
Mardi 22 mars 2005. Nous voici
au-dessus des nuages en train de survoler une montagne enneigée
de la Cordillère des Andes. Quel spectacle !

Cela ne vous rappelle rien cette
photo il y a maintenant presque 7 mois ? Nos explorateurs sont plus que
jamais prêts à continuer notre grande aventure en
Amérique du Sud avec au programme le Pérou, la Bolivie,
le Nord du Chili et on l'espère un petit morceau de l'Argentine
puisque le temps nous est un peu compté maintenant. C'est la
raison pour laquelle nous avons écarté l'Equateur au
profit de ces 4 pays.

Martin s'offre une petite sieste
réparatrice sur les genoux de sa soeur, pendant que les
garçons observent le Pérou vu d'en haut par le hublot.

A l'aéroport, nous avons la
chance d'être accueilli par le père Umberto et Laurent
Perree, séminariste, français tous deux, sur les bonnes
recommandations de frère Mathieu, prémontré de
l'Abbaye de Mondaye où est Paul, le tonton blagueur de nos 4
petits aventuriers. C'est tellement agréable d'être
attendu et dirigé dans un nouveau pays.
Le premier aperçu de Lima nous ramène dans les pays les
plus pauvres que nous ayons traversé, le changement est radical
après Panama City ! Lima compte 11 millions d'habitants sur 26
millions au total au Perou, cela vous donne un apercu de la densite !

Ils nous accompagnent jusqu'à une hospitalité de soeurs
qui accueillent des groupes de prières et de réflexion
dans une très grande maison avec jardin à Callao,
banlieue de Lima. Ce sont des missionnaires de l'ordre Santa Laura de
Colombie, appellées Laurista. Elles n'y vivent qu'à 2
à temps plein mais, au Pérou, elles sont 25. Elles sont
également présentes partout en Amérique latine
mais aussi en Afrique, en Espagne et en Italie.
Dans cette grande maison, les groupes les plus divers viennent se
retrouver : pendant notre séjour, nous cotoierons une
quarantaine de jeunes venus de toute l'Amérique centrale et du
Sud appartenant à l'église protestante et la soeur Emilce
nous racontera qu'ils ont vecu trois jours aux cris de "Satanas" avec
un groupe d'une secte reunissant 150 personnes. C'est ce qui s'appelle
la tolerance.

Nous sommes reçus avec une
extrême gentillesse par la soeur Emilce qui nous propose de nous
"pensionner" le temps qu'il faudra pour que l'on récupére
notre camping-car. C'est un grand soulagement pour nous car les
premières nouvelles repoussent tout espoir de le
récupérer avant le lundi suivant.... c'est la semaine
sainte: jeudi et vendredi sont fériés ici.
Nous sommes à peine déçus tant
l'hospitalité de la soeur Emilce est agréable. C'est
presque comme si on était un peu à l'abbaye de Paul !
Nous avons deux chambres avec douche et WC et prenons nos repas dans un
grand réfectoire.
Martin est allé passer une matinée à la
pouponnière qui dépend également des soeurs et il
en redemande encore ! Marion a aidé les éducatrices
à bricoler avec les enfants et cela lui a beaucoup plu.

Les garçons, eux, travaillent
leurs cours et jouent aux dominos avec leur papa avant d'aller
rechercher Martin à la garderie.

Voilà pour ce premier
aperçu de notre arrivée à Lima qui se passe on ne
peut mieux. Nous avons prévu de participer à la
veillée Pascale de la paroisse qui dure toute la nuit avec
chants, thêatre, animations et il est fort possible que nous
chantions, nous aussi, quelques chansons francaises....Cela risque
d'être inoubliable !
Au fait, pour les cloches de
Pâques, n'oubliez pas, on préfére le chocolat noir
! qui plus est, ce conserve très bien.
Jeudi 24 mars 2005. Nous partons
à la découverte de Lima Antigua. Après avoir
traversé pendant des kilomètres des quartiers
démunis où les maisons en briques sont à peine
finies ou seulement constituées de bout de planches, nous
arrivons sur la Place d'Armes, magnifique avec son architecture
coloniale et ses couleurs ocres.

Derrière la fontaine en
bronze, se trouve le palais du gouvernement avec une relève des
gardes toutes les heures. La police est présente dans des chars
d'assaut et véhicules blindés ce qui nous surprend
quelque peu.

Petit tour à la
l'église de San Francisco, du nom du fondateur conquistador
espagnol de Lima, et de son magnifique monastère
décoré de faïence de Séville que nous ne
pourrons malheureusement qu'apercevoir du fait de la semaine sainte. A
l'intérieur de l'église, les gens défilent devant
chaque chapelle avec à la main des joncs tressés. Le
choeur est décoré d'une multitude de fleurs et il
régne un recueillement total devant le christ en croix. On a le
sentiment que les gens se préparent à veiller la
disparition d'un ami !

