouvons le pays agricole et peu évolué techniquement. Beaucoup de gens circulent à cheval et les charrettes tirées par des boeufs sont courantes.

SAINT JEAN DE LUZ..... pardon SAN JUAN DEL SUR !

Un petit passage obligé à San Juan del Sur, petit village de pêcheurs transformé en station balnéaire émergente, avant l'arrivée au Costa Rica. Nous profitons de la jolie baie et de son eau très rafraichissante (ç'en est même étonnant) ....

de ses jolies maisons en bois aux couleurs vives....

et de la joie des enfants à profiter de la plage.

Impossible cependant de trouver un parking d'hôtel accueillant pour la nuit. Nous dormons devant la zone portuaire (très modeste) qui est gardée toute la nuit. Et demain, à nous le Costa Rica, sa nature, ses plages et sa réputation de tranquilité !