
J'aurais pu intutiler cette rubrique : "comment
passer le plus de frontière possible en un minimum de temps".
Merci de vérifier dans le guiness des records s'il en existe un
à battre : le nôtre est de passer 3 frontières en
deux jours. Bertrand s'impose depuis comme spécialiste en
paperasse administrative de douane et négociation diplomatique !
Jeudi 11 février. Tout d'abord, pour vous
rendre le contexte, nous terminons les derniers kilomètres au
Guatemala en ne croisant que des camions escortés par des gardes
armés. Bertrand qui avait pris une grande respiration avant de
partir, avale sa salive : GLOUPS.
Au programme des réjouissances, nous prévoyons 3 passages
de frontière réputées difficiles avec des pays
très peu recommandés par qui que ce soit : RE GLOUPS.
Le ministère des affaires étrangères
française ne conseille le voyage au Salvador qu'à ceux
qui ont des impératifs professionnels (très peu
conciliable avec le nôtre : passer le Salvador le plus vite
possible sans se faire tirer dessus (rire) ou se faire arrêter
par la police ou les militaires car dans ces pays on ne sait pas ce qui
vaut le mieux !) Détendez vous, cela va commencer !
Sur un plan pratique, à chaque frontière, il nous faut
faire valider la sortie du véhicule, puis celle des personnes.
Quelques kilomètres plus loin, il s'agit de faire l'importation
temporaire du véhicule du nouveau pays et de faire enregistrer
notre entrée physique : pour nous il faut remplir 6 formulaires
à chaque fois, pensez-y avant de faire une famille nombreuse !
EL SALVADOR

Du Guatemala au Salvador, le passage s'est fait
relativement facilement, Bertrand remplit consciencieusement les
papiers, fait des photocopies, échange ses derniers quetzals
contre des dollars à des vendeurs se promenant avec des liasses
de billets impressionnantes. Nous sommes étonnés que le
Salvador ait adopté le dollars américain comme monnaie
nationale, mais il faut reconnaitre que cela nous arrange bien.

Nous passons un peu tard par rapport à nos
prévisions et il nous est impossible de traverser le pays avant
la nuit (environ 350 Kms). Nous nous arrêtons donc à la
première grande ville rencontrée appelée "La
Libertad" et nous entrons dans le premier bel hôtel que nous
croisons (peut-être le seul d'ailleurs). Il est neuf et a une
piscine. Après une journée sous une chaleur accablante,
nous négocions à peine les 20 dollars
réclamés(pour les routards qui nous suivrons, excusez
nous de ce mauvais deal), le bain et la nuit gardée nous sont
bénéfiques pour la suite des événements.
Nous n'avons pas eu le sentiment
d'insécurité dans ce pays malgré sa
réputation d'être vraiment une destination dangereuse. Nos
souvenirs du pays : des gens partout le long des routes et une
multitude de camions débordant de canne à sucre.
LE HONDURAS
Pour le Honduras que nous franchissons le
lendemain, c'est une autre histoire. De nombreux tramitadores nous
offrent leurs services : pour quelques dollars ils se chargent de tous
les papiers. Nous refusons leur aide car Bertrand se débrouille
bien tout seul.

Il nous faudra près de 3
heures pour franchir la frontière avec une température
avoisinant les 38 degrés : multiple bureaux
désorganisés, responsable parti déjeuner,
photocopie manquante, se procurer de l'argent du pays qu'il faudra
rechanger presque aussitôt en dollars pour la suite..... bref si
vous connaissez les 12 travaux d'Astérix, c'était un peu
cela ! Même les vaches et les cochons qui circulent librement en
perdent leur espagnol.

Les enfants, eux, attendent en nage
dans le camping-car avec le sourire quand même, car nous leur
avons promis la mer et les plages du Costa Rica après ces 2
jours de route incessante. Lorsque nous sommes arrêtés
à un poste militaire ou de police, nous leur demandons de
montrer leurs petits minois pour adoucir les autorités
rencontrées. La plupart du temps, cela déchenche un
élan de sympathie.

Nous traverserons le pays en 3 heures
de temps sans être importunés ni se sentir menacé.
Pas vu grand chose du pays si ce n'est des vendeurs de iguane sur la
route et un paysage désséché par la chaleur !
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