Notre semaine
sainte à LIMA/CALLAO
Vendredi 25 mars, de retour à
Callao et à Betania, nous participons au chemin de croix de
Jésus qui se déroule dans le quartier avec une troupe de
théâtre qui mime les scènes. C'était
très bien joué et nous avons réalisé un peu
plus la souffrance et l'humiliation que le Christ a du ressentir dans
ces moments là.

Dans une poussière incroyable,
une foule de plus en plus dense suit la procession dans les rues du
quartier. Des stations sont organisées devant des maisons
où les habitants ont dressés et décorés des
petits autels. Aucune des maisons devant lesquelles nous passons n'est
finie et nous réalisons un peu plus la précarité
de la vie des gens d'ici.
Les enfants du quartier nous entourent et nous accueillent avec
beaucoup de gentillesse. Marion, pour son plus grand plaisir, est
happée par un petit groupe de filles qui ne la lâcheront
plus d'un pas.

Les garçons eux courent devant
pour arriver les premiers aux différentes stations et mieux voir
Jésus portant sa croix.

Nous assistons à la
crucifixion de Jésus et vous pouvez apercevoir le minois de
Thomas et Luc (entourés en rouge sur la photo) cherchant
à se faire une petite place pour ne rien manquer de ce qui se
passe.

Pour nous, cette semaine sainte ne
ressemble à aucune de celle que nous avons pu vivre
auparavant...et nous ne sommes pas au bout de nos surprises !
Samedi 26 mars, ce sont les vigils
pascals et non pas les Vergez-Pascal (elle est facile !!). Vers 22
heures, nous prenons place à côté de
l'église, autour d'un feu avec l'ensemble de la paroisse et
beaucoup d'enfants. Marion, Thomas et Luc retrouvent leurs petits amis
de la veille.
Pendant toute la nuit vont se succéder des danses, des chants et
des scènettes de theâtre, accompagnés d'un groupe
de musiciens très entrainant, le tout dans une ambiance
très chaleureuse et conviviale.

Nous participerons à notre
façon, c'est à dire familialement, en chantant "Qu'il
fait bon vivre quand on revient chez soi" et "je veux te chanter
Marie". Martin, lui, apportera sa contribution au "VergezPascal'Band
"en buvant son biberon tranquillement, le doudou à la main !
Personne n'osera nous dire que nous avons fait des fausses notes mais
je puis vous assurer qu'on y a mis tout notre coeur.

Peu avant minuit, Martin et Luc
sombreront dans un sommeil profond pendant que les deux grands veillent
courageusement en jouant avec leurs petits amis ou en dansant autour du
feu.
A 4 heures du matin, le père Marcos bénit le feu et nous
allumons tous nos bougies à la bougie Pascale avant d'aller
célébrer la messe de Pâques et fêter la
ressurection du Christ. Malgré la fatigue, il règne dans
l'église une ferveur incroyable. Pour nous, c'est à la
fois irréel et inoubliable.

Nous rentrons nous
coucher au petit jour avec nos quatre petits loups et nous dormirons
jusqu'à tard dans la matinée.
Une semaine à
Béthania
Nos quatre premiers jours à Béthania
nous ont permis de nous reposer de notre vie d'itinérants et de
nous détendre aussi : plus besoin de chercher où dormir,
de trouver d'eau pour remplir nos réserves ou de timing à
respecter. Cela nous fait du bien.
Notre espace vital s'est considérablement agrandi puisque les
enfants ont leur chambre, jouent dans le grand jardin de la maison,
Martin prenant ses quartiers dans la cuisines pour se faire chouchouter
par toutes les femmes qui y travaillent ou jouer avec soeur Emilce ou
Sonia.
Nous trouvons enfin le temps d'être un peu tous les deux, ce qui
nous permet de prendre un peu de recul sur ces 7 mois passés et
de réaliser ce que nous avons parcouru comme chemin. On peut
vous l'avouer, nous en sommes assez fiers.
Mais nous revenons vite sur terre le lundi matin
puisque nous avons rendez-vous avec la compagnie maritime pour
récupérer RV. La partie s'avère ardue et les avis
de tous ceux que nous cotoyons sont plutôt pessimistes.
Nous partons donc tous les 6, nos enfants étant
généralement un atout pour passer plus facilement les
bureaux administratifs. Par chance, a force d'insister, nous tombons
sur une personne conciliante qui accepte de venir voir notre vehicule
et de nous le dedouaner comme un vehicule personnel : resultat 1
journee de douane avec quelques 6 allers-retours douane / compagnie
maritime, une performance.
Entre-temps, la visite au camping-car nous permet
de constater que nous avons ete visite ! Mauvaise nouvelle : les deux
fenetres du haut ont ete descellees et tous nos DVD et CD de musique
ont disparus. Une fouille meticuleuse puisque rien n'a ete derange,
nous nous rendrons compte petit a petit qu'il manque quelques outils,
les jumelles aussi et le pire finalement : mes copies de photos parce
que le disque dur de l'ordinateur nous a lache a Panama ! De plus, un
retroviseur est casse, une cle perdue .... c'est la joie. Curieusement
nous restons assez zen, nous contentant de nous rejouir de tout ce
qu'ils n'ont pas pris !
Le lendemain, donc, pensant avoir fait le plus dur
et nous repartons confiants a la compagnie maritime, sans enfants cette
fois-ci puisque la "cuna" nous propose gentiment de les garder.
Pendant toute la matinee, nous visitons l'ensemble des bureaux de la
societe et notre patience est mise a dure epreuve. Nous explosons
vraiment lorsque l'addition nous parvient : 800 dollars avec notamment
400 dollars de frais de transport du vehicule du port a la compagnie
maritime ....parcequ'ils ont perdu la cle !!! Deux minutes apres, la
facture revient divisee en deux puis reduite encore de 50 dollars :
irreel.
Une bonne heure sera encore necessaire pour sortir le vehicule du
magasin de douane. Une fois dehors, on est vraiment heureux car le
voyage va pouvoir continuer. Honnêtement, cest un veritable
parcours du combattant et le petit sejour a Bethania est indispensable
pour y arriver.
Nous passons encore quelques jours a Bethania a se
detendre, visiter la ville et profiter des soeurs, du Padre Marcos, de
Sonia et des autres personnes qui travaillent la. On se sent un peu
comme a la maison.

Petite soiree pizza a Bethania
Petites
anecdotes pour rire
Notre premiere decouverte culinaire
au Perou fut la soupe. Rien de bien extraordinaire vous me direz mais
tres goutue, avec du vermicelle et surtout une bonne patte de poulet au
fond (c'est ce qui donne le gout !).
Les enfants se regalent de ce breuvage et bien evidemment ignorent
l'existence de ces petits doigts de poule ! Nous reprimons
difficilement un fou-rire lorsque les enfants en reprennent 2 ou 3 fois
et il devient complique de camoufler la papatte sous la louche au fur
et a mesure que le niveau baisse dans la soupiere !
La verite ne sera retablie aupres des enfants que quelques jours
plutard (pour s'assurer de la totale digestion) et ils prendront alors
une mine degoutee et horrifiee.
Nous nous rendrons compte au cours du voyage que cette soupe est
courante au Perou et toujours agrementee de tous les abats
disponibles...
Eh oui, apres le "menudo2 mexicain au
petit dejeuner, Bertrand s'est a nouveau devoue pour nous avec les
"mondongo a l'italienne" (?) du Perou. Ces merveilleux gras doubles
sont assez courants sur le continent americain ! Bertrand se demande
s'il ne participera pas a la prochaine foire aux tripes de Longny au
Perche...
Nous avons eu cependant beaucoup de chance puisque nous avons evite le
poumon de boeuf en sauce et peu de courage pour gouter au cochon d'Inde
grille, servi entier dans l'assiette, coupe en deux !
Suite a ces petits essais culinaires,
les enfants ont fait de grands progres en espagnol. Ainsi, ils
utilisent sans compter la formule " No tocar, no comer ", resultat de
quelques desserts mal digeres (riz au lait, gelatine...)

Le padre Marcos initie les
enfants au joie de la moto,
|

nous chante des chansons
bresiliennes avec sa guitare pour le plus grand plaisir de Martin.
|

Nous, on reflechit a echanger
nos moyens de locomotion....
|

avec le padre et la madre qui trouvent RV
parfait pour leur mission !
|

Sonia craque pour Martin qui appelle "ONIA"
des qu'il arrive a la cuisine
|

Quand a la soeur Emilce, inutile de vous
dire combien nous la portons tous dans notre coeur. Martin courre vers
elle en ouvrant les bras en la voyant et dit "oh la soeur".
|
Nous rencontrons un jeune couple de
francais en mission a Lima pour deux ans par l'intermediaire de la
communaute de l'Emmanuel. Ils nous inviterons a diner chez eux et nous
passerons une soiree tres sympa a partager nos experiences tres
differentes mais tres riches aussi. Merci a Marie et a Gregoire pour
leur accueil et rendez-vous en France a l'automne.

Enfin, nous décidons, par
l'intermédiaire de la soeur Emilce, de parrainer un enfant
péruvien de façon à lui permettre d'étudier
le plus longtemps possible. La soeur est en contact avec une centaine
de famille francaise par le biais d'une association. Elle s'occupe d'un
quartier défavorisé à Lima et choisit des familles
qui ont des enfants scolarisés. La famille de parrainage
s'engage à régler 40 euros par trimestre (ou plus si elle
veut et peut bien sûr !) et à écrire
régulièrement.

Dans l'après-midi, nous
rencontrons donc Rosario qui a 12 ans et qui est en deuxième
année au collège. Nous passons un petit moment à
faire connaissance avec elle. Les enfants sont très contents
d'accueillir une nouvelle amie et essayent de lui parler espagnol (ils
commencent à pouvoir parler) et nous ravis de compter une petite
filleule de l'autre côté de l'océan atlantique.
Rosario, quant à elle toujours un peu intimidée, est
revenue en fin de journée avec sa maman pour m'offrir un joli
bouquet de roses et un petit souvenir pour Marion.

Samedi 2 avril 2005. Nous apprenons
le deces du pape a la television avec les soeurs. Nous sommes tristes
parceque c'est le pape de notre generation et qui plus est, un homme de
paix qui aura le courage de demander pardon pour toutes les horreurs
que l'eglise catholique aura commis dans sa longue histoire. Quand on
sait ce que les conquistadors et l'eglise feront a l'encontre des incas
pour les convertir, cette demande de pardon est comme un peu de douceur
apportee a l'histoire. Homme de courage aussi, notre pape, de porter sa
vieillesse et sa maladie aux yeux de tous dans une societe ou l'on
refuse de les montrer et de les assumer.
Ici, tous les drapeaux sont en berne, une journee de deuil national
sera decretee et de nombreuses messes qui seront dites en sa memoire.
C'est aussi le jour du depart, dur,
dur. Difficile de quitter toutes ces personnes avec qui nous avons
passe des moments tellement forts. Nous le savons notre voyage est fait
de rencontres, celle-ci en particulier restera gravee dans nos coeurs,
mais aussi de separations: Heureusement, nous repartons chaque fois
encore plus riches et heureux de compter de veritables amis sur le
continent americain.
Difficile aussi de reprendre notre
vie d'itinerants apres presque 15 jours de confort, il faut presque
recommencer a zero notre adaptation au camping-car. Heureusement, nous
avons encore de belles choses a decouvrir et le retour est proche,
alors en avant l'aventure !
Nous partons vers le sud direction
Pisco et nous sommes extremement surpris de traverser un paysage
completement desertique . Toute la bande cotiere du Perou n'est en
fait, constitue que d'un desert aride aux paysages magnifiques. Nous
trouvons un lieu de campement devant le musee de la reserve de Paracas
au sud de Pisco.

Nous nous reveillons dans un paysage
de dunes de sable et de bord de la mer. Beaucoup d'oiseaux et d'animaux
marins viennent s'y refugier. C'est magique pour un "premier " bivouac.

La
traversee des Andes peruviennes
Mais Cusco nous attend et il nous
faut maintenant traverser les Andes, notre premiere etape sera Nasca,
porte d'entree des premieres montagnes de la Sierra.
Dimanche 3 avril. Après avoir eu un
accident de voiture au Costa Rica, avoir été volé
au port de Callao au Pérou, il ne nous manquait plus que
cela.... c'est fait nous avons testé les urgences
péruviennes à Nasca au beau milieu du désert !
Déjà la veille, nous avions passé une mauvaise
nuit à Paracas, entre les toux de Thomas et Marion et les pleurs
de Martin. Les deux grands étaient bien partis pour une bonne
bronchite asthmatiforme mais rien d'inhabituel. Je n'avais pas
hésité à les mettre sous antibiotique et cortisone
pour enrayer le plus vite possible la crise.
A 20 heures, Martin affiche un bon 39,8 au thermomètre, Marion
est blanche comme un linge et Thomas proche de l'asphyxie. La nuit
s'annonce sympathique ! Jamais ils ne m'ont fait de crise d'asthme
aussi forte et honnêtement, l'état de Thomas nous soucie
vraiment. Nous essayons de pas laisser paraître notre
inquiétude et nous couchons espèrant qu'il trouvera un
peu de calme en dormant.
A minuit, Thomas se sent mal et respire difficilement. Nous
décidons de l'emmener à l'hopital qui, par chance, existe
à Nasca. Me voilà donc partie avec Thomas en pleine nuit,
en taxi, laissant Bertrand la mort dans l'âme avec les 3 autres.
Dans ces moments là, on se sent bien loin de chez nous et on
mesure aussi tout ce qu'implique un tel voyage avec des enfants.
Au service des urgences, un médecin nous reçoit et je lui
explique dans un espagnol "technique" les maux de notre Thomas. C'est
fou les prouesses linguistiques dont on est capable dans les cas
d'urgence ! Après auscultation, il le met sous assistance
respiratoire avec un anti-inflammatoire. Au bout de 20 minutes, Thomas
a repris des couleurs et surtout à faim, c'est signe que cela va
mieux.
Nous repartons en taxi retrouver notre famille endormie et nous
finissons la nuit d'un sommeil profond. Est ce encore de l'aventure ?
Nasca est connue , non pas seulement pour son
hopital..., mais surtout pour les figures geometriques dessinees dans
le sable du desert et decouvertes au 20e siecle. Selon les recherches
archeologiques effectuees, il s'agirait d'un calendrier astronomique
realise et utilise par les tribus nascas (plutard soumis par les
Incas).
Ces dessins representent des figures variees d'animaux ou de simples
lignes droites qui se croisent, delimitent les figures: Il est plus
facile de les contempler du ciel du fait de l'etendue de ces vestiges
mais nous pourrons admirer d'un mirador l'arbre, la main et le lezard.

Apres Nasca, c'est 2 heures de montagnes de sable
et de rocailles avant d'arriver sur un plateau a plus de 4000 m
d'altitude. C'est un paysage lunaire deconcertant ou il ne semble que
rien ne vit a part quelques troupeaux de vigognes (on les prend pour
des lamas au debut mais ils sont beaucoup plus petits) qui font pousser
des cris de joie aux enfants .

Ils sont les bienvenus car avec l'altitude, s'ajoutent aux fievres et
aux bronchites de nos aventuriers, des maux de tete et des nausees.
Notre "casa rodante" devient une veritable infirmerie ambulante et il
faut faire boire le plus possible a l'equipage, une infusion de mate de
coca pour lutter contre le mal de l'altitude. Les incas, eux,
machouillaient directement les feuilles de coca, ce que nous avons
evite pour conserver notre sourire colgate.
Pendant 150 Kms, on ne croise rien, pas un village, pas une maison.
Autant vous dire qu'il n'y a pas un bruit dans le camping-car entre les
enfants malades et le chauffeur qui espere que Rv tiendra le coup.
Nous passons les 4500 m, la tete un peu lourde, les levres violettes et
les deux petits endormis.

On redescend alors dans une vallee un peu moins austere et on traverse
Puquio, notre premier village qui semble sorti de nulle part et ou nous
faisons office d'extraterrestres pour tous ces peruviens issus du monde
de la terre.
Les femmes sont habillees de grandes jupes plissees, portent un chapeau
d'ou sortent deux grandes nattes noires. Dans leur dos, la "manta",
tissu tres colore, leur permet de porter un enfant, du bois, des
vivres...

La sierra devient ensuite un peu plus
verte et avec la verdure, nous croisons des peruviens qui cultivent,
gardent des chevres, des vaches mais surtout des proprietaires de
troupeaux importants d'alpagas. Leur laine en fera la base essentielle
de leurs revenus, pour la fabrication de pulls, echarpes, bonnets
prises par les touristes.
Les paysages sont grandioses et il nous semble que la montagne est
infinie. Les maisons sont faites de blocs d"Adobe", melange de terre et
de foin, seches au soleil et qui nous font penser au torchis normand.
Notre premiere etape pour la nuit sera Challuanca
ou le seul nom de Madre Emilce est comme le mot magique qui ouvre
toutes les portes. Elle a, en effet, etait missionnaire ici pendant 11
ans. Nous nous installons devant l'eglise. Pleins d'enfants du village
accourent a notre rencontre et frappent a la porte pour nous faire
sortir. Malheureusement pour eux, nous ne serons pas tres disponibles,
Martin etant mal en point et les 3 autres pas brillants non plus. La
nuit sera mauvaise, nous sommes inquiets pour les enfants et si loin de
tout (Cusco est encore a 300 Kms, soit 6 heures de route).
Ensuite, c'est Abancay ou nous sommes accueillis
par la communaute de la soeur Emilce qui font ici un vrai travail de
missionnaires. Elles nous attendaient et s'inquietaient de ne pas nous
voir arriver.
Pour nous, c'est un vrai soulagement de les voir parce que Martin a
toujours une fievre tres forte et cela nous inquiete vraiment. Comme
d'habitude, elles se mettront en quatre pour nous. Grace a elles, nous
dormirons en toute securite sur le parking du seminaire et l'une
d'entre elles me guidera dans l'hopital pour faire examiner Martin. Je
me retrouve dans un batiment en construction et au milieu des peruviens
en habit traditionnel mais heureusement si les infrastructures laissent
un peu a desirer, les medecins semblent tres competents.
Apres 3 ou 4 allers-retours necessaires pour que Martin se decide a
remplir le petit flacon plutot que sa couche, la piste de l'infection
urinaire est ecartee. Je repars rassuree avec un diagnostic de
bronchite angine, les antibiotiques devraient faire l'affaire. OUF.
Il faut vous avouer que ce passage a ete le moment
le plus difficile du voyage. Ni l'accident au Costa Rica, ni le vol ne
nous avaient decourages de continuer l'aventure mais de rouler dans des
conditions extremes avec nos 4 petits bouts aussi mal en point et loin
de toute infrastructure medicale, c'etait moralement et nerveusement
dur. Pas question de ceder a la peur ou a la panique... encore quelques
cheveux blancs supplementaires !
Cela nous permet aussi de mesurer la chance que nous avons eu jusqu'a
present de n'avaoir pas eu de soucis medicaux.
Un grand merci a la soeur Emilce et au Padre Marcos qui nous ont
soutenu et surtout encourage a continuer cette aventure familiale.
Jeudi 7 avril, derniere ligne droite ou plutot col
a franchir avant d'atteindre Cusco.Martin est un peu mieux et nous
sommes accompagnes d'une soeur peruvienne qui profite du voyage. Sa
presence est pour nous un vrai reconfort.
Les derniers 150 Kms sont des alpages de montagnes. Beaucoup de paysans
y vivent et la pauvrete est moins visible que sur les hauts plateaux.
Cusco

Nous arrivons enfin sur Cusco. La vision de cette
ville nichee au creux des montagnes, a 3400 m d'altitude et apres 4
jours de route est magique. Nous sommes dans la cite des Incas. Cusco
se merite et on peut en temoigner.
La famille de la soeur Mercedes (et non Fiat comme
le suggerera Luc) nous conduit dans un college ou nous pouvons nous
installer en toute quietude et ou nous beneficions d'un grand jardin.
C'est ideal. Nous finirons la journee en nous reposant car il faut
encore nous habituer a l'altitude.

Le lendemain, Cusco nous attend avec pour guide
Juan, de la famille de la soeur, qui se met a notre disposition pour
nous faire decouvrir sa region et nous obtenir des laisser-passers (les
entrees de tous les sites sont vraiment onereuses).
La ville nous seduit par son environnement de montagnes mais aussi par
la beaute architecturale. Magnifique place des Armes bordee d'arcades
et ou l'on trouve la cathedrale et l'eglise de la Compania (des
Jesuites).

Les nombreuses eglises sont plus richement ornees les unes que les
autres : retables en bois dores a l'or ou en argent, tableaux de
l'ecole de Cusco, portes finement sculptees....Beaucoup de monasteres
temoignent du long travail de conversion entrepris par les Espagnols.
Les cloitres disposent de plafond sculptes ou peints a la main et
d'ornements religieux epoustouflants.
On est presque mal a l'aise devant cette opulence qui contraste
tellement avec la pauvrete de la rue.
Nous sommes surtout impressionnes par le monastere
Santo Domingo edifie sur les ruines du Palais Inca Qoricanchi (Le
palais du Soleil). Les bases de la construction laissent apparaitre les
blocs de granit assembles a la perfection par les Incas et dont ils
ont, seuls, le secret. Pas de mortier mais des pierres avec des angles
aussi nombreux que necessaires pour permettre leur parfait ajustement.
Les murs du palais etaient recouverts d'or et de nombreux objets
representant la nature etaient du même precieux materiau. Ce
tresor fut fondu par les conquistadors espagnols au 16e siecle et
envoye au roi d'espagne par bateau.
La capitale Inca fut entierement detruite et les pierres des palais
incas furent utilisees pour rebatir la ville espagnole. Il est
d'ailleurs assez surprenant de retrouver des haciendas construites sur
des murs edifies par les Incas.
Ce pillage et cette destruction de la ville a ete effectue par des
hommes cruels, sans aucune morale et surtout assoifes d'or.
FranciscoPizarro, le chef de cette expedition, recrutera, en effet, ses
compagnons dans les prisons espagnoles et il sera bien oblige de fermer
les yeux sur beaucoup d'actes barbares afin de poursuivre son dessein
historique.
Le monastere Santo Domingo regorge, quant a lui d'art religieux et de
tableaux retraçant l'histoire catholique et l'Inquisition.
Nous flanerons dans le quartier San Blas, charmant
avec ses ruelles et ses maisons blanchies a la chaux et aux balcons en
bois peints en bleu.

Cusco nous semble être une des plus jolies
villes que nous ayons vu jusqu'à présent pour ses
vieilles pierres chargées d'histoire mais aussi pour son
côte authentique, ses habitants habilles en habit traditionnel et
ses marches très animés.
Nous retrouvons un bel artisanat comme au Guatemala ( les similitudes
de ces deux pays sont étonnantes) avec des tissages superbes,
des lainages en alpaga tous doux ou encore des objets en argent.
Nous ferons nous même, un petit tour au marché San Pedro
pour rhabiller chaudement la famille. Nous voici donc vêtus
d'écharpes, de bonnets peruviens et d'un poncho pour Marion.
La Vallée
des Incas

Il nous faut encore remonter un peu plus le temps
pour aller découvrir les vestiges la vallée des Incas
avec notre camping-car, Juan et son fils Miguel. Autant vous dire que
petits et grands sommes passionnés.

Nous commençons par SAQSAYWAMAN, la
forteresse qui défendait Cusco. Ses murailles formées de
blocs de pierre taillées et aposées les unes contre les
autres sont impressionnantes, certains blocs pesaient plus de 100
tonnes.
Ce fut le theâtre d'une bataille acharnée entre les
Conquistadors et les Incas pendant une année. L'espoir
éphémère pour les Incas de prendre une revanche
sur les humiliations et les horreurs subies.
C'est aussi là ou ont eurent lieu des sacrifices en offrande au
dieu Soleil. Chaque 24 juin une immense fête commémore la
tradition Inca . Les enfants, a leur facon, miment les rituels...
notamment celui du sacrifice du lama (thomas jouant le rôle du
lama).

Les enfants, et
même Bertrand, ont adore faire des glissades sur ce qui auraient
été les toboggans des petits incas : des énormes
blocs de pierre polis par l'usage.

A KENKO, le temple du soleil, de la lune et des
etoiles ravira nos aventuriers qui pourront penetrer dans la grotte a
la forme de Puma dans laquelle avait lieu les sacrifices. C'est dans le
coeur d'un lama que les sages lisaient les presages du futur.

Quel plaisir pour Martin de grimper
partout et de suivre les grands !

Petit tour a TAMBOMACHAY, le lieu des bains de
l'Inca. Toujours en avance sur leur temps, nous observerons une
organisation parfaite des canalisations pour apporter l'eau thermale.

Les ruines de PISAC seront pour nous
un grand moment. Nous grimperons a flanc de montagne, par un petit
chemin, au milieu des "andenes", cultures en terrasses avec systeme
d'irrigation.
Nous decouvrirons tour a tour les entrepôts
de céréales, le village, la forteresse, le
cimetière avec toujours ces murs et ces portes uniques dans leur
conception,

et même les "banos" incas, vestige
préféré des garcons, avec sa chasse d'eau
integrée ! Veridique !

La vue est fantastique et pour la premiere fois nous ne sommes pas
seulement spectateurs mais faisons partie intégrante du
décor. Inoubliable.
Enfin, pour finir, la forteresse d'OLLANTAYTAMBO
qui domine la vallee. Des énormes blocs de pierre rose ont
été abandonné la, temoins d'une histoire
inachevée.

Au pied du site, un système de canalisations et de fontaines
pour alimenter le bain de la princesse... précurseurs les Incas
? Beaucoup diront que les Incas se sont contentés d'utiliser le
savoir des autres indiens qu'ils soumettront ?

Le Machu Picchu
Mercredi 13 avril: Après avoir
hésité quelque peu du fait des tarifs, c'est
décidé, nous irons au Machu Picchu. Les avis sont
unanimes, aucun site de la Vallée des Incas ne vaut le Machu
Picchu. Juan et les soeurs se sont demenés, pendant 4 jours,
comme des diables ( les expressions francaises ne sont pas toujours
bien adaptées !) pour nous obtenir du diocèse,
l'entrée du site a un tarif préférentiel. Nous
aurons pour ce faire le statut de missionnaires... vous ne le saviez
pas (nous non plus d'ailleurs) mais nous sommes en mission familiale
pour la France (cher Jacques si tu nous lis...)!
On peut en temoigner, être catholique aujourd'hui, ça
donne aussi quelques avantages pratiques... voila pour les plus
refractaires !
Mais aller au Machu Picchu, cela se mérite :
Il faut se lever a 5 heures du matin sans réveil, ce qui veut
dire que nous n'avons dormi que d'un oeil. Martin était
surexcité de prendre le "crin2 pour "pitchu Pitchu" et
n'arrêtait pas de râler.
Ensuite 3H30 de train qui en vitesse de pointe drôle les 50Km/h
et encore avec le vent dans le dos... on profite bien, bien du paysage.

Mais le plus amusant, c'est pour
sortir de Cusco. En effet, pour quitter la cuvette dans laquelle se
trouve la ville, le train est obligé de grimper la montagne en
ciseaux, nécessitant un va et vient une fois en marche avant,
une fois en marche arrière. C'est d'abord surprenant, puis
inquiétant et enfin franchement rigolo.
Le paysage que nous traversons est
vraiment splendide. Nous passons au pied des montagnes impressionnantes
de la Sierra pour pénétrer au détour d'un virage
dans la Selva , c'est a dire la forêt amazonienne.
Végétation exubérante et ambiance
différente.
L'arrivée a "Agua Caliente"
nous ouvre les bras d'une bourgade très touristique qui ne nous
retiendra que pour attraper le bus qui nous conduira a Machu Picchu.
Une montée plus que sportive de la montagne et Machu Picchu nous
accueille, immobile depuis plus de 4 siècles.

C'est extraordinaire d'imaginer la
volonté de ces Incas d'ériger une cité perdue au
sommet d'une montagne vertigineuse. L'organisation des cultures en
terrasse, de la ville et l'écoulement de l'eau nous surprend
encore par son ingéniosité.

Pour un peuple dont l'existence n'a
dure qu'un siècle, quelle énergie déployée !
On a le souffle coupe de cette vue et on comprend le choix
stratégique de l'emplacement puisque l'on voit tout ce qui se
passe dans la vallée alors que la cité est invisible d'en
bas.
Les conquistadors ne trouveront jamais ce lieu fantastique et il faudra
attendre le debut du 20e siecle pour qu'un archéologue
américain découvre les ruines enfouies sous la
végétation.
Il n'existe pas encore de certitudes sur la fonction de Machu Picchu
mais l'hypothèse la plus vraisemblable serait d'avoir abrite
Manco et ses fils, les derniers rois Incas, apres leur dernière
rebellion contre les espagnols.
Nous visiterons pratiquement tout le
site, de la ville haute (forteresse et mirador) a la ville basse
(palais de l'Inca, temples du soleil, de la lune, habitations des
nobles et des agriculteurs...) les enfants ne voulant sous aucun
pretexte manquer la moindre ruine. Ils nous auront
épuisés !

Quelle journée, nous
rentrerons a 22 heures a Cusco, fatigués mais heureux d'avoir vu
la dernière ville des Incas.
LE LAC TITIKAKA
Vendredi 15 avril 2005. Nous quittons
Cusco pour nous diriger vers le mythique Lac Titikaka (dont le nom fait
toujours rire les enfants). Bien évidemment nous n'avons pas
entendu parler de la grande manifestation de colère des
agriculteurs péruviens qui doit durer 72 heures.
En principe, 7 heures de voyage sont nécessaires pour atteindre
Puno. Après 2 heures de route tranquille, nous sommes
arrêtés par un barrage de pierre en travers de la route et
un groupe de grévistes avec femmes et enfants. Ce sont des gens
de la terre qui viennent crier leur mécontentement pour la
précarite de leur vie et surtout pour la mise en place d'un
impôt supplémentaire. Honnêtement on les comprend
car ils vivent sans eau (il y a un point d'eau a l'extérieur
pour plusieurs maisons, sans électricité et sans
sanitaires...au 21unième siècle !!!

Nous sommes plusieurs
véhicules bloqués dont 2 bus de touristes que nous
retrouverons au gré des barrages. L'ambiance est bon enfant et
les grévistes plutôt sympas avec nous. A chaque
arrêt, nous sommes plusieurs à aller a leur rencontre pour
discuter et j'espère à chaque fois les amadouer avec les
enfants. Malgré le succès de Martin, il faut, cependant,
prendre notre mal en patience et attendre le discours d'un ou de
plusieurs leaders (parfois une femme en habit traditionnel).
Nous passerons le premier barrage au bout d'une heure sans pouvoir
déroger à l'écriture d'un slogan politique
à la peinture blanche bien tenace (Bertrand pourra vous en
parler) sur notre pare-brise avant (côte passager heureusement).
Par chance, nous éviterons les "A mort Toledo (le
président)" ou "A mort le ministre de l'agriculture" que
d'autres arboreront !
Il s'en suivra 6 autres barrages et bien que nous considérions
que ce contretemps fasse partie du voyage et que les revendications des
paysans soient parfaitement légitimes, nous commencons a nous
inquiéter de la route qu'il nous reste a parcourir.
Anecdote
Le temps passé aux barrages
nous permet de pouvoir bien observer ces péruviens de la Sierra.
Ainsi, les femmes portent des jupes plissées bouffantes. Nous
comprendrons leur utilité lorsque, incrédules, nous les
verrons se poser comme des champignons au milieu de l'herbe ou
même a côte de leur groupe et prendre alors un air
degagé...Vous l'avez deviné c'est pour des besoins
purement naturels !! Nous sommes vraiment dans un autre monde.

Nous décidons alors de suivre,
avec sa permission, un bus de touristes francais que nous avions
rencontré a un barrage et avec qui nous avions échanger
un "vive la France" tonitruant . Je vous promets qu'après 8 mois
loin de son pays, ca fait chaud au coeur !
Notre décision déroge a notre règle de ne jamais
conduire la nuit mais très sincèrement, on ne voit pas
où l'on pourrait dormir dans cette campagne misérable.
Pendant 3 heures, il faudra conduire à 90 Km/h dans la nuit et
sur des routes de montagne qui, par chance, ne sont pas trop mauvaises
et tou en essayant de ne pas perdre notre "bus lièvre".
Heureusement pour nous, il semble connaître parfaitement la route.
Nous traverserons une ville au milieu des motostaxis et des
vélostaxis à une vitesse folle... tension du chauffeur et
de son co-pilote maximum, les enfants dorment profondément.
Nous arrivons à Puno vers 22
heures, épuisés avec l'objectif de trouver un endroit
sécurié pour dormir...pas facile. Nous tournerons encore
1 heure pour finalement être accepté dans un garage
fermé et gardé.
La ville de Puno nous semblera bien laide en pleine nuit mais au
réveil la première impression sera largement
confirmée : bêton armé partout, les rues en terre
sont défoncées, les ordures jonchent le sol et la partie
visible du lac Titikaka largement polluée.
Nous sommes décus et abandonnons l'idée de l'excursion
à l'île de Taquilé, réputée pour
être un attrape-touristes. La tribu d'indiens qui vivaient sur
les îles dans des maisons en jonc n'existe plus. Avons nous eu
tort ?

Par contre, nous aimerons l'ambiance
du marché qui envahit toute la ville le samedi et
l'embouteillage de vélostaxis très couleur locale.

Nous quittons Puno rapidement et
longeons le lac Titikaka en traversant des petits villages aux maisons
en adobe et toit de paille. Nous admirons les péruviens qui
ramassent les joncs les font sécher et les rassemblent pour
fabriquer des bateaux. Un vrai travail d'artiste.

Dernier bivouac au Pérou au
bord du lac, en contrebas d'un joli petit village, Juli, oû 5
églises se côtoient, vestiges jésuites et
franciscains.

Nous vous offrons notre photo de
famille de péruviens, à bientôt en Bolivie !
